Le coffret collector 5 vinyles est annoncé désormais pour le 29 septembre et on se languit déjà de redécouvrir dans de si bonnes conditions les quatre albums des papes (et pionniers) de l’électro-punk DAF, assortis de quelques raretés et d’un ou deux inédits. DAF, quintet originellement formé à Düsseldorf, emmené ensuite quasi exclusivement par Gabi Delgado-López et Robert Gör, constitue avec Kraftwerk et Can, le troisième point d’un triangle magique dont l’impulsion créative allait donner naissance à tout un pan des cultures modernes. Mêlant l’énergie du punk, la folie du jazz et une rigueur toute militaire, les Deutsch Amerikanische Freundschaft (le nom de groupe le plus idiot de la période) ont été parmi les premiers à placer le Korg MS 20au cœur de compositions à la précision métronomique. Derrière leur façade peu rigolote, la musique de DAF ne s’est que très rarement prise au sérieux, à l’image de ce remarquable (et légendaire) Der Mussolini, danse foldingue qui dynamitait à l’époque leur réputation de rigidité organique. Pour ceux qui aiment ce genre là, on peut en faire les lointains ancêtres de nos français de Frustration.
Der Mussolini se paie pour l’occasion (le coffret DAS IS DAF, chez Groenland Records, donc) un nouveau clip dans une version remixée par Giorgio Moroder et Denis Naidanow). Si on a une préférence pour les versions live complètement déjantées qui traînent sur le web, ce remix house n’enlève pas grand chose à l’original mais le transforme en quelque chose de tout à fait différent, japonisant et snob. Pas officiellement séparés, mais incapables de ficeler un nouvel album depuis quasiment 15 ans, les DAF sont heureusement/malheureusement condamnés à faire fructifier un catalogue qui a désormais quarante ans d’âge. Pour les collectionneurs et ceux qui les découvrent, la musique de DAF est un choc qu’on n’est pas prêt d’oublier.
