epic45 / Cropping The Aftermath
[Wayside And Woodland Recordings]

9.2 Note de l'auteur
9.2

Epic45 - Cropping The AftermathReprendre sa respiration, juguler son excitation, savoir garder un minimum d’objectivité. Tout cela risque de ne pas être facile !

On ne peut pas occulter la part de groupie qui sommeille en nous à la découverte du second album qu’epic45 publie cette année. Parce qu’en vingt années d’existence, le duo a su dériver depuis les rives abruptes du post-rock vers des contrées synthétiques et oniriques pour fonder un nouveau monde électro-ambient, alliant urbanisme post-industriel et douceur champêtre. Ils ont, au fil de ce parcours au long cours, délivré de précieux albums comme We Were Never Here, paru il y a seulement quelques mois via leur propre structure, Wayside And Woodland Recordings.

Mais aussi beau soit cet album méditatif, la divulgation de Buildings Aren’t Haunted People Are faisait espérer que les Britanniques laisseraient enfin libre cours à leurs appétences juvéniles, eux qui ont été élevés aux sons de Tears Fors Fears et Simple Minds avant de braver les interdits pour découvrir les raves parties. C’est chose faite, avec l’art et la manière.

Cet album, le douzième ou treizième (même le groupe n’est pas sûr du décompte !), synthétise toute les influences et l’expérience acquise par le groupe. On retrouve ici la nervosité des riffs de guitares appuyées par une batterie véloce, l’appel à la contemplation des nappes synthétiques, la richesse et le sens du détail des field-recordings évoquant leur environnement qui constitue toujours leur principale source d’inspiration, des drum’n’bass qui font trembler les fondations et surtout, surtout, cette propension à magnifier la mélancolie du quotidien.

Il n’y pas de temps faible dans cet album resserré (38 minutes), malicieusement construit pour ménager l’intensité de bout en bout et résister à l’usure du temps. Probablement même epic45 n’avait-il jamais aligné autant de chansons de ce calibre. L’apport de James Yates (The Pattern Theory) est ici sensible, tant le travail sur les rythmiques et la production est au cœur de l’album. Ben Holton et Rob Glover ne sont pas en reste, puisque, comme de coutume, ils se partagent le chant, les parties de guitares et de basses, ainsi que les samples et programmations. Ils conjuguent ici un pointilleux travail de studio avec la spontanéité du jeu en live. Le résultat est assez proche du Outside Closer de Hood (Domino – 2004) ou encore de Codename: Dustsucker signé par Bark Psychosis ‎(2004 aussi). S’agissant de deux maitres-étalons dans ce registre qu’on ne saurait qualifier d’électronique (sensible) ou de (post) pop sans en minorer la réelle amplitude, tout un chacun ayant apprécié ces albums hors de leurs temps saura que Cropping The Aftermath complétera enfin ce triptyque merveilleux.

Tracklist
01. Brothers
02. Towpath Acid
03. Garage Days
04. Buildings Aren’t Haunted, People Are
05. Waking Up In A Field
06. Rainstorm Breaks
07. A Day To Not Fall Apart
08. Caught In Branches
09. Endless
Liens
Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

Ecrit par
More from Denis
Soften / Les Heures Blanches
[Murmuration Records]
Ils ne sont pas si nombreux les artistes qui parviennent à développer...
Lire la suite
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *