Totorro, retour à la gloire pour John Baltor

Totorro - All glory to John BaltorAlors bien sûr, les rennais de Totorro n’avaient pas complétement disparu de la scène depuis Come To Mexico, leur dernier album paru il y a déjà 9 ans. Parmi leurs nombreux projets, on a eu le plaisir de suivre le batteur Bertrand James avec sa sœur au sein de La Battue tandis que Christophe Le Flohic et Jonathan Siche sillonnaient le pays de long en large avec leur « ami » Pierre Marolleau pour soutenir le spectacle de BD-concert basé sur la BD Et Si L’Amour C’Etait Aimer de l’impayable Fabcaro. On retrouvait même récemment une partie de la bande chez Do It Later, un supergroupe formé avec Ghislain Fracapane (Mermonte) dont le premier album Feeling Spent est sorti en mars dernier. A tel point qu’on pouvait se demander si le groupe existait encore. Puis, de réédition pour les 10 ans de Home Alone en concerts exceptionnels pour la soutenir, on a senti le feu reprendre si bien que l’annonce d’une grande tournée qui débute cette semaine à Laval et s’achèvera en décembre après une trentaine de dates et l’annonce d’un nouvel album le 1er octobre n’ont finalement pas surpris les fans, néanmoins réjouis, cela va sans dire.

Non, la vraie surprise est tombée ce dimanche avec l’annonce de la réédition pour la première fois en vinyl du dantesque All Glory To John Baltor sorti en 2011 en CD sur un obscur label japonais et introuvable depuis belle lurette alors que le groupe s’est forgé à travers le monde (Italie, Asie, Mexique évidemment) une solide réputation et une fanbase conséquente avec ses deux albums suivants. Ce sont les labels stéphanois Vox Project et bordelais Voice Of The Unheard associés au chinois Tomato Records qui se chargent de cette réédition de toute évidence très soignée qui sortira fin août : nouveau mastering, nouvel artwork retravaillé à partir de l’orginal et des vinyles de toute beauté viendront donner une nouvelle vie à un disque majeur.

Lorsque l’album sort en 2011, le groupe n’a à son actif qu’un EP éponyme et autoproduit en 2008 qui trace de façon un peu brouillonne la route qu’ils vont suivre, entre post-rock de matheux made in Louisville (Slint, Rodan), hardcore post-ado, quelques scories de métal le tout saupoudré d’une volonté tenace de suivre une ligne mélodique complexe mais cohérente. All Glory To John Baltor va clairement affiner cette direction avec ses titres longs, voire très longs sur lesquels le groupe va prendre le temps de développer ses structures complexes et passionnantes, quand des suites d’accords délicieusement mélancoliques croisent des crescendos montagneux souvent sur le fil du rasoir, parfois bien au-delà de la zone rouge quand surgissent les hurlements que l’on se surprend à dompter. Quatorze ans après, il reste un disque écouté, témoin marquant d’une époque d’un groupe qui s’est ensuite assagi sans pour autant rentrer dans le rang.

En fin d’été, se retourner sur All Glory To John Baltor sera, un mois avant la sortie du nouvel album attendu de Totorro, un excellent moyen de mesurer le chemin parcouru, assurément entamé sur d’excellentes bases.

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