Camp Claude donne des cours de natation

Camp ClaudeA force de présenter les clips de Camp Claude et de causer de son premier album, on est à court de techniques et d’adjectifs. On a épuisé notre stock de blagues salaces pour décrire la sensualité de Diane Sagnier, la chanteuse, compositrice en chef, et réalisatrice des clips du groupe. Le reste du trio, l’immense Mau aka Mike Giffts, cantonné jusqu’ici et pour une fois aux claviers, et le grand Leo Hellden ont tellement de qualités qu’on a, depuis longtemps, renoncé à l’idée de les décrire.  Le nouveau clip du groupe, Swimming Lessons, appelle cependant et tout de même quelques commentaires :

  1. Comme on l’écrivait dans notre chronique d’alors : c’est la chanson qu’on espérait entendre quand on connaît l’histoire du groupe. Celle ou Diane et le formidable chanteur qu’est Mau, ayant officié entre autres au sein de Earthling et Motorville mais aussi de Telepopmusik, croisent enfin les voix. Seul duo ou simili duo de l’album, le morceau est somptueux, onirique et assez formidable, suggérant à la perception ce que représente le groupe pour nous, à savoir la réinvention d’une folk soul nostalgique et trippante comme les premiers pas de l’électro. A l’époque (on n’avait pas le texte de la chanson), on avait d’ailleurs cru que le chanteur évoquait avec nostalgie les discothèques des années 80 où jour et nuit se confondaient. C’était une erreur mais l’idée y était. Les voix, homme/femme se mêlent pour suggérer une confusion jour/nuit et un étirement du temps que n’aurait pas renié feu Maurice Dantec.
  2. Le clip est comme toujours un argument de vente non négligeable, nourrissant, comme les précédents, l’image de Camp Claude, groupe global, doté d’une esthétique musicale et visuelle tout à fait singulière et éminemment soignée. Populaire et exigeant jusqu’au bout des ongles, le groupe initia avec ses premiers travaux un travail qui n’est pas si fréquent dans l’univers du rock français. Les images et les éclairages sont splendides. Le clip mêle des scènes d’intérieur intimistes, des appositions de body fluids surréalistes et des plans de désert en couple qui mêlent des registres sémantiques et cinématiques très variés. D’aucuns diront que c’est le grand écart et que cela manque de personnalité au final : une belle publicité vivante pour un rien à se partager en famille. Mais ce n’est déjà pas si mal. Camp Claude est un groupe de passage, un groupe de flâneurs qui laisse sur l’oreille (et l’oreiller) une trace fugace, presque impalpable mais un souvenir aussi tenace et mémorable qu’une nuit câline passée avec une inconnue.
  3. Le groupe a profité de l’occasion pour annoncer une nouvelle tournée automne/hiver. La collection est internationale avec des décrochés par l’Angleterre, l’Allemagne et la Suisse. Elle se terminera en décembre par le Sud (Toulouse, Avignon) et l’Ouest (Le Mans). On y sera à nouveau, histoire de prolonger l’été indien.

Il y a des groupes qui changent la vie et d’autres qui la rendent meilleure en la faisant passer moins vite. Camp Claude fait partie des seconds.

Camp Claude sera en concert à la péniche Excelsior (Allonnes, Pays De La Loire) le 03 décembre 2016 (voir l’event Facebook).

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

More from Benjamin Berton
Al’Tarba et Senbeï s’acoquinent pour taper du monstre
Rogue Monsters, l’album à venir d’Al’Tarba et Senbeï, est l’équivalent hip-hop d’une...
Lire la suite
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *