Chaque sortie de Camp Claude semble destinée à nous rendre accros. On avait essayé de dire un peu de mal de leur dernier album, Double Dreaming, sans vraiment réussir (du tout du tout), et on pensait bien ne plus avoir à revenir sur notre addiction à Diane Sagnier en 2019. Loin des yeux, loin du… Mais la chanteuse aux cheveux verts n’en avait pas fini avec nous autres. Voici que le groupe redémarre avec un nouveau single, Dancing Alone, accompagné d’un petit clip façon vidéo game ultra craquant et d’un jeu vidéo fictif où on ne nous propose rien moins que d’incarner notre héroïne préférée.
Encore une fois on ne pourra que dénoncer haut et fort la manière dont ce groupe joue de nos points faibles : un goût immodéré pour les mélodies faciles, le chant féminin enjôleur et les paroles interlopes (oui, oui, Môssieur). Camp Claude est un groupe opportuniste et manipulateur, n’ayons pas peur de les dénoncer, qui surfe sur toutes les vagues pour parvenir à ses fins : nous faire aimer sa musique. La preuve en est cette vidéo où Diane Sagnier cabotine au premier plan (en souriant franchement, en rigolant même, bon sang), ce qui pour tout être normalement constitué relève de l’insoutenable (légèreté de…). Voir la petite héroïne verdâtre, cheveux au vent, franchir les paliers un à un et tomber, au fil des manipulations, dans une série de précipices dont elle ressort indemne est un supplice délicieux et pervers qu’on avait pas connu depuis qu’on avait regardé, en compagnie de Harvey Weinstein, les bandes coupées de 50 Nuances de Grey.
Plus sérieusement (parce que tout ceci n’est pas vrai), Dancing Alone est un chouette morceau, léger, électro acoustique et au chant généreux. C’est un morceau idéal pour tromper la grisaille de novembre et mettre un peu de couleurs dans sa vie. Plus les morceaux filent et plus Camp Claude joue ce rôle là : éclairer l’univers, faire rêver, pétiller à notre place. C’était déjà le cas avec le single d’octobre, le bien moins réussi (musicalement) mais tout aussi jovial Tracksuit Tiger. Assez loin de la mélancolie des origines, le groupe évolue vers quelque chose de plus accessible, de plus mainstream mais en gardant tous les attributs d’un rock indépendant et exigeant et surtout une application graphique et une cohérence globale qui forcent le respect. On peut trouver cela idiot mais Camp Claude a aujourd’hui une fonction originale dans la nouvelle industrie du divertissement : incarner la séduction, la jeunesse, le chic et le charme français. Ce n’est franchement pas une mauvaise idée.
Take me flying no one else is coming
I don’t think that lying is the way to go
And I would say it louder if it could take me closer to you
Got here without knowing, stick here till you want me more
On n’avait pas fait plus érotique depuis le Dancing With Myself de Billy Idol !