Il est loin le temps où Trentemøller se présentait comme le projet solitaire d’un des champions de l’électronica sensible et hypnotique. Au fil des albums, dont l’excellent Fixion (In My Room) paru l’an dernier, le style du Danois a évolué pour laisser de plus en plus de place à l’organique, aux inflexions psychédéliques et aux influences kraut-rock, alors qu’il développait de plus en plus les featurings au micro. On se repait d’ailleurs encore de sa collaboration avec Jehnny Beth (Savages) ou Lisbet Fritze (Giana Factory) quand Marie Fisker apparait désormais au générique de chacun de ses albums.
Son nouveau single Hands Down confirme cette évolution en tout point. Sur le plan de la composition, cette nouvelle chanson recycle, avec réussite, les mêmes influences et références que les récentes compositions de The Brian Jonestown Massacre : une batterie chaloupée et une grosse ligne de basse construisent une toile d’araignée dans laquelle un chant féminin vient se prendre. Cette fois-ci, c’est Jenny Lee Lindberg, la bassiste-vocaliste de Warpaint, qui vient minauder, entre séduction et prêche de sorcière. Le résultat sonne on ne peut plus gothique et n’aurait pas dépareillé sur Fixion.
Comme le producteur dispose de son propre studio, il a profité d’un passage par la maison entre deux dates de sa tournée marathon autour du monde, pour boucler une version étirée et expurgée de batterie (Hands Down Blissed Out Mix), offerte en bonus à ce single digital. Cela n’apporte pas grand chose de plus, mais souligne un peu plus encore l’influence croisée de The Cure et Siouxsie & The Banshees.
Pour le moment, aucune information n’a été communiquée quant à un nouveau disque mais comme Trentemøller est un oiseau de nuit infatigable, on imagine que la prochaine danse chamanique devrait avoir lieu lors d’une prochaine pleine lune.