The Hotelier / Goodness
[Tiny Engines / RedEye Distribution]

7.5 Note de l'auteur
7.5

The Hotelier - GoodnessEn jouant avec les codes en vigueur dans le milieu émocore, The Hotelier s’emploie à dissimuler sa réelle personnalité derrière le masque goguenard de gentils punks américains. Avec une pochette d’album délibérément provocante – et censurée par les pudibondes autorités américaines -, et une vidéo festive pour accompagner Piano Song (génial de vélocité), on n’imaginait pas que Goodness s’ouvrirait par la lecture d’un poème et se révélerait aussi mélancolique sur la longueur. Ô certes le groupe n’a pas totalement abandonné une formule efficace développée et affinée au fil des deux précédents albums qui ont rencontré un beau succès et qui sont de nouveau disponibles, Tiny Engines les ayant réédités pour satisfaire une horde de fans grandissante au cours des longues tournées de concerts (pour Home, Like Noplace Is There, paru en 2014, il s’agit même de la… 5éme réédition !!).

La batterie est énorme et les riffs de guitares restent frondeurs. Ça défouraille même dès que possible et Chris Hoffman hurle et harangue comme un écorché vif. Dans ce style à fleur de peau, le néo trio (le deuxième guitariste, Cody Millett a quitté le navire) se met les tripes à l’air sur Soft Animal. L’énergie, la fougue et la spontanéité caractérisent une salve de compositions bravaches et complètement jouissives. Impossible de ne pas dodeliner de la tête et de ne pas avoir envie de sauter partout dans cet appel à la communion. Mais là où The Hotelier montre plus de profondeur et se démarque de la cohorte de groupes ricains creusant ce même segment (ils ont été comparé à leurs débuts à Jawbreaker et Titus Andronicus, c’est dire si le ton était léger), c’est dans les moments apaisés. Un piano se pointe même le temps de Fear Of Good et de courts intermèdes se drapent d’une certaine touche poétique. En conclusion End Of Reel frôle le slow poisseux, dans cette posture qu’affectionnait le juvénile Death Cab For Cutie : à gorge déployée, le point serré. The Hotelier incarne la quintessence de ces groupes ricains mineurs dont on s’entiche facilement : une musique directe, des chansons efficaces et des mélodies évidentes – mais aussi une certaine sensibilité, qui permettent à ces chansons d’être plus profondes qu’elles en ont l’air et se révèlent parfois même poignantes.

PS : pas chien, The Hotelier a balancé la vidéo du titre inédit Goodness Pt.1 qu’on vous place ci-dessus et qui sortira uniquement en 7″.

Tracklist
01. N 43° 59′ 38.927″ W 71° 23′ 45.27″
02. Goodness Pt. 2
03. Piano Player
04. N 43° 33′ 55.676″ W 72° 45′ 11.914″
05. Two Deliverances
06. Settle The Scar
07. Opening Mail For My Grandmother
08. N 42° 6′ 3.001″ W 71° 55′ 3.295″
09. Soft Animal
10. Sun
11. You In This Light
12. Fear Of Good
13. End Of Reel
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