Austra anticipe l’avenir

Austra- Future PoliticsKatie Stelmanis poursuit un chemin à contre-courant. En 2011, au moment de l’imposant Feel It Break (et ses tubes Beat And the Pulse et Lose It), on associait Austra à un certain renouveau de l’électro-pop au féminin. En compagnie de Ladyhawke et Marina & The Diamonds, la jolie Katie associait profondeur et dancefloor, sensualité et discours. Des objectifs confirmés avec l’album suivant. Plus mystérieux, Olympia, il y a trois ans, voyait les compositions de Katie Stelmanis s’affranchir du hit à tout prix pour naviguer dans une forme introspective assez fascinante. L’artiste ne perdait rien de sa gouaille électronique, mais le propos, lui, prenait de l’ampleur – les accusations new age ne tenaient plus.

En 2016, Marina et Ladyhawke ont définitivement rejoint la caste des has been. Pas Austra. Afin d’annoncer un troisième album, toujours chez Domino (Future Politics, le 20 janvier prochain), la compositrice dévoile un nouveau titre bien flippé, bien clinique. Utopia, dans une ambiance à mi-chemin entre le Cronenberg de Rage et le Spielberg de Minority Report, confirme la fuite d’Austra vers une musique de moins en moins évidente, mais de plus en plus fascinante.

Electro philosophique ? Peut-être. C’est ainsi que Katie Stelmanis annonce les enjeux de Future Politics : « Un engagement à détrôner la dystopie rampante. Pas juste un espoir dans le futur, mais l’idée que nous avons besoin de tous participer à sa construction et que ses contours sont à la fois fascinants et infinis. Il ne s’agit pas d’avoir une approche politique, mais de viser au-delà des frontières, dans tous les domaines ». En espérant que ce beau discours n’empiète pas sur la musique, Utopia, pour l’heure, donne raison à Austra.

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