L’histoire d’amour avec Wild Nothing débuté avec le suranné Gemini en 2010 (Captured Tracks) avait été un peu écornée avec Life Of Pause. Non pas que le troisième album de Jack Tatum soit raté, mais la magie des premiers instants semblait s’étioler. Il en est toujours ainsi des romances adolescentes : au petit matin, elle est toujours belle, mais il n’y a plus l’excitation de la découverte.
Et puis, le feu de la passion donne parfois suite à un amour profond. L’écoute du tonitruant Letting Go, single annonçant la parution d’un nouvel album le 31 août 2018, laisse augurer d’une histoire faite pour durer. L’Américain a bouclé ici une mélodie intemporelle comme savait si bien les trousser Violens (2 albums et une poignée de singles de pop-anorak entre 2008 et 2012 que l’usure du temps devrait faire passer à la postérité). La filiation saute aux oreilles dès la première écoute et la production porte d’évidence le sceau de Jorge Elbrecht. Un tube imparable pour les nostalgiques, les amoureux des lignes claires et des histoires bleutées. Tiens d’ailleurs, l’album s’appelle Indigo…