L’avantage, quand on est né dans les années 90, c’est d’avoir suffisamment vécu avec des CD pour n’acheter que les meilleurs. On ferme les yeux – tic, tac, tic – et tâte et tombe sur Première Consultation. En somme, le meilleur album de rap français de 1996. Non : le meilleur album de rap tout court. Et du monde, même. Ému, on décide de prendre la voiture et de brûler la couche d’ozone aux bons souvenirs du Doc.
Vous l’aurez compris, Première Consultation est un must, un bijou extraordinaire, un miracle que les multiples frasques télévisuelles et accointances politiques de son auteur (subissant un sort similaire à Faudel) nous ont fait oublié. Car oui, Doc Gynéco a subi un placardage suivi d’une mise au placard par une industrie du rap, qu’elle ait élu domicile dans les cages d’escalier ou au sein de bureaux cravatés, rongée par la rouerie. Même le repêchage en 2016 par le curé Hanouna, promesse pour les plus optimistes d’un blason nouveau, n’aura suffi à redorer le Doc, plus pantin-fournisseur de malaises que phénix reconverti. Vous voilà convoqués pour une piqure de rappel.
Au nom du doc et du simple esprit
Il y a tant à dire qu’évoquer la version augmentée des 20 ans serait problématique. C’est peut-être l’album d’une vie, du genre à marquer un genre ; la cristallisation d’une toute jeune existence accouchant d’une pièce prenant à revers tous les codes. C’est aussi un album qui ouvre une porte pour de suite la fermer, et pas seulement à ses camarades ; surtout à son auteur, Bruno Beausire, tant on a l’impression que tout fût dit après un tel morceau de bravoure. Les albums d’après, dont pourtant l’excellent Quality Street ne démérite pas, feront naturellement pâles figures ; quant à la déchéance de son auteur narrée par la putasserie, nous jetterons un voile pudique. « L’industrie veut m’éliminer / Ce titre vaut plus cher que de l’alcool« , s’exclame-t’il dans l’exclusif Le mec en vogue : révélateur ; il avait vu clair.
L’album s’ouvre à l’impératif avec Viens voir le docteur, et ce ne sera que le début des impérialités. Rares dans le rap sont les albums atteignant un tel niveau de précision dans l’implantation d’un décorum, l’ambiance du XVIIIe de cette décennie 90, brèche urbaine dans l’îlot parisien. Dans la rue peut se voir comme l’équivalent français au monumental The Message de Grandmaster Flash & The Furious Five. La plume de Gyneco embrasse toutes les ruelles, et c’est une galerie de personnages et d’ambiances qu’il croque du haut de sa tour. Le portrait de rue et de ses âmes zonantes rappellent la vision du New York visible dans les films du Nouvel Hollywood , si bien décrite chez ses rappeurs amerloques, un empilement de communautés ethniques, professionnelles et sociales coexistant sans trop de fracas, et dont les « quelques » fausses notes, prix à payer, sont relevées avec un délice coquin : « Ma rue est bourrée de vices / A chacun ses délices / […] Ça vole, ça viole, mais qu’est-ce que tu veux? / À chacun sa banlieue, la mienne je l’aime« .
Un naturalisme en pointillé, oui, mais dont les touches de blanc seraient laissés au surréalisme de Gyneco. Nous ne sommes pas de ceux aplanissant arts et exercices hétérogènes sous prétexte de bons mots et autres panégyriques, mais, sans aucun doute, jamais le rap français ne s’était rapproché – et n’a atteint depuis, tout du moins le rap dit commercial – d’un tel degré de vérisme pictural, et donc, disons-le, de puissance littéraire, qu’avec le rap de Gyneco, tant celui-ci flirte dangereusement (vous comprendrez) avec les grands textes de la variété, et la poésie sur laquelle celle-ci s’arquait.
Relations textuelles
Comme tout primo-album de chiens fous voulant en démordre, l’album est truffé d’une myriade de clins d’œil, que ceux-ci se murent dans la musique ou bien dans les paroles de Gyneco et d’Alexis Ouzani, le parolier. En portraiturant une simple copine, Gyneco transforme Vanessa en icône insaisissable, et l’inscrit aux côtés de la Gabrielle de Johnny Halliday et d’Aline de Christophe. Et même, osons, de Nana de Zola et toute autre figure littéraire d’amante ou maîtresse digne de ce nom rapportée à la taille d’une chanson, sylphides nous échappant des doigts pour aller s’endormir dans nos rêves. L’analyse de caractères est brillante de piquant ; la chanson, un sommet d’érotisme.
La puissance de production est telle sur ces cinq premiers sans-faute qu’elle en ferait montrer les crocs à Snoop Dogg ; quant à la plume, on la verrait aisément louée par Serge Gainsbourg. À l’époque, Gyneco a l’égo d’un géant et entend bien se frotter à autre chose que ses comparses, tant son rap, bien que nourrit aux sirènes de L.A., ne ressemble à aucun autre en France, même à celui raffiné d’un MC Solaar. Enclin à montrer la taille supérieure de son attirail, les références, qu’elles soient sportives (Ginola, Maradona, Cantona, etc.), littéraires (Sade, Molière, Baudelaire, Musset, Casanova, Nabokov, etc.), issues du cinéma (Patrick Dewaere, Marilyn), musicales (Madonna, Afrika Bambataa, Francky Vincent…) ou d’ordre sociétal (« La crise sera cardiaque dans les foyers français« , « Y a comme une odeur de gaz sur les Champs-Élysées« ), pleuvent de toute part. L’ambition est affichée en grand avec Classez-moi dans la variét’, et pas n’importe laquelle : la grande, celle des titans (Claude François, Charles Aznavour, etc.). Au-delà de celle-ci, Viens voir le docteur peut s’entendre comme le Cendrillon de Téléphone, Nirvana tel Le Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, Né ici comme la Belle-île-en-mer Marie-galante de Laurent Voulzy. On devine même que Florent Pagny a encore un petit bout de lui dans Vanessa. Le culot est magistral tant il n’en reste pas là. Tenons-nous : bien que son rap sonne avant tout français, la musique du Doc tinte plus West Coast que n’importe quel rappeur transpacifique ; la production et une partie de l’enregistrement furent effectués là-bas. Pourtant, le Doc ne peut s’empêcher de blâmer, et à juste titre, l’américanisation du rap français (comme la pratique de l’échantillonnage, dont il… usera pourtant) et de railler le jeu de dupes de rivaux qui lui en tiendront vigueur, avec un assassin « Le rappeur gangsta tue devant les caméras / Et regagne sa villa en porsche Carrera » ou « Y a que du rap à l’eau / Sur toutes les radio« . Gyneco ambitionne le patrimoine et se persuade d’une ascension sociale certaine, présage des futures fricotages avec Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie dans les sphères du show-biz politique, quitte à s’en brûler les ailes. Il n’en reste qu’il y a plus de littérature dans cet album que dans tous les livres de Christine Angot.
Le voyage en France profonde continue outre-mer. Avec l’incroyable Né ici, l’apesanteur du vide du XVIIIe se fond dans la moiteur soûlante, les barres grises d’immeubles dans les palmiers. Tout comme un lent fondu enchaîné, Paris s’efface partiellement pour se superposer avec les souvenirs de la Guadeloupe, et vice-versa, un petit morceau de Paname s’affrétant à la Soufrière quand le mal de Paris arrive. C’est par le prisme de la faible cadence de sa voix, mais aussi, et c’est tout le paradoxe, avec une musique qui n’est en rien de la musique créole mais un g-funk alangui, que Gyneco nous laisse à entendre la fournaise de l’île papillon et de la capitale. « C’est du frotté-frotté et les jambes s’éreintent » : nous y sommes. Puis « Les seringues mortes se ramassent à la pelle » remplacent « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle » de Jacques Prévert, aride retour au réel. Sur Tel père tel fils, le Doc file un beau portrait croisé d’un père fuyant et priapique, sur une bande-son de film de blacksploitation et un refrain piqué aux Temptations, quitte à s’étriller comme une victime romantique de son hérédité. Même si certains propos passeront pour misogynes à certains, ils ne sont jamais adressés à des fins de dégradation ; de même que les propos sulfureux sur les « Tu viens d’avoir quinze ans, mmh intéressant » sont pures provocations d’ordre littéraire. Voilà la beauté du rap : se construire un surmoi dont le « sur » est fiction et fantasmes. Mais, contrairement aux autres, la richesse lexicale et l’audace de Bruno sont tellement grandes qu’elles brossent un portrait romanesque, total du Doc, brillant et pourtant rarement valorisant, rendant ainsi le personnage profondément tendre et touchant.
Avec sa trompette, Si tu crois que je pèze est clownesque au possible, le Doc apparaissant comme un queutard à gifles, mais absolument pas méchant. À l’heure où jamais les rappeurs n’ont autant bombé le torse pour ne rien dire, l’amour-propre est chez lui une notion étrangère (et c’est en soi une belle qualité) ; le geste de dévaluation se fait avec la fierté de l’effronté, contrebalançant sainement le naturel ego-trip et accentuant à la fois sens de la provocation et posture tragique du personnage. Rappelons que Nirvana évoque sans flancher la beauté de l’acte de suicide. Qui oserait, au sein du rap game musclé ? Qui d’autre pour oser mimer dans un titre quelques secondes Luna Parker ? Le pied (pas si) nickelé tire sur tout ce qui bouge, et même son ombre tremble. Et c’est bien Celui qui vient chez toi qui remporte la palme de l’éclat de rire. La puissance d’évocation est telle que l’on se croirait dans une comédie à l’italienne où l’amant arrive constamment à filer entre les doigts du mari, et là, devant ce Casanova nounours et son outrecuidance de kassos, on craque de rires : « C’est louche on se croise sans jamais se coincer / Quand tu prends l’ascenseur, je prend l’escalier […] / Je laisse des indices mais tu ne les trouve pas / Je dévalise ta cuisine et je fume dans tes draps / Si il n’y a plus de Tequilla, c’n’est pas toi / Mais moi qui la bois […] / Ah… Il n’y a que chez toi que je trouve du repos !« . Citer les paroles est un acte d’impuissance, et n’est en rien fidèle à la puissance comique, sonore et d’écriture, tant le parler, la musique et les textes sont inextricablement noyautés.
Pas à l’abri d’une contradiction – et c’est encore là une force – Gynéco offre avec No se vende la calle une brillante parodie de gangsta rap avec des gimmicks de la côte ouest. La piste nous rappelle ainsi que production et enregistrement furent effectués à Los Angeles par des cadors. Le temps de dresser ses deux bras au-dessus des océans pour relier la ville à Paris, Doc sort, fidèle à son insolence : « La rue n’est pas à vendre / Cela fait 25 ans que je la loue« . Le Passement de jambes, mélange renversant de nu-jazz / trip-hop / ambient à la St. Germain, est une leçon en soi pour nos minuscules rappeurs contemporains dont le baragouin est si inintelligible et les clins d’œil si éphémères qu’ils relèvent de la blague d’initiés (private joke), n’arrivant jamais à donner un corps à notre présent pour les générations prochaines. Alors que l’écoute nous fait comprendre qu’il provient d’une époque révolue, Gyneco nous lance tant de poignées d’accroche intelligentes (bien que certaines soient naturellement anachroniques) que sa description devient réalité pondérable ; c’est à y sentir l’odeur de la rue. D’ailleurs, saviez-vous qu’il s’agit d’un des albums les plus friqués du rap, qui plus est exploité sur les bandes sur une durée de … deux ans ! Autre époque, autre mœurs.
Langue de velour
Où sont passés le sexe et les femmes dans le rap français ? Si l’on passe outre les saletés verbales à connotation sexuelle (qui ne sont que des prétextes pour évoquer autre chose qu’elles, tout en leur conférant une place superficielle de figurantes) et néglige les histoires de cul et autres brèves love story (imaginées ?), plus présentes pour rappeler l’hétérosexualité du rappeur à sa tribu que pour témoigner d’une réalité, la réponse est : nul part. La sexualité brille par son absence entre les barres, quand celle-ci n’est pas contractualisée. Mais pas chez le Doc ! Ce n’est pas pour rien que le chérubin a choisi la spé’ gynécologie. Certes, des titres comme Ma salope à moi et Les Filles du Moove soulèveraient une ire dévastatrice chez nos indignés professionnels. Mais ce n’est peut-être non pas tant à cause du féminisme que d’une jalousie mâle et malade de pontes des quartiers que Gynéco fut brimé à l’époque. Ma salope à moi, par exemple,commence comme un tendre porno désuet des années 80. L’outrage de son rap n’est pas de jouer des muscles ; il se loge dans son impudence, son dilettantisme. La véritable transgression a un sourire doux, une plume féroce et la posture d’onaniste alangui.
On n’ira jamais jusqu’à dire que ces deux titres sont des monuments féministes, non ; mais ceux-ci cachent une tendresse, un véritable respect. Tout d’abord, Gyneco témoigne de leur présence, une présence véritable, qui ne se borne pas à quelques vers salace mais à une chanson entière, chose peu facile dans le rap de 1996. Observons maintenant les railleries graveleuses et friponnes : la manière dont Doc dessine les femmes de sa vie et de son entourage ne part que de son œil. Nul ambition d’objectivité ici. Deviennent alors percevables un respect ébahie devant elles, une fascination pour cette altérité mystérieuse ; plus intéressant encore, une impuissance mâle (du doc, mais aussi de tant d’autres) face au charnel puissamment féminin. L’interlude Les Filles que j’aime, pourtant inutile à l’écoute, ou la tendresse infinie des paroles de Ma salope à moi pourront faire office d’avocat à nos propos. Mais c’est bien Les Filles du Moove, le morceau où il y aurait le plus à dire. Il est une véritable ode masquée au féminin de quartier. Car le côté acerbe de la plume est d’une part contrebalancé par la bonhomie de la musique, mais également… les paroles de son chœur féminin (le « Je suis une fille du Moove, du monde » pouvant s’entendre comme un « tu mens! » s’opposant, et l’explicite « oh noooon, il ment! » faisant entendre qu’elles ne sont pas seulement ce que décrit Gynéco, mais bien plus). Ce n’est plus seulement leur présence en temps que corps sexué qui est ici célébré, mais en tant que manière d’être, une sorte de révérence d’exister, semblant être inconsciemment salué. La musique est presque composée comme une berceuse, une tendre comptine : quel rappeur, préoccupé par sa caution virile, oserait ? On pense alors, avec une véritable tendresse, à nos adorables copines du lycée joliment cruches, futures coiffeuses et caissières se rêvant reines d’un monde de paillettes (d’ailleurs, Gynéco montrera sur d’autres pistes qu’il en rêve aussi, tout autant midinette), et on leur dit merci, oui, merci d’avoir illuminer notre jeunesse de rires, car nous avons été, à notre manière, tout aussi naïfs qu’elles.
Sur Est ce que ça le fait, On constate immédiatement la différence flagrante avec le rap plus bas du front de Passy. Celui de Gyneco est aussi précieux que fragile. Il semble se laisser intimider, écraser, les références pop, comme celles à Dragon Ball Z, se semblant pas de son ressort. Par ombrage, la langue se veut plus agressive mais moins tranchante. Pire, le Doc (et, pour le coup, nous ne mettrons pas cela sur Passy) se perd dans un boxon puéril et pas croyable où celui-ci se livre à de la désagréable autocitation ou, plus audacieux mais pas moins foutraque, un interstice de dancehall chanté en… créole. L’album est caviardé, même dans ses meilleures pistes, de bribes de délires enfumés (les « scooby-doo » ou le chant africain de Vanessa, la « danse des canards » de Classez moi dans la variét’, le « ce soooir je vous mets » de Passement de jambes, etc.) n’appartenant qu’à son auteur, auxquels il aurait fallu dire non, démontrant la difficile et nécessaire canalisation d’un esprit si tourbillonnant.
La version de 2016, sortie à l’occasion du 20ème anniversaire, augmente d’une vingtaine de pistes, dont de nombreux extraits qu’il aurait plutôt fallu ranger dans un documentaire. Le reste se résume à des versions alternatives (nouveaux et anciens arrangements) et des morceaux exclusifs casés dans les tiroirs à l’époque. Ces morceaux sont bons (la version reggae de Né ici, renommée Né rue case Nègres ; la version jazzy de Première Consultation), voire très bons (le beau piano-voix de Nirvana), mais pas autant que ceux de la galette originale, démontrant alors que le staff avait vu juste lors du tri sélectif. On mettra à la poubelle le remix abominable de DJ Erise et Doctness de Classez moi dans la variét’ produit à l’occasion de la ressortie, dont la dédicace finale est le triste aveu d’une traversée du désert entre ses vingt ans qui nous séparent. Mieux ici : à l’exception du fameux refrain, la reprise de La Bohème se voit malicieusement remodelé dans ses paroles et mis sous un habillage nouveau. Histoire d’un mec fait référence au passif de son chanteur au sein du Ministère A.M.E.R. et nous rappelle que l’électro de groupes électro comme Mighty Bop ou La Funk Mob a apporté une véritable assise au rap. À l’écoute des pistes bonus, la magie originelle de l’album deviendra percevable aux plus chevronnés, tant on commence à comprendre les ficelles musicales et textuelles sur lesquelles les meilleures pistes reposent. C’est un peu comme regarder les brouillons d’un chef-d’œuvre. L’écoute totale de cette réédition écule les plus belles pistes de g-funk et laisse à voir une certaine impression uni-tonale, qui n’est d’ailleurs ni vraie, ni fausse avec l’original, juste invisible tant celui-ci fût précisément dosé.
Souvent comparé au Illmatic de Nas, il s’agit de l’album de rap qu’il faut faire écouter à un récalcitrant détestant le genre (ou croyant le détester). Pour ce qui est d’un néophyte, Première Consultation peut agir comme un merveilleux sas d’entrée au rap, ou un superbe rappel à l’ordre pour un fils drogué à un rap infraverbal. Le gisement de sa parole est à rendre jaloux. Gyneco les réconciliera avec le dico de français, tant il joue avec une jubilation communicative. Le temps d’un album, Gyneco est un grand ; Gyneco est un dieu. Belle nouvelle : Gyneco nous prépare une visite avec un prochain album l’année prochaine, en espérant qu’il nous donne tort sur son cas. En attendant, Première Consultation fait l’effet d’une cure de jouvence à même de réconcilier tous les publics du rap, et pas que.
01. Viens voir le docteur (Dirty Moog Remix)
02. Dans la rue (High For The Chronic)
03. Nirvana [ft. Nancy Fletcher] 04. Passement de jambes
05. Né ici
06. Vanessa
07. Classez-moi dans la variet
08. Les Filles du Moove
09. Si tu crois que je peze
10. No se vende la calle (L.A. Razza Mix) [ft. El Maestro] 11. Celui qui vient chez toi (Quand tu n’es pas là)
12. Est ce que ça le fait [ft. Passy] 13. Tel père tel fils (Papa Was a Rollin’ Stone)
14. Première consultation
15. Ma salope à moi (Bonus Track)
Supplément de l’édition 20ème anniversaire :
16. Interlude promo 1996
17. Viens voir le docteur (version alternative 2016)
18. Le mec en vogue
19. Les filles que j’aime
20. Né rue Case Nègres [ft. MC Janik]
21. Interlude Dans ma rue
22. In My Street [ft. JM Sissoko]
23. Histoire d’un mec
24. Intro Interview Baskets blanches
25. Nirvana (Version alternative)
26. Interlude Charles Aznavour tous les matins
27. La Bohème [ft. Assia]
28. Interlude J’blague avec la balle
29. Interlude Ami ou ennemi
30. Arrête de mentir [ft. Arsenik]
31. Nirvana piano-voix
32. Classez-moi dans la varièt [Remix DJ Erise & Doctness]
33. Outro