Il y a de l’idée : c’est ce qu’on peut retenir de Teal, ce morceau emballant et premier extrait d’un EP à venir du jeune et sympathique outsider, Jacob Slater. Slater était connu jusqu’ici pour être le chanteur d’un groupe punk qui n’a pas vraiment franchi les frontières, les Dead Pretties, et qui évoluaient sous ce nom depuis 4 ou 5 ans. En solo, Jacob Slater évolue sous le nom énigmatique de Wunderhorse et s’apprête à incarner, ce qui devrait lui faire un peu de pub, le batteur Paul Cook dans le biopic des Sex Pistols qu’a tourné le réalisateur Danny Boyle.
En devenir, le jeune homme qui se dit autant biberonné à Dylan et consorts qu’au punk anglais, se signale ainsi avec ce premier titre officiel (un live plutôt sympa mais anecdotique tourne aussi sur youtube), qui démarre avec une guitare cristalline smithienne avant de lorgner vers le rock FM américain, quelque part entre l’indépendance old school d’un Paul Westerberg, la grâce d’un Elliott Smith et l’aplomb vocal et mélodique de Chris Isaak. Le morceau est enlevé, porté par un jeu de guitare gracile et racé, et des effets vocaux qui alternent chant en puissance et crescendo romantique. Teal (qui signifie « teinte », « coloris ») évoque la destinée sombre d’un ami du chanteur qui traverse une période difficile. Le résultat n’est pas radicalement nouveau mais constitue une solide carte de visite pour s’introduire dans le grand monde. A l’aise sur scène et performeur incandescent, Slater pourrait, dans ce registre plus consensuel que le punk, rallier du monde derrière ses chansons en forme d’hymne. A suivre donc.
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