Avec la minutie et l’implication dont seuls les éternels passionnés ne se déparent jamais, Akira Kosemura continue d’accueillir sur son label Schole Records la fine fleur des compositeurs navigant entre classique moderne – ou neo-classical – et ambiant-music, dans cet entre-deux aux frontières de plus en plus ténues. La dernière découverte du Japonais est allemande.
Jochen Tiberius Koch n’est pas encore bien référencé dans les bases de données, malgré deux EP réalisés à compte d’auteur, mais il devrait émerger assez vite aux côtés des maîtres du genre (tout comme son compatriote Niklas Paschburg ou Roger Goula) : Max Richter, Nils Frahm et plus encore Ólafur Arnalds, devenu en quelques années l’un des fournisseurs de bande-sons en exercice le plus prolifique.
Tout comme eux, il place le piano et les violons au centre de son espace musical, quand les nappes synthétiques dessinent des horizons lointains et que les arrangements électroniques se fondent dans un bruissement au plus proche de l’oreille. Avec l’appui du Schmalkalden Philharmonic Orchestra, Walden qui est disponible depuis la fin juillet dans un magnifique écrin (comme toujours avec ce label), prend une ampleur dramaturgique remarquable. Sur quelques titres, comme le très beau Ponds qui fait l’objet d’une jolie vidéo réalisée par Shin Kikuchi, des voix – en l’occurrence ici celle de Willy Son – accentuent l’effet de proximité qui se dégagent de ces compositions plus sensibles que savantes. C’est beau comme un couché de soleil automnal sur les cimes montagneuses.