Aux dernières nouvelles (Stranger – 2011), Balmorhea avait ouvert en grand la porte sur un album qui faisait la part belle aux envolées électriques et aux sautes d’humeur. Auparavant le groupe texan avait sillonné jusqu’à en perdre la raison les grands espaces déserts, écrasés d’un soleil accablant (All Is Wild, All Is Silent – 2009) puis s’était enfoncé dans un épais brouillard mélancolique (Constellations – 2010). C’est dire le chemin parcouru par ce groupe dont le line-up s’est progressivement étoffé autour du duo originel formé par Rob Lowe et Michael Muller. Aujourd’hui, l’excellent label Western Vinyl nous permet de revenir sur un épisode antérieur à cette épopée, en rééditant le premier album auto-produit du groupe paru initialement en 2006. D’ores et déjà, Balmorhea était l’exutoire des états d’âme de deux musiciens hyper sensibles. Mais à l’époque, le dépouillement prévalait et seules leurs quatre mains agiles couraient sur les touches du piano ou les cordes de guitares pour épancher leurs émotions, le chant n’intervenant que de façon très sporadique au milieu du bruit des criquets. Ces neuf compositions sont empreintes d’intimité, quelles prennent des atours éplorés (Attesa et son piano mis en sourdine comme chez Nils Frahm), des élans cinématographiques (In The Rowans qui n’aurait pas dépareillé sur les premiers œuvres de Yann Tiersen) ou sont traversées par une légère brise d’espoir (We Will Rebuild With Smooth Stones, délicate mélopée de guitares entre frottements et pincements). Au-delà de la maîtrise technique bluffante et des capacités à s’approprier les codes de divers genres, c’est toute la sensibilité d’un groupe à fleur de peau qui se révélait dès ce premier album, qui sert de fondement à une carrière impeccable.
2. Baleen Morning
3. Dream Of Thaw
4. In The Rowans
5. A Circumnavigation
6. En Route
7. If Only You Knew The Rain
8. And I Can Hear The Soft Rustling Of My Blood (As If Snow Were Sliding Down The Mountains)
9. We Will Rebuild With Smooth Stones
