Se faire un prénom n’est jamais chose facile, alors même s’il n’a pas besoin de nous, on omettra à dessein de rappeler de qui Louis F est le fils alors que le trio dans lequel il chante et joue, The Goon Sax, s’apprête à sortir son troisième album, Mirror II, le 9 juillet sur Matador et Chapter Music. Avec ses comparses James Harrison et Riley Jones, l’encore tout jeune trio de Brisbane a su en 2 albums impeccables, Up To Anything en 2016 et We’re Not Talking en 2018 s’imposer aux côtés de de groupes comme Rolling Blackouts Coastal Fever ou Cool Sounds comme une valeur sûre de la relève made in Australie à coup de pop songs champêtres et rustiques fort bien enlevées : une approche directe marquée par un sacré talent de composition et une instrumentation au cordeau, précise et sans artifice.
A l’heure où se dévoile In The Stone, premier extrait de l’album, on découvre un Goon Sax qui cherche à jouer les gros durs mais inutile pour gagner en crédibilité de se la jouer rockers expérimentés voire baroque/glam sur la pochette du disque également dévoilée, le morceau se suffit à lui-même. Dans une vidéo signée Mara Palena qui reprend à son compte une certaine nostalgie des clips calibrés pour MTV où se croisent imagerie rock, glam et sexy sur fond (vert) d’effets spéciaux d’un autre temps, on découvre un groupe qui a, sur ce titre du moins, sensiblement durci son approche, presque post-punk. Conduite sur les bases solides d’une rythmique sautillante hyper efficace, In The Stone se démarque par ses guitares plus sombres et électrifiées que sur les albums précédents, apportant au morceau une noirceur que les voix toujours un peu désabusées ne font que renforcer. Et malgré cela, trahie par un refrain irrésistible et une partie finale qui renvoie directement aux grandes heures de l’indie des années 1990 au cours desquelles The Goon Sax aurait très certainement fait à de nombreuses reprises la une colorée du Melody Maker et du New Musical Express, In The Stone devient instantanément l’une des pépites de ce printemps plein d’espoir.
Rendez-vous est donc pris pour ce prochain début d’été quand à l’heure de savoir si nous pourrons librement transhumer, nous pourrons surtout découvrir les 9 autres titres de Mirror II dont on vous reparlera.
