Enfin le grand retour d’Interpol ?

Interpol - MarauderMarauder, le nouvel album d’Interpol, sera dans les bacs (ou ce qui en tient lieu maintenant) le 24 août via les fidèles Matador Records. Produit par le psychédélique Dave Fridmann à New York, compagnon de Mercury Rev, Mogwai et de The Flaming Lips, l’album comptera 13 morceaux, dont étrangement on retrouve déjà toutes les paroles en ligne sur des sites peu officiels. Difficile d’en dire grand chose (textes « classiques » sous la plume de Paul Banks, cryptés et assez élusifs) car les titres ne parlent pas d’eux-mêmes : Complications, Mountain Child (un rare titre qui ne se passe pas dans un environnement urbain), Stay in Touch (au texte assez recherché), Number 10. Les morceaux d’Interpol parleront d’amours fugaces, de fantômes, d’errance, de poésie mal assurée : la routine donc pour un groupe dont ce sera le 6ème essai après El Pintor, sorti il y a quatre ans, assez décevant.

Paul Banks est plus que jamais à la manœuvre, au chant bien sûr, à la composition et à la basse qu’il assure depuis le départ de Carlos Dengler. Le premier morceau tiré de l’album s’appelle The Rover et est présenté comme le plus évident et rentre-dedans de l’album. D’après le groupe, la tournée anniversaire de Turn On The Bright Lights leur a redonné du peps et donné envie de remarcher dans leurs propres pas. C’est vrai que The Rover, s’il ne nous époustoufle pas par sa science mélodique, dégage une certaine énergie, à défaut d’être complètement enthousiasmant.

Les fondamentaux sont en place : la guitare sautille, la batterie tourne autour, tandis que Banks assure le spectacle. A 3 minutes et 37 secondes, on se dit que la chanson est un peu longue pour ce qu’elle a à révéler et que le sentiment tenace que le groupe joue sur ses acquis sans parvenir à trouver la clé ouvrant vers de nouvelles chansons fracassantes n’est pas prêt de nous quitter. Le secret d’Interpol n’est, depuis sa dégringolade (qu’on datera généreusement de 2010), n’est pas tant dans la maîtrise de ce qu’il sait faire que dans sa capacité à surprendre et à redonner de la vie à un son devenu mécanique et appliqué à masquer un manque de ressort patent. Enfin le grand retour d’Interpol donc ? Ou juste un nouveau maquillage ? Par habitude, les singles du groupe sont souvent les morceaux au tempo rapide. Cela ne signifie souvent pas grand chose, l’album pouvant révéler tout à fait autre chose. On aime bien cette figure du Marauder qui hante les textes et qui convient assez bien à la figure magnifique et toujours élégante de ce groupe à la dérive.

La version audio de The Rover

Lire aussi :
Toni sonne le grand (mais trop moyen ) retour du groupe new-yorkais Interpol

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