Roulette Memory #41 : Rabih Gebeile (Mondo Cane) présente Ideal Crash de dEUS

Rabih Gebeile (Mondo Cane) présente Ideal Crash de dEUSEx Backbone Party et désormais tête pensante de Mondo Cane, Rabih Gebeile extirpe de sa discographie personnelle Ideal Crash, troisième album studio de dEUS paru en 1999 (Island Records). Un disque intimement lié à ses débuts en tant que musicien…

Ma pioche est un album que j’ai découvert sur le tard : Ideal Crash de dEUS.

Dans un autre monde, durant le printemps de 2006, j’avais commencé un groupe de rock à Beyrouth. Je faisais encore connaissance avec le guitariste et on passait de longues heures à discuter de groupes et d’influences, pour en arriver à dEUS. J’avais eu le droit comme beaucoup d’ados au titre Suds and Soda sur MTV, mais c’est tout. Là, il insiste pour que j’écoute Ideal Crash.
L’album m’est instantanément devenu un incontournable, et a vite été admis dans le club restreint des albums « vieux jeans », ceux que je ressors tout le temps, dans lesquels je me sens toujours confortable.
Puis le 13 juillet, la guerre éclate.
De bombardements nocturnes en insomnies, de fuite vers la Syrie en fuite vers la France, de reprise à zéro en recherche de boulot alimentaire, de logement, du bruit, du bruit et encore du bruit.
Quand enfin, posé dans ce petit studio étranger, je reprends le temps d’être triste et je redeviens maître de mon espace sonore. Dans ce silence retrouvé, je lance le CD pour la énième fois, je m’emmitoufle dans Sister Dew et Magdalena. Ce groupe de rock qu’on avait formé, cette vie que j’ai laissée, tous reprenaient forme, accompagnés des progressions en spirale enivrante de Instant Street et de Let’s See Who Goes Down First, de la voix rassurante et mélancolique de Tom Barman.
C’est curieux comment aujourd’hui cet album m’est aussi pertinent qu’alors.
Quant à mon ami guitariste, je ne l’ai plus revu, car lui-même a quitté le Liban.
Merci à lui pour cette découverte.

Ideal Crash de dEUS en intégralité

Mondo Cane vient de sortir Ce qui suit, premier EP solide et ancré que l’artiste dédie à la fois à son pays d’origine, le Liban, à Beyrouth, sa capitale meurtrie et à sa mère.

Laudanum a produit un remixe de Comme une dernière fois, plage deux de ce premier effort.

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