[Video Premiere] – ROUGGE revient avec son nouvel album Cordes

ROUGGE par Frédéric Gosselin

Le pianiste chanteur nancéien ROUGGE (en majuscules) fait partie des trésors cachés de la musique française. Discret comme l’eau, le bonhomme évolue dans un registre qui relève de la chanson, de la pop et de la musique contemporaine : instruments classiques, voix, piano seul parfois et cette manière délicate de nommer les morceaux pour ce qu’ils sont, fragments.

Son précédent album, financé via la plateforme participative Ulule, se nommait Monochrome et avait valu à son auteur son lot de louanges, même si sa diffusion n’avait pas dépassé le cercle des initiés. Un peu Cascadeur, Benjamin Clementine pour le versant populaire mais plus proche finalement d’un Thom Yorke à l’échauffement solitaire, ROUGGE y irradiait, seul au piano, avec sa voix aiguë, si propice à l’élévation et au rêve.

Après un EP 5 titres sorti l’an dernier, dans une formule nouvelle, ROUGGE prolonge l’expérience du sextet à cordes et voix, avec cinq musiciens, et sort début mars (et après une nouvelle campagne ulule), un CD baptisé CORDES. Cordes regroupe les 5 fragments de l’an dernier et leur adjoint 6 morceaux retravaillés à partir d’anciens fragments, pour correspondre à la nouvelle formation. La première vidéo met en scène le fragment 48 (en quintet celui-ci), l’un des plus entraînants. On y retrouve la signature sinueuse de l’artiste, son timbre si particulier, relevés par un violon solennel et une contrebasse taquine. Filmé au plus près des musiciens, dans un noir et blanc élégant, la vidéo ajoute à la solennité et au caractère sacrée d’une musique qui pose au classique mais ne peut s’empêcher de lorgner vers une forme de jazz désossé, de pop épurée. La voix de ROUGGE fournit l’instrument manquant, celui qui choisit par ses modulations de rabattre la musique dans un genre ou l’autre, de la soustraire à la pesanteur pour l’emmener en balade.

La musique de Cordes échappe d’une certaine façon à la définition. Elle désoriente et envoûte. Elle apaise et interroge. Qu’on soit proche ou pas des territoires qu’elle explore, cette musique a une utilité, celle de donner à entendre les sons d’un monde intérieur qu’on ne soupçonnait pas. Ce monde est-il en nous ou nous est-il propre ? Appartient-il à l’auteur seul ou se crée, comme on ouvrirait une dimension, sous l’effet de la musique qui monte ? On n’en sait rien du tout et c’est très bien ainsi.

L’album sortira officiellement le 4 mai 2018 via The Gum Club.

Crédit photo : ROUGGE par Frédéric Gosselin.

Crédits vidéo
Video: Frédéric Gosselin, Yann Chassatte
Editing: ROUGGE
Violins: Mélanie Pernet, Anaïs Jansen
Viola: Fanny Poignon
Cello: Léopoldine Lezean
Double bass: Louis-Michel Marion
Piano, voice, composition and string arrangements: ROUGGE
Adviser: Vincent Bonnay
Recorded and mixed by Philippe André and ROUGGE
Mastering: Laurent Lepagneau
Publishing: Green United Music
Tracklist
01. Fragment 12
02. Fragment 53
03. Fragment 45
04. Fragment 19
05. Fragment 22
06. Fragment 26
07. Fragment 9
08. Fragment 48
09. Fragment 50
10. Fragment 25
11. Fragment 33
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