Si tant est qu’on apprécie la pop américaine à guitares, élastique et à la coule, l’offre se régénère en permanence. Même si le créneau ne réserve (presque) jamais de surprise, le terrain étant largement et minutieusement balisé, cela n’empêche pas de s’enticher fugacement de nouveaux venus. La passade du moment se nomme donc Oso Oso.
Parmi tous les groupes de la grosse armada qui font le bonheur des college radios, leur premier album (The Yunahon Mixtape – 2018) était passé en dessous des radars par ici, malgré les commentaires élogieux de Pitchfork. Il y a peu de chance que Basking In The Glow, qui paraîtra via Triple Crown Records le 16 août, fasse basculer le groupe de Long Island dans une autre dimension en Europe. Encore que.
Jade Lilitri maîtrise très bien une recette qui lui permet de donner un supplément d’âme à ses compositions noisy-pop, en atteste le single Dig, avec sa mélodie à tiroirs (caisse). S’il poussait encore un peu plus les potards dans le rouge, il devrait supporter la comparaison avec Green Day. S’il avait été moins pessimiste, il aurait pu faire la première partie de Weezer. S’il n’avait pas une telle appétence pour les mélodies chewing-gum formatées, il pourrait revendiquer la parenté de Pavement ou Sebadoh. Si le temps l’apaise, il pourra prétendre à prendre la suite de Nada Surf. Aujourd’hui, il se balade au milieu de ces références comme ses potes de The Hotelier, et il doit être tout excité de constater que The Appleseed Cast sort un nouvel album. En d’autres termes, Oso Oso perpétue un certain héritage de la pop américaine entre l’insouciance qui sied si bien à ce style et le mal-être adolescent qui peut le rendre parfois attachant.
