Tube de l’été #3 : Sandy Denny chante à la maison

Sandy Denny - Early Home RecordingsEst-ce qu’on peut être morte et signer un disque de l’été ? Est-ce qu’un tube de l’été 2024 peut avoir été enregistré en 1966 ou 1967 ? Bien sûr.

L’intégralité des home recordings de la légendaire Sandy Denny, chanteuse du Fairport Convention, le plus grand groupe de folk rock anglais, fait l’objet d’une édition en 2 CD en septembre chez Earth Recordings. Et de manière assez incompréhensible (est-ce à dire que seuls les fans achèteront le double CD), l’intégralité de ces deux disques est déjà en écoute un peu partout et notamment sur youtube. Les 27 chansons de ce double disque ont été enregistrées par Sandy Denny chez elle en 1966 et 1967, soit quelques mois seulement avant qu’elle ne succède à Judy Dyble au sein du collectif qu’elle quittera une première fois en 1970 après le chef d’oeuvre du groupe Liege and Lief. Denny reprendra du service en 1976 durant les réunions du groupe avant de connaître une fin tragique puisqu’elle s’éteindra en 1978, à l’âge de 31 ans, suite à une probable hémorragie cérébrale causée par une mauvaise chute dans un escalier pendant des vacances en Cornouailles.

La Sandy qui chante en 1966 et 1967 sur ces enregistrements magiques n’est ni une novice (elle a déjà enregistré un disque avec les Strawbs), ni tout à fait une chanteuse aguerrie, puisqu’il n’a que 18-19 ans. Sa voix est déjà puissante et assurée, incroyablement cristalline et suggestive. Sur ce double disque, on trouve notamment quelques reprises de Jackson C. Frank, l’autre ange maudit du folk US, avec lequel elle avait vécu une courte romance.

Que vient faire ce disque dans une sélection de tubes de l’été ? Rien ou tout, si l’on considère qu’un bon tube de l’été peut faire danser mais aussi vous plonger dans une mélancolie douce et profonde. Les chansons de Sandy Denny ont presque 60 ans mais renvoient à l’insouciance (relative) des années 60, aux espoirs d’une jeunesse éternelle, aux premières amours et aux grands espoirs. East Virginia est notre préférée des préférées. Le final nous fait pleurer de bonheur et de tristesse :

I’d rather be in some dark holler,
Where the sun refused to shine,
Than to see you with another one, darling,
To know you never will be mine.

Oh, when I’m dead and in my coffin,
With my face towards the sun,
Come and look upon me, darling,
See the deed that you have done.

Mort/Morte, oui et pour toujours, si on nous glissait dans la tombe peu profonde qui abrite cette éternelle jeune fille du côté de Putney Vale.

Autres tubes de l’été 2024 :
l’été indien de Hope Tala
Canopy de Flora Hibberd, la chaleur folk d’une Anglaise à Paris
Kid Loco, Don Letts et Gaudi célèbrent la mort du Kid !
La fraicheur mancunienne de Chloe Slater
La biche en nous d’Astéréotypie
Hard Ton et Chris Conde mettent les gars à genoux
Goune et la Vilerie matent Terminator en VHS
Our Girl – Something About Me Being A Woman
Falling Behind de Lazy Day

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