Pas question de se laisser gâcher le weekend par cette vilaine pluie. C’est décidé, à compter de maintenant, masqués ou pas, on sera heureux comme des oiseaux dans le ciel et on n’écoutera que de la musique joyeuse comme celle que propose le jeune Australien KESMAR (Nathan Hawes de son vrai nom) sur son nouvel EP, Forever Holiday, qui sort le 21 mai chez Nettwerk Records. Ok, c’est bien trop hippie-chic, rétro-bab, cool des orteils pour nous mais par les temps qui courent, on peut s’offrir ce petit plaisir coupable, formidablement bien écrit et arrangé.
Le EP démarre par un folk princier (oui, de Prince, le grand), soul et funk à la fois, intitulé Meteorite qui est vraiment épatant. Kesmar y chantonne avec une classe folle tout en donnant envie de pleurer et danser à la fois (les deux vont souvent de pair). C’est léger comme un après-midi au soleil, soyeux et superficiel. Les guitares sont bavardes et les synthés très typés fin des années 70. Cette musique se développe délibérément hors du temps, comme s’il s’agissait de suspendre les hostilités modernes pour s’en retourner à un âge d’or fait de plages, de lumière rasante et de discothèques inoffensives. Sur Johatsu, le chanteur croise Flore Benguigui de l’Impératrice qui apporte tout le charme de la langue française au single. C’était l’époque du sans-souci, du zéro chômage et de l’amour libre. La musique de Kesmar est à la fois absurde et totalement anachronique mais elle apporte (parfois) un réconfort et une envie d’insouciance qu’on ne peut pas repousser sans… examen. Les apports soul/funk qui relèvent la plupart des morceaux rappellent la délicatesse et l’intelligence de la pop japonaise. On est ici dans un univers très référencé, rétro et classe, qui invite à se perdre et à ne plus penser. Il faut savoir faire ça. Kesmar est bon dans sa partie et c’est tant mieux. Il sonne comme le fils caché de Beck et de Quincy Jones. Comme dirait l’autre, il n’y a pas de mal à se faire du bien.
Ce six titres constitue un petit oasis rétro-futuriste de toute beauté.