Comme les collègues de la division « rock » de SBO sont des sacrés fumistes qui préfèrent passer leurs soirées en concert que derrière un ordinateur (si toi aussi tu frôles l’autisme et que l’écriture te démange, contactes-nous, Sun Burns Out recrute !), les plus popeux d’entre nous ont du se fader un nombre astronomique de mails promo contenant les items « noise », « loud », « metal », « doom », « garage » et autres « fuzz » qui effraient l’amateur de ligne claire et d’ambiance feutrée. Des tympans ont percé et, pris de peurs paniques, certains se sont assommés en tentant un pogo dans leur salon. On a même eu un folkeux qui a quitté le monde des hommes pour se réfugier dans un monastère tibétain et qui passe désormais ses journées à cogner sur un gong.
Mais dans tout ce maelstrom gorgé de testostérones, derrières ces murs de sons érigés par des monteurs de parpaings sentant la sueur et dont le regard bovin atteint rarement le sommet du manche de la 6 cordes (même pas pour accorder leur instrument), on est tombé sur Solids. Derrière ce nom très premier degré, il s’agit de jeunes types basés à Montréal et ayant signé leur nouvel EP pour le compte de Topshelf Records (Else déjà disponible), celui-ci fait suite à l’album Blame Confusion (2014 – Fat Possum).
Issus de la scène hardcore (on s’en serait douté !), Louis Guillemette tape sur ses fûts avec une force prodigieuse (de loin, on a l’impression de voir Dave Grohl jeune) et fait les chœurs noyés dans l’écho tandis que son pote Xavier Germain-Poitras chante les yeux fermés en secouant sa guitare comme si sa vie en dépendait. A l’occasion du monstrueux single Wait It Out, ils se sont trouvés un guitariste qui aurait pu passer un casting pour Archie Bronson Outfit. Autant dire que ça envoie du bois, ça joue vite et fort. Dans la catégorie revival Swervedriver / Unwound / Dinosaur Jr., on tient là de Solids candidats.
Crédit photo : Yoshi Cooper