Cymbals / Light In Your Mind
[Tough Love Records / Differ-Ant]

9 Note de l'auteur
9

Cymbals - Light In Your MindQue ce soit parce que la saison est affectée par la disette de nouveautés musicales ou que le corps et l’esprit exigent une période de jeun après l’orgie, l’été est un moment de torpeur dont on n’est jamais sûr de s’extirper. Et quand (re)commenceront à affluer les disques à paraitre à la rentrée, on n’est pas bien certain que l’envie de se replonger dans des vieilleries rassurantes s’estompe vraiment. Pour qu’une belle rencontre puisse supplanter la douce mélancolie des histoires consommées, faut-il encore qu’il se passe quelque chose au niveau du cœur.

Et comme on avait quitté CYMBALS en 2013 avec The Age Of Fracture (Tough Love Records) en vadrouille entre The English Riviera de Metronomy et les ambiances synth-pop qui animaient les nuits de Bergen à l’époque de gloire de Air France et JJ, on imaginait volontiers que le groupe britannique privilégierait l’insouciance et la légèreté pour esquisser quelques pas de danse hédonistes. Raté. Light In Your Mind est un manifeste à la mélancolie automnale – quand bien même le disque s’achève sur ses paroles : « don’t be sad, don’t be sad ». Un petit disque dont on use et abuse sans retenue comme on s’était entiché de la Performance d’Outfit en 2013 dans un registre assez proche.

Tout commence par le single Decay dont on a fait notre bande-son depuis sa diffusion sur la toile : un fabuleux télescopage entre une rythmique électro qui déraille et une boucle de violon entêtante duquel s’échappe le chant chargé de ferveur de Jack Cleverly. Avec son comparse de toujours Dan Simons et ponctuellement bien d’autres musiciens (le line-up plus ou moins étendu du groupe n’a eu de cesse de changer ses dernières années), le musicien réalise la prouesse d’aligner des tubes chewing-gum sans se départir d’un rythme mid-tempo, sans jamais succomber à la facilité. Car Crash, Talk To Me, ou encore ASMR (avec quelques paroles en français) sont autant de chansons truffées de gimmicks qui vrillent le cerveau et de chausse-trappes imparables. CYMBALS est vraiment très fort pour emmener en moins de cinq minutes chrono ses chansons d’un point à un autre en empruntant des détours riches en surprises. Voilà qui préserve ce troisième album de l’usure du temps.

Et puis, il y a au-delà de toutes ces chansons ultra-cool et amicales, une certaine dose de magie, sinon comment expliquer rationnellement que I Thought I Knew You chamboule à ce point ? Pourtant, le morceau hésite avec une fausse introduction et la fin vient beaucoup trop vite pour laisser le spleen se propager. Le tour de force mélodique ne saute d’ailleurs pas aux oreilles de prime abord et le coup de foudre ne surgit qu’après plus de 3 minutes, lorsque les dix notes du refrain qui suivaient des vents ascendants soient happées par un eau trou d’air en accords mineurs.

Si on ne saurait crier au génie sans être taxé d’un manque de lucidité (oui, certes, il n’y a rien de réellement neuf dans cette affaire), en revanche, il faut reconnaitre à CYMBALS une belle qualité d’écriture et une sensibilité qui font de Light In Your Mind un de ses albums auxquels on accorde un attachement tout particulier.

Cymbals – Where Nothing Can Be Defined

Tracklist
01. Decay
02. Car Crash
03. Talk To Me
04. I Thought I Knew You
05. My Body (Winter Mix)
06. Where Nothing Can Be Defined
07. Splitting
08. Euphoric Recall
09. ASMR
10. Fully Automated Luxury
11. Lifetime Achievement Award
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