Le charmant guitariste surfeur britannique est de retour avec un surprenant album en cette veille d’été. Loin du style cool et positif de Jack Johnson également rider de vagues, Ben Howard nous offre des morceaux pour la majorité déstructurés, expérimentaux, loin du format pop folk qui fit son succès.
Cet opus s’ouvre avec deux très bons titres respectivement intitulés Nica Libres at Dusk et Towing the Line. Les mélodies vocales y sont personnelles et élaborées, une voix douce superposée à une orchestration où la guitare acoustique, instrument de prédilection de Ben, est mise au second plan. En effet les arrangements sont assez riches : nappes de synthés, piano, basse, greffés à des arpèges de guitare minimalistes et répétitifs ; ici pas de percussions sur la 6 cordes comme c’était le cas pour certains morceaux des précédents disques du chanteur. Le second titre Towing the Line a recourt à l’effet Vocoder sur le chant… on pourrait s’en passer ! L’effet fait légèrement penser à une esthétique R&B sur une atmosphère folk mélancolique, ça ne se marrie pas très bien et pourquoi l’utiliser ? Ben chante bien contrairement à bon nombre de rappeurs adeptes de l’auto tune et autres effets dénaturant la voix.
Les autres titres, 8 au total, sont d’un point de vue harmonique, en termes de grille d’accords, assez creux. La production d’arrangements sonores, en grande partie via l’électronique vient au secours de cette carence ; le tout sonne bizarrement, une sorte de pâte musicale monocorde avec quelques oscillations dénuées d’émotions. Certains auditeurs aimeront peut-être, mais ce phénomène devient assez systématique et récurrent chez pas mal de chanteurs guitaristes délaissant le genre folk par manque d’inspiration pour s’aventurer vers les territoires du bidouillage synthétique. On ressent des influences à la James Blake pour le côté humanoïde et soporifique, Brian Eno pour la recherche d’apaisement, pas vraiment atteinte, via des tentatives de développement de climats ambient.
Bon voilà, l’album est assez décevant, cela vient peut-être du rythme de productivité du compositeur qui a enchainé cet opus suite à la participation à la réalisation du projet A Blaze of Feather paru en 2017. Et oui une chanson, une bonne, demande du travail, cela ne se fait pas en un claquement de doigts ou en parallèle à une tournée… quand est-ce que l’industrie musicale comprendra ça ??
02. Towing The Line
03. A Boat To An Island On The Wall
04. What The Moon Does
05. Someone In The Doorway
06. All Down The Mines
07. The Defeat
08. A Boat To An Island On The Wall (Part II)
09. There’s Your Man
10. Murmurations