L’album sort le 26 janvier mais les planètes s’alignent déjà depuis le Grand Orient pour saluer sa venue. Ningyo, nouvel EP du beatmaker Senbeï prolonge la formidable impression que nous avait laissée l’an dernier son EP, Nin, emmené par le magnifique The Life of Puy, qu’on ne résiste pas à l’envie de vous repasser tout en dessous.
Ningyo, donc, est aussi l’un des premiers extraits du disque, et une démonstration de la virtuosité technique de la moitié percutée de Smokey Joe & The Kid. Moins tape à l’oeil que lorsqu’il officie avec son groupe de base (et de basses), Senbeï travaille en solo dans un univers poétique, plus électro et quasi ambient où l’on croise des cliquetis délicats d’electronica, des influences soul et bien sûr des souvenirs d’Orient, pour lesquels il partage un intérêt culturel et musical depuis (sur ce qu’on en entend) plus d’une dizaine d’années.
Cette fois, et après son Chinese Morning, c’est le Japon ancestral qui hante l’univers de l’album : samouraïs, cavalcades à l’heure du thé dans les marécages et les forêts obscures, le clip est hautement suggestif et met en évidence une correspondance quasi parfaite entre une musique millimétrée et un jeu d’ombres au charme évident. On retrouve sur l’album la plupart des titres du EP sorti début 2017 (le fameux Nin, dont on parlait précédemment) et plus loin quelques featurings de qualité, dont une apparition de notre chouchou DJ Nixon ainsi que la présence, ça ne s’invente pas, des membres de Chinese Man. Pour les connaisseurs du groupe bordelais (Smokey Joe, donc), le territoire est connu et balisé, ce qui ne l’en rend pas moins bon et intéressant. Contrairement aux apparences et à ce titre, Ningyo, l’album regorge aussi de morceaux uptempo, quasi dubstep et trap (oh, le gros mot) qui font remuer les paillotes. On essaiera de reparler plus sérieusement de l’album d’ici quelques temps, mais on peut déjà, sur la seule foi, des quelques morceaux connus, y aller en toute confiance. Senbeï est un virtuose, qu’on préfère paradoxalement dans ses escapades solo que dans le cadre du groupe. C’est dit.
Note : pour info, Ningyo veut dire “sirène” en japonais.