A quelques jours maintenant de leur deuxième (nouvel) album, This Is Not A Safe Place qui sortira le 16 août, les Ride ont livré un deuxième extrait, Repetition, qui est encore plus surprenant que le premier. Si le précédent single, Future Love, nous avait laissé circonspect sur sa nature sentimentale et sa douceur câline, Repetition propose quelque chose de très différent. Difficile en effet d’y retrouver le groupe qu’on fréquentait assidûment il y a une petite éternité et qui faisait déferler, dans les pas de My Bloody Valentine, une déferlante de bruit blanc dans nos oreilles. Le morceau est bien riche en guitares mais bénéficie d’un son largement épurée et débarrassé de presque tous ses effets. Les voix sont bien présentes mais la mélodie est plus accessible et les arrangements plutôt post-punk qu’autre chose.
A dire vrai, Repetition, qui fonctionne bien malgré tout et qui s’accompagne d’un clip psychédélique qu’on peut trouver intéressant (ou pas) réalisé par Luke Logan, ressemble à un croisement entre Hurricane #1, l’ancien groupe d’Andy Bell (qui assure le chant ici), formé après la séparation des Oxfordiens, et Wire. Quoi qu’on pense du résultat, c’est quelque chose d’inédit et qui n’est pas dénué d’intérêt. Savoir si on aime un Ride qui ressemble assez peu à Ride est une autre histoire. On attendra l’album complet pour se prononcer.
Côté textes, la chanson évoque justement ce rapport au changement :
Change, repetition
Change, repetition
Change, repetition
Change, repetition
Repetition is a form of change
So don’t be phased if the backdrops rearrange
Art school taught us how to play
Ways of hearing and what they say
At seventeen it’s purely teenage art, you see
Hiding clarity in obscurity
Realising there’s no truth will set you free
(…)
It’s funny, people hate you to change
They want you just to repeat and stay the same
They want you just to repeat and stay the same
Even though repetition is a form of change
Le propos est balourd mais renvoie l’auditeur à ce qu’il peut attendre (encore) du retour d’un tel groupe. Faut-il faire ce qu’on faisait avant en sachant que cela sera qualifié de… moins bien (avec toutes les chances que cela soit vrai) ? Ou faire quelque chose de différent qui, dans tous les cas, ne sera reçu que comme une trahison de ce qu’on était jadis (et qu’on n’est plus maintenant) ? Reformation : piège à cons. Tu joues, tu perds. C’est sans doute la morale de l’histoire (mais tu remplis le porte-monnaie). A quelques exceptions (dont Ride fait à demi partie), il n’y a pas d’échappatoire. De toute façon, on préfère les chansons de Mark Gardener.