Alors qu’il a démontré de réelles appétences plus pop avec son compère Rafael Anton Irisarri sur les deux albums d’Orcas, Benoit Pioulard livre avec Sonnet (Kranky), une œuvre contemplative dans la droite lignée de ses premiers enregistrements. Utilisant les sons produits par le souffle de l’air conditionné, une machine à laver, le chant d’oiseaux, etc., le jeune homme a bâti des architectures aux contours fluctuants dans une habile addition d’effets de guitares et de notes tirées d’un piano, un mélodica, des cymbales et clochettes, ou encore un kalimba. S’il en reste quelques bribes vaporeuses (notamment sur l’angélique A Shade Of Celadon), le chant a quant à lui progressivement disparu de ce long travail de composition solitaire lors du mixage définitif de ces quatorze pièces couchées sur bandes analogiques. Plus que réellement les voix, c’est le souffle qui habite cette musique rêveuse. Benoit Pioulard joue sur la texture pour souligner la profondeur et les hauteurs de cette géographie personnelle. Chacune de ses compositions s’apprécie comme un paysage intime façonné par les dérives de sa pensée. Si le relief n’est jamais accidenté et les panoramas ne sont pas spectaculaires, on en apprécie en revanche la douceur des courbes, les teintes pastelles et la quiétude.
02. The Gilded Fear That Guides The Flow
03. Of Everything That Rhymes
04. Is In Its Clearest Form
05. An Image Apart From Ourselves
06. Whose Palms Create
07. As Would a Weaver
08. A Shade of Celadon
09. So Etched in Memory
10. Upon the Break Arch
11. That Wounded Weathered
12. Shut-ins on Sunday See
13. The Very Edge of its Flame
14. And Relent