[Interview] – Sophia : sept ans de réflexion

Robin Proper-Sheppard par Philip LethenSophia est devenu trop rare. Seulement deux petites dates de concert en France (au Mans et à Paris) après toutes ces années d’absence. Sun Burns Out ne pouvait pas ne pas rencontrer Robin Proper-Sheppard lors de sa venue au Petit Bain. Bavard et passionnant celui-ci nous a compté l’histoire de son dernier album As We Make Our Ways (Unknown Harbours). Retour sur cette très belle rencontre.

Photo : Philip Lethen.

Il aura fallu attendre sept années pour que Sophia sorte un nouvel album. Est-ce qu’on peut parler de sept ans de réflexion pour y arriver ? As-tu eu des doutes au cours de cette période et as-tu envisagé que ce disque puisse ne jamais sortir ?

Robin Proper-Sheppard : J’ai toujours su qu’il y aurait un autre album parce que j’ai énormément de nouvelles chansons. Nous allons d’ailleurs enregistrer pendant cette tournée lors de nos journées de repos. Le problème, c’était que je n’avais pas de fil conducteur pour ce disque alors que j’en ai toujours eu un pour mes albums précédents. Celui-ci était basé sur mes relations. Je peux te donner le nom de chacune des femmes qui ont inspiré mes albums précédents. Pour celui-ci, je n’en avais pas. J’ai connu par contre un problème de résidence. Il ne me restait que sept jours avant de devoir quitter l’Europe. J’ai été forcé de retourner en Californie où je n’étais plus allé depuis quinze ans. Ma mère est décédée là-bas en 2001 et je n’y avais pas remis les pieds. J’ai vécu en Europe depuis, et franchement, ça a été un vrai choc culturel de retourner là-bas. Je me suis retrouvé dans un environnement total inconnu. Je ne comprends ni la mentalité, ni la culture de cet endroit. C’est pourquoi je me suis montré aussi cynique sur As We Make Our Ways (Unknown Harbours). Je n’ai pas connu de grand amour ces dernières années, mais j’ai connu plusieurs petites histoires amoureuses qui n’ont pas fonctionnées. Aussi, rien ne me poussait à sortir un disque. C’est à l’été 2015 que j’ai réalisé que j’avais un album prêt à sortir. J’étais à Los Angeles. Je ne connaissais quasiment personne. Le peu de gens que je fréquentais me trouvait dingue de prendre les transports en commun dans cette ville. « Tu prends le bus à Los Angeles ? Tu es vraiment malade! » C’est une chose que je faisais communément en Europe. Alors pourquoi ne plus agir de la sorte en Californie? Un homme caucasien de classe moyenne ne prend pas le bus là-bas. Cependant, je me suis senti vraiment tranquille en empruntant ce moyen de transport et finalement les personnes qui étaient dedans ressemblaient grosso modo à celles qui le prennent en Europe. La seule différence notable était la quasi absence de blancs. Beaucoup d’espagnols, de philippins. Au final, à force de se côtoyer au quotidien, les gens finissent par bien s’entendre, même s’ils proviennent d’horizons très différents. C’est cela la vraie culture américaine, et non pas le fait de faire encore et toujours plus d’argent et de le dépenser. La chanson California résume assez bien cela et m’a donné le fil conducteur pour sortir ce nouveau disque.

As We Make Our Ways (Unknown Harbours) semble moins désespéré que tes disques précédents. As-tu connu un certain bonheur ces dernières années ou peut-être est-ce le fait de vieillir qui a engendré ce changement ?

R.P.S. : Je pense vraiment que c’est le fait de vieillir qui est à l’origine de cela. Les choses qui ont pu m’affecter par le passé ne me touchent plus de la même manière maintenant. Par exemple, le désespoir lié au capitalisme et les différentes cultures aux États-Unis ont davantage d’impact sur moi. Je pense que je réfléchis d’une façon différente. Il est vrai qu’il n’y a plus autant de désespoir que dans mes premiers disques où j’avais le cœur brisé et je m’imaginais ne plus jamais retrouver quelqu’un et pouvoir être heureux. Je pense pourtant que je vais mourir seul. Mais en même temps pourquoi devrais-je me soucier de cela ? Je pense que j’ai maintenant davantage besoin d’avoir quelqu’un près de moi, simplement pour avoir quelqu’un près de moi. Je sais que j’ai causé beaucoup de peine dans mes relations précédentes et je n’ai plus besoin d’écrire des chansons à ce propos. Un peu comme : « C’est la vie Robin. Des séparations arrivent tous les jours. » Il m’a fallu l’accepter et je pense l’avoir fait.

L’album débute avec  Unknown Harbours, un petit instrumental. C’était important de commencer ainsi ?

R.P.S. : Il y a des personnes qui aiment ce morceau et d’autres qui le détestent. Pour ceux qui ne l’aiment pas, ils considèrent que j’ai utilisé une texture sonique pour commencer Resisting. Mais je n’ai jamais souhaité cela. Ce que j’ai voulu avec ce morceau c’est qu’on soit interrogatif à propos de l’inconnu. Est-ce que c’est Sophia ou pas ? Est-ce que j’aime cette chanson ou pas ? Que va-t-il se passer ensuite ? Sur tous mes disques j’ai toujours prêté beaucoup d’attention à la manière dont ils débutent et finissent. Il m’était impossible de positionner It’s Easy To Be Lonely au beau milieu de l’album. C’est important pour moi que ceux qui l’écoutent y prêtent de l’attention du début à la fin. Ce démarrage est un moment de paix optimiste. C’était pour moi une belle manière de dire à nouveau « bonjour » après sept années d’absence. Ce morceau fut la dernière chose que j’ai composée pour ce disque. Si j’avais commencé avec une chanson pop, cela aurait laissé une toute autre impression. Si j’avais débuté avec Resisting, on aurait dit que c’est un disque lourd.

Dont Ask s’apparente à l’expression de vouloir fuir son passé. Est-ce que tu penses que nous restons beaucoup trop accroché à notre passé, et avons-nous trop peur du présent et de vivre quelque chose de nouveau ?

R.P.S. : J’ai démarré une nouvelle relation il y a peu. Elle pourrait devenir une grande histoire même si rien ne le garantit. Mais c’est la première fois que j’ai le sentiment que plus je connais cette personne, plus je l’aime. Il est possible que j’ai utilisé un mécanisme très différent par le passé. Le doute est quelque chose qui m’a souvent donné l’envie de fuir, comme une sorte de protection. J’ai constamment agi de la sorte. J’ai causé beaucoup de peine dans pas mal de relations. Avec Sophia, je pense avoir était bon dans l’écriture de ma perception sur ces histoires. J’ai souvent considéré que les relations ne fonctionneraient pas à cause de telle ou de telle autre chose. J’en étais hyper convaincu. Si j’avais su que tout cela était faux auparavant, certaines auraient bien mieux fonctionnées voire perdurées. J’ai mis beaucoup trop d’autodestruction dans mes histoires personnelles pour qu’elles puissent réussir. Cette chanson est vraiment basée là-dessus. Ne demande pas les choses que tu ne veux pas savoir. Il y en a tant que nous voulons tous oublier. Je n’ai aucun regret vis-à-vis de ma manière d’avoir traité mes anciennes petites amies, car j’ai toujours été quelqu’un de très droit. C’est davantage dans ma façon d’appréhender les relations que j’ai des regrets. Baby, Hold On parle de ma relation avec ma fille. Je me suis séparé de sa mère lorsqu’elle avait cinq ans. A l’époque, j’ai déménagé tout près de son école pour pouvoir rester près d’elle. Je lui proposais de venir me voir après l’école.  J’avais une chambre pour elle, peinte en rose où elle pouvait se sentir chez elle. Elle a eu vingt ans en janvier dernier et j’ai récemment réalisé que ma manière de voir les choses n’était pas du tout la sienne. En fait, je n’étais pas là pour elle, même si je pensais l’être. Pour Baby, Hold On, j’ai dû écrire vingt pages de textes. Je ne suis pas du genre à partager ma musique, tant que la chanson n’est pas terminée. Mais je savais qu’elle finirait par l’entendre et je m’adressais à elle. C’est pourquoi c’était incroyablement difficile de pouvoir exprimer ce que j’avais à lui dire. Je ne tenais pas non plus à la mettre dans l’embarras. J’ai donc tenté de résumer mon souhait d’avoir été là pour elle, alors qu’en fait je ne l’étais pas, et surtout qu’elle le comprenne. Ça,  c’est mon plus grand regret. Cette chanson ne concerne pas la tristesse causée par une relation qui est terminée, mais elle parle de tristesse à propos de la vie. The Drifter est une chanson triste, mais c’est surtout le constat de m’être enfui de tout, et d’avoir cherché à glorifier cela en faisant passer cela comme quelque chose de rock’n’roll.  Quand je l’écoute, je me dis que c’est exactement comme cela que j’ai toujours agi.

It’s Easy To Be Lonely était déjà sorti en digital en 2014. C’était important pour toi qu’elle figure et surtout termine sur As We Make Our Ways (Unknown Harbours) ?

R.P.S. : C’est étrange. Je trouve que soniquement, elle fonctionne parfaitement sur l’album. Mais lyriquement parlant, si je considère la structure du disque, cette chanson résume parfaitement ma vie. J’ai commencé à l’écrire en 2010. J’ai mis des années pour la terminer. Dès le départ, j’avais le premier couplet. Mais je ne ressentais pas cette sorte de négativité dans ma vie à ce moment-là. Par contre, c’est vraiment ce que j’ai envie d’exprimer maintenant à propos de ma vie. Une nuit, j’étais en train de travailler dessus. Je ne sais pas comment c’est arrivé mais c’est sorti tout seul. « The chance that we take » m’est venu. A ce moment-là, j’ai réalisé que c’était exactement ce que je cherchais à dire depuis longtemps. Pour moi, c’est vraiment très positif de terminer mon disque avec ces paroles. Et pour un disque de Sophia, c’est quelque chose d’incroyablement positif, probablement la chanson la plus positive que j’ai jamais écrite.

Tu n’as jamais pensé à sortir un album solo ?

R.P.S. : D’une certaine manière, les disques de Sophia sont des disques solo. Il est vrai que j’ai un énorme égo. Je ne peux pas me regarder dans le miroir, car je me trouve affreux et cela blesse mon amour propre. Je suis comme ça. Tu peux demander à mes amis. Je ne regarde pas mes photos, mes vidéos. Je ne me supporte pas physiquement. Et d’une certaine manière c’est vraiment quelque chose d’égotiste. Malgré tout cela, je n’ai pas besoin de voir mon nom écrit en gros caractères sur une pochette. A travers ma musique, je pense exprimer tout ce que j’ai à dire. Sortir un disque sous mon propre nom n’engendrerait aucune différence musicale juste un changement de nom sur la pochette. Et étant donné mon égo, je n’ai pas besoin d’ajouter ça (Rires).

Adam Franklin est un de tes amis. Que penses-tu du retour de Swervedriver ?

R.P.S. : J’ai trouvé ça ! J’ai écouté leur dernier album en boucle. Ils ont terminé le disque lorsque j’étais à Los Angeles. Adam me l’a envoyé et je n’ai pas cessé de l’écouter. Il y a quatre disques que j’ai écoutés en permanence lorsque je vivais aux États-Unis : l’album de Caribou, Low de David Bowie, l’album de Swervedriver et High Violet de The National qui est un de mes disques préférés de tous les temps. Adam est probablement un des meilleurs guitaristes que je connaisse. Il ne fait plus partie de Sophia mais il est remplacé par quelqu’un qui a un potentiel énorme. Dans quinze ans, je pense qu’il sera au même niveau qu’Adam. Il doit avoir 25 ans. J’adore parler de lui avec Adam. Parfois j’entends des choses au soundcheck, et je m’interroge : ‘D’où vient cette magnifique musique?’. Avoir ce nouveau groupe est quelque chose dont j’avais vraiment besoin. J’ai eu de la chance que Swervedriver parte en tournée. Ça m’a forcé à trouver un nouveau bassiste, un nouveau guitariste. Je savais que musicalement ce serait différent car nous ne jouons quasiment plus de guitare acoustique, mais tout se passe très bien. Le changement est parfois la meilleure chose qui puisse arriver. Adam a participé à l’album pour le morceau St Tropez/The Hustle. Il n’a d’ailleurs pas composé la partie de guitare pour la chanson.  Je lui avais demandé de jouer une partie de guitare un peu folle, assez abstraite. Il m’a donné cette partie de guitare qui était destinée à une de ses chansons qu’il n’a jamais sortie, car il ne savait pas sur quel disque la mettre. Mon ingénieur du son et moi l’avons reçu. On ne savait pas du tout comment elle allait sonner. Et celui-ci a trouvé absolument incroyable ce qu’Adam nous avait envoyé. On n’en revenait pas comment cela collait parfaitement avec la chanson que j’essayais de terminer. A chaque fois que j’écoute St Tropez/The Hustle et que j’entends cette guitare, c’est vraiment magique.

Pourquoi tu n’as pas sorti l’album de Swervedriver, I Wasn’t Born To Lose You sur Flower Shop Recordings (NDRL : label fondé par Robin Proper-Sheppard) ?

R.P.S.: Adam a un manager américain et ils ont leur propre label aux États-Unis. Ils cherchaient un label ou tout au moins une distribution en Angleterre. Pour Flower Shop Recordings, c’est très compliqué de sortir des disques. J’aimerai vraiment en sortir davantage mais plus personne ne vend des disques de nos jours et cela coûte très cher. Lorsque j’ai lancé Flower Shop Recordings, c’était encore l’époque de The God Machine. Il était possible de sortir des 45 tours de groupes inconnus. John Peel les passait à la radio et tous les exemplaires se vendaient en deux temps trois mouvements. De nos jours, si tu presses 500 quarante-cinq tours, tu en vendras peut-être 100 exemplaires. Il y a tant de groupes en tournée. C’est difficile de se faire connaître et de réussir à vendre ses disques. Ça me rend dingue de découvrir un groupe, d’adorer ses chansons, de connaître les paroles de leurs chansons par cœur, d’essayer de leur trouver trois concerts en Allemagne et au final d’avoir la chance de leur caler une seule date. C’est vraiment très compliqué. Même pour Sophia, il nous faut réserver les dates six mois à l’avance. Comment veux-tu que les jeunes groupes puissent trouver l’opportunité de se faire connaître? Il est vrai que j’ai réussi à sortir tous les albums de Sophia sur ce label. C’est une chance, surtout avec le déclin du CD. Le vinyle est de retour. Mais les majors occupent les plannings des usines de disques. Aussi, il faut maintenant trois mois pour pouvoir presser un disque. Mais je vais peut-être recommencer à sortir des 45 tours. Quelque chose de punk-rock.

Est-ce que le groupe qui t’accompagne est un projet à long terme ?

R.P.S. : Je l’espère vraiment. Ils ont tous d’autres projets musicaux à côté de Sophia. Un journaliste a récemment déclaré que ce groupe c’était un peu la version 2.0 de Sophia (Rires). J’aimerai  faire quelque chose d’acoustique avec un quartet à cordes d’Allemagne qui s’appelle le Kaizer Quartett. Ils ont travaillé notamment avec Chilly Gonzales et Jarvis Cocker. On m’a proposé quelques concerts pour l’année prochaine. Un en Allemagne, un en Belgique et peut-être qu’il y en aura un aux Pays-Bas. Ce sera peut-être avec des nouveaux arrangements, quelque chose de plus acoustique.

Contrairement à tes précédents albums, il n’y a pas eu une édition limitée double CD de As We Make Our Ways (Unknown Harbours). Y a-t-il une raison à cela?

R.P.S. : L’idée de réaliser une édition limitée me plait. Pour les disques précédents j’avais une licence chez City Slang en Allemagne, et ils étaient très demandeurs d’éditions limitées. Pour moi, c’était important de sortir mes albums de la sorte. Mais cette fois, je tenais à ce que ce disque commence avec Unknown Harbours et se termine avec It’s Easy To Be Lonely. Ce disque n’avait pas besoin d’en dire plus. Je n’étais vraiment pas chaud pour y ajouter des démos ou des inédits. Les gens n’achètent plus d’albums de nos jours. Ils écoutent quelques morceaux sur Spotify. Ceux qui tiennent à écouter l’album dans son intégralité achèteront l’album car ce sont des gens qui achètent encore des disques. Et le fait qu’il y ait des bonus ne leur donnera pas plus l’envie d’acheter ce disque.

Pourquoi ne ressors-tu pas les disques de The God Machine? Les Ep sont épuisés depuis belle lurette et n’ont jamais été compilés.

R.P.S. : Universal possède les droits pour tous ces disques. Je suis en discussion avec eux afin d’obtenir une licence qui me permettrait de sortir mes propres enregistrements sur Flower Shop Recordings. Mais ce n’est pas une de leurs priorités. Je n’aurai pas les droits de ces chansons. Mais j’obtiendrai peut-être une licence. La seule chose que je souhaite sortir, ce sont des inédits. One Last Laugh In A Place Of Dying’ (1994) n’est même pas un disque terminé. Ce sont les rough mixes qui figurent dessus. C’est la dernière chose que Jimmy Fernandez ait entendu avant de nous quitter. Il y avait une nana qui bossait pour Fiction Records, notre ancien label avant de disparaître et d’être vendu à Polygram. Elle m’a demandé si je ne voulais pas sortir des remixes de nos morceaux. Je lui ai répondu qu’elle était folle ! C’était pourtant une excellente amie et elle connaît bien l’histoire de ce disque. Universal ne peut rien faire avec ma musique sans mon accord. Ce que j’aimerai c’est donc sortir des inédits et une collection de EP. Il y a une possibilité que ça se produise mais il n’y aura rien de plus.

Serais-tu intéressé de sortir un 10’’ sur Monopsone ?

R.P.S. : Je ne peux pas te répondre comme ça. Mais je ne dis pas non. Il faudrait que j’aie de bonnes chansons. Dans ce cas, oui, cela pourrait faire l’objet d’un 10’’.

Sophia – As We Make Our Ways (Unknown Harbours)

Tracklist
01. Unknown harbours
02. Resisting
03. The Drifter
04. Don’t Ask
05. Blame
06. California
07. St Tropez/ The Hustler
08. You Say It’s Alright
09. Baby, Hold On
10. It’s Easy To Be Lonely
Ecouter Sophia - As We Make Our Ways (Unknown Harbours)

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