Sur le papier, la rencontre musicale entre les math-rockers énervés de Lysistrata et les atmosphères fantaisistes et précieuses de Frànçois Marry a de quoi surprendre; c’est qu’on ne voit pas très bien comment par exemples les univers de Coucou et Boot On A Thistle sur leurs derniers albums respectifs vont pouvoir se marier. Mais comme souvent dans ces collaborations qui sortent un peu du commun, il faut toujours aller creuser dans les détails et dépasser les strictes apparences. Ne pas ignorer que Frànçois Marry a toujours été adepte des grands écarts, capable de travailler aussi bien avec Étienne Daho qu’avec Crescent. Ne pas occulter que sous ses apparences de virtuoses bruitistes, les trois de Lysistrata sont de formidables mélodistes capables de convertir le moindre poppeux à leur univers cataclysmique. Ne pas oublier surtout que les origines géographiques sont souvent le plus efficace des dénominateurs communs. Saintes, petite ville nichée au cœur de la Charente-Maritime, jadis berceau de Total Heaven (le label) et des sous-estimés Dog Shop est aussi le berceau de ce nouveau quatuor, Park.
Réveil Heureux est donc le premier extrait de Park, album éponyme qui sortira la 25 mars sur le label bordelais Vicious Circle. Avec sa vidéo singulière filmée par Douglas Guillot-Skupien où se croisent en plein cagnard nos quatre men in black, du motocross freestyle et des glaces colorées, le morceau semble immédiatement donner la direction d’une collaboration réinventée, plutôt spontanée et innocente. Comme les motos, la mélodie virevolte, décolle, rebondit, prend des virages dérapés, mais tout en contrôle. La voix de Frànçois Marry se durcit quelque peu quand la musique de Lysistrata s’adoucit, donnant au morceau une tonalité certes plutôt électrique et tendue, mais surtout franchement pop et addictive, réglé en 3 minutes chrono.
Park prendra la route au printemps pour défendre son album sur scène.
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