Envie d’être dans le coup en 2016 ? Alors commencez l’année en beauté en prêtant une oreille attentive au nouveau single de Sunflower Bean, le groupe new-yorkais qui monte qui monte et qui devrait créer l’événement avec son premier album, Human Ceremony, annoncé pour le mois de février sur Fat Possum. Le premier morceau, Wall Watcher, bénéficie d’un clip assez fabuleux réalisé par le très branché Roger Sargent et témoigne de toute l’attention portée par le groupe et son entourage au lancement de ce premier album. Sunflower Bean, qu’on avait croisé l’an dernier avec son premier ep Show Me Your Seven Secrets, est un groupe bien né et qui a tout pour séduire.
Une chanteuse séduisante et envoûtante en premier lieu, Julia Cumming, mannequin chanteuse, qui a posé pour Saint Laurent et fait office de muse et d’inspiratrice pour Hedi Slimane, le nouveau directeur artistique de la maison de couture la plus célèbre du monde. Cumming, c’est une jeune femme de 20 ans qui incarne à elle seule l’attitude rock branchée « à la New Yorkaise ». Lèvre charnue, mèche rebelle, seins pommés et petit perfecto sur jupe imprimé fleuri, elle mérite évidemment le déplacement à elle seule. La chanteuse joue également de la basse et écrit les textes comme une grande. A ses côtés, on trouve Nick Kivlen (guitares) et Jacob Faber (batterie), deux beaux spécimens de teen rockeurs tendance néo-hardos stylés, l’un avec des longs cheveux ondulés qui lui tombent aux épaules, l’autre avec une fine moustache à la Freddy Mercury. Derrière l’attitude forcément parfaite, le groupe développe une musique à l’ancienne qui évoque un peu Courtney Love ou Garbage, soit un mélange énergique et plutôt bien fichu de saines influences garage, shoegaze, de Led Zeppelin (Kivlen ne dédaigne pas un bon pont shreddé de temps à autre), du Velvet Underground un peu, et d’autres spécialités des années 70 et 80.
Côté critique jusqu’ici, c’est à peu près le sans faute. Le premier EP est épuisé en CD mais toujours disponible sur bandcamp en version digitale. Il a valu au groupe des comparaisons flatteuses mais qui font le grand écart entre Cure, Siouxsie et Black Sabbath. De fait, la musique de Sunflower Bean fait penser à plein de choses et se caractérise par son éclectisme mais surtout par sa capacité à faire monter la tension. Le groupe joue vite (parfois bien aussi), compose encore plus vite (l’album a été enregistré en 5 jours) et est susceptible d’intéresser aussi bien les kids, les teens punk (ils ont tourné avec Best Coast) que les plus anciens qui apprécieront son fond référentiel et son énergie juvénile. En bref, un groupe sur lequel on misera aisément une épingle à nourrice et une chemisette noir et blanc en 2016. Il ne vaudra mieux pas les rater en février, à Lille et à Paris, si on veut se garder une chance de saisir le phénomène avant l’éclosion/l’explosion.