Yann Tiersen, le psychogéographe d’Ouessant, livre un nouvel extrait d’EUSA

Yann TiersenParler de retour s’agissant de Yann Tiersen est un peu idiot. Son dernier album, Infinity, est sorti en 2014, lui aussi chez Mute Records, et il n’a jamais vraiment chômé depuis ses débuts. Retour aux sources peut-être si l’on considère qu’Infinity, album îlien lui aussi, avait élargi le champ aux îles et aux langues du monde depuis les Féroé, jusqu’à l’Écosse ou l’Islande, tandis que EUSA (son nom en breton) est entièrement consacré à l’île d’Ouessant. Retour aussi au piano solo puisque le nouvel album du Brestois est intégralement joué par l’artiste lui-même, à sec et en solitaire.

L’album sortira le 30 septembre et comprend 10 pièces uniques, décrivant chacune un endroit particulier de Ouessant. Tiersen a choisi 10 endroits sur la carte de l’Ile et s’y est projeté pour en saisir l’environnement sonore. Les compositions d’EUSA portent ainsi le nom de l’endroit qui les a inspirées et où Tiersen les a jouées proprement pour la première fois. Emilie Quinquis, sa compagne et chanteuse chez Tiny Feet, a pris une photo pour illustrer l’endroit, saisir l’instant et les coordonnées GPS de chaque site ont été ajoutées au livre-coffret qui a révélé ces pièces (sous forme de partitions mais aussi en CD) au monde en fin d’année dernière.

L’album qui sort en septembre reprend en format simple les compositions du livre-partition (avec leur fond sonore) mais ré-enregistrées, dans des conditions optimales, aux studios Abbey Road de Londres. L’album EUSA a fait l’objet d’un journal en ligne captivant sur le site de l’artiste et fait figure de premier jalon dans ce qui s’annonce comme une orientation artistique faite pour durer. Tiersen a eu, lors d’un tour des Etats Unis à l’aventure avec sa compagne, la révélation du pouvoir de la nature et décidé de rediriger sa musique dans cette direction. Il a donc changé de méthode pour aboutir à cette sorte de land-art où il se met à jouer (avec son piano) dans des sites naturels remarquables. EUSA est la première balise psychogéographique où sont associés un lieu, une ambiance et des créations musicales. Le futur « nouvel » album de Tiersen reprendra ce principe mais en l’étendant cette fois à d’autres lieux, d’autres territoires. Sur le plan musical, après le premier morceau, Porz Goret, révélé en début d’année, Roc’h Ar Vugale, qui vient d’être mis en ligne, confirme la texture lisztienne des pièces. La touche est élégante, souple et aérienne. Le propos romantique et gentiment mélancolique. On peut penser que le jeu de Tiersen s’exprime à son meilleur dans cette approche impressionniste de l’instrument. L’artiste sera en tournée européenne à l’automne.

Crédit photo : Christopher Espinosa Fernandez.

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