Il nous avait bien prévenus, quelques jours avant par l’une de ces injonctions cryptiques dont il a le secret :
time has come
quit any stupid joyful activities at 00:00 on the 1st of january
and go here immediately.
C’est donc à l’heure des bulles, des grains de raisin, des embrassades gênantes, des vœux convenus et des premiers vomis que sortait Monte Kali, premier extrait du nouvel album de KG à sortir en 2025 sur la label strasbourgeois October Tone. Si on aurait bien vu Ein Mann Ohne Feind sorti en 2022 comme la conclusion d’une quasi impeccable trilogie entamée en 2014 avec le très réussi Passage Secret, ce quatrième album est bien partie pour dézinguer cette intuition tant Monte Kali s’inscrit dans la lignée de ce qu’a produit KG depuis une décennie.
Pourtant, on sait Rémy Bux capable de choses bien différentes quand il quitte les oripeaux de cuir et de vinyle de KG et produit par exemple le très poppy single de Noël d’En Attendant Ana sorti en décembre dernier. Mais voilà, il a décidé cette fois encore de suivre le chemin électro-bruitiste mais toujours très mélodique qu’il trace inlassablement du haut de son break, les cheveux au vent. Si Monte Kali peut sembler manquer un peu d’ambition, le titre s’apprécie néanmoins par le savoir-faire impeccable de son auteur qui nous embarque sans trop de peine dans cette nouvelle chevauchée aussi lugubre que lumineuse.
Idéal pour vos soirées dansantes post-industrielles, le titre s’épanouit alors parfaitement dans son clip urbex tourné par un étonnant aréopage de techniciens italiens curieusement homonymes (on n’est plus à une poilade près quand on connait l’univers de KG) regroupés sous le nom d’un obscur collectif NSK Cinematographica dans une ancienne usine ArcelorMittal du Luxembourg aujourd’hui en cours de conversion en un lieu culturel, le FerroForum. On y croise un KG plus inquiétant que jamais, visiblement prêt à en découdre mais au fond toujours aussi poilant dans son jeu de postures éculées et de mimiques splendides, sillonnant en solitaire une friche industrielle apocalyptique. Ce KG électro de cuir et d’acier n’a pas fini de nous faire peur, danser… et marrer aussi.
