Petite Noir est un drôle d’oiseau. On aura beau lui cherché une filiation, Yannick Ilunga est un type singulier et un artiste complet (la musique, mais aussi la danse, les visuels, etc). Surtout, le Sud-Africain incarne Petite Noir et Petite Noir a pris possession de ce garçon au parcours complexe (d’origine congolaise, natif des ghettos et émigré à Londres). On ne saurait discerner la frontière entre le personnel et le personnage public. Et du point de vue lexical comme musical, Petite Noir s’applique à abroger la notion de frontière.
Après La Vie Est Belle / Life Is Beautiful (Double Six / Domino Records – 2015), son prochain disque qui sortira le 05 octobre sur Roya en version numérique et vinyle 12″, mêlera de nouveau français et anglais : La Maison Noir / The Black House.
Pour autant, celui qui a développé avec la directrice artistique Rha! Rha! le concept de « noirwave« , comme « un mouvement/genre futuriste » (dixit lui-même) dont il doit être le seul représentant revendiqué, affirme une culture anglo-saxonne forte. Concrètement, pour ce qui est des références, on ne trouve aucune trace de chanson française chez lui.
Blame Fire, titre-phare de ce mini-album 6 titres, croise des beats électro aux polyrythmies africaines, des gimmicks post-punk et des nappes synthétiques new-wave, tandis que le chant, lui, prend carrément la tangente, puissant et sincère, spirituel et passionné. On y entend l’ascendance africaine et le quotidien urbain occidental.
Comme sur les autres titres, Petite Noir a invité Saul Williams et Danny Brown, La Maison Noir / The Black House devrait réserver quelques belles surprises et confirmer que ce type est inclassable.