On ne l’a pas assez dit et écrit (le groupe l’a bien cherché en essayant, pour ainsi dire, de disparaître des mémoires et en ne prêtant jusqu’ici aucune attention à son héritage) mais la carrière musicale de Sloy aura peut-être été rétrospectivement la grande affaire du rock français des années 90. Au milieu des années 90, beaucoup l’ont oublié, il n’y a pas mieux et plus trendy que Sloy qui joue chez John Peel, ouvre pour PJ Harvey et s’offre Steve Albini à la production de leur premier album.
Sur le plan strictement musical et à la rélecture/réécoute, il n’y a par exemple (à partir d’une odyssée pas si dissemblable en apparence) pas photo entre la qualité réelle de Sloy et des Thugs qui font figure pour beaucoup de vraie réussite. Les trois albums de Sloy sont tous excellents, ont particulièrement bien vieilli et gardent leurs qualités d’explosivité et de fantaisie intactes après 25 ans. Ces types là sont nos Pixies/Nirvana/Joy Division tout en un « à la française ».
La nouvelle du jour (révélée en août) est donc que les Sloy semblent avoir envie de bouger et de s’occuper de leur postérité. La réédition annoncée cet été de l’album Plug en LP et CD, augmentée de 5 titres bonus (issus des EP Fuse et Pop) est un premier vrai pas en avant pour que les jeunes amateurs de rock puissent enfin avoir accès à cet héritage. Pour les plus anciens, c’est la sortie simultanée (le 21 octobre) d’un disque live baptisé Live Electric (et qui comprendra des pièces enregistrées sur scène entre 1995 et 1999) qui constitue l’événement puisque ce grand groupe de scène n’a jamais livré aucun disque de ses prestations du temps de son vivant.
Pour l’heure, aucun retour aux affaires n’a été annoncé. On ferait bien notre ordinaire d’un nouvel album des excellents 69 qui regroupe Armand Gonzalez et Virgine Peitavi ou de tout autre projet émanant des anciens Sloy. A noter que les précommandes sont ouvertes depuis quelques jours sur le site du label Nineteensomething.
Lire aussi :
Sloy / Electric Live 95/99 [Nineteen Something]
