La chair est triste et tendre chez Catherine Watine. C’est ce que laisse transparaître cette version plus mélancolique que sensuelle d’Eros et Thanatos qui tient lieu de premier single à clip et d’éclaireur pour la sortie du prochain album de la chanteuse, Intrications Quantiques.
Le disque est prévu pour septembre sur le label américain Time Released Sound. On l’a beaucoup aimé au point d’écrire quelques lignes qui figurent dans le livret intérieur. Cela n’est évidemment pas une raison pour ne pas en parler à nouveau. S’appuyant sur l’esthétique extrêmement soignée qui caractérise son travail (ici, une vidéo assez fascinante signée Anna Malina), Catherine Watine nous offre une variation inspirée dominée par un piano pleureur, économe et mélancolique.
Il ne faut pas compter sur ces Intrications pour valser ou sauter dans tous les coins. Le chant est rare et la gaieté singulièrement absente remplacée par une forme de légèreté qui pose à la disparition. Cet album et ce premier single en témoigne est marqué par l’absence, par le vide. La tristesse est omniprésente mais étrangement jamais accablante, comme si l’artiste avait voulu, par le jeu, accéder à une forme d’épure ou de sérénité ascétique. C’est cette lumière désolée qu’on vient chercher ici à travers les nuances fines et les déclivités du cœur que la musique accompagne avec délicatesse. D’aucuns trouveront cela chichiteux et prétentieux. Ils auront partiellement tort. On peut considérer cette musique à grand renfort d’intelligence et de théories ou juste l’écouter comme on observerait un cours d’eau, en trouvant cela beau ou en n’en ayant rien à foutre.