Alors que son dernier album en date, le magnifique Helpless Spectator constitue une mini-révolution dans son Palais de l’Horreur, le ténébreux et mutique Matt Hill aka Umberto a accepté de répondre à nos nombreuses questions concernant ses goûts, ses influences, son enfance et ses premiers pas en musique.
Ceux qui pensaient que le maître de la musique de films d’horreurs et prince de la synth-pop mélancolique et terrifiante n’avait pas grand-chose à dire en seront pour leur grade. Umberto a développé au fil des années et des tournées une réflexion sur sa pratique et sur la manière d’écrire des chansons qui embaume un attachement viscéral à la liberté, un amour immense pour la musique en même temps qu’un véritable génie pour inventer des sons et des motifs qui permettent à chacun de se faire un film sans aller au cinéma.
Hier, la recherche du frisson gouvernait la musique d’Umberto. Aujourd’hui, c’est l’imagination qui est au pouvoir à travers des voyages labyrinthiques et des odyssées intérieures où tout est pour le meilleur dans le pire des mondes.
Ton nouvel album, Helpless Spectator, est assez différent de tes précédents travaux. Est-ce que tu considères toi aussi que c’est une petite révolution ?
Oui, je pensais même au départ le sortir sous un nom différent ou alors avec mon vrai nom. Mais lorsqu’il a été terminé, je me suis tout de même dit qu’il sonnait un peu comme un disque d’Umberto.
L’album a été inspiré par un livre qui s’appelle The Origin of Consciousness in the breakdown of the bicameral mind de Julian Jaynes. Je n’ai pas lu le livre mais il semble que cela parle de la même manière dont, jusqu’à un certain point, la conscience peut dominer le corps mais aussi de l’existence, afin d’échapper à ce contrôle de soi d’une troisième force, qui ne serait ni le corps, ni la conscience mais quelque chose d’autre. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce livre ?
J’ai vraiment bien aimé ce livre mais ce n’est pas lui qui a véritablement inspiré l’album. Dans l’intro du livre, il y a un bref résumé des théories de la conscience qui ont prévalu jusqu’ici. Celle du « spectateur impuissant » est le nom qu’a donné l’auteur pour décrire la théorie de la conscience directe ou automatique (voir ici pour le détail). J’ai bien aimé ce nom en lien avec la théorie bien sûr et j’ai trouvé que cela collait assez bien à l’esprit de cette musique.
J’ai écrit dans la critique du disque qu’on avait l’impression, avant ce disque, que tu composais en regardant l’écran empli de monstres, de fantômes, d’aliens et que là, tu t’es décidé à faire demi-tour et à composer en regardant le spectateur en train de regarder le film. C’est à la fois plus intériorisé, plus complexe et intime. C’est comme si on passait de Wes Craven ou Lucio Fulci à De Palma ou Kubrick. Vous êtes d’accord avec cette image ?
Oui, tout à fait. Je voulais produire une émotion visuelle et cinématographique différente de ce que j’avais fait jusqu’ici. C’est vraiment une évolution du travail que j’ai engagé il y a des années sous le nom d’Umberto.
Lorsque vous composez, est-ce que vous voyez des images dans votre tête ? Est-ce que vous avez une situation à l’esprit ? Votre musique est si cinématographique qu’on a cette impression. Est-ce que ça marche ainsi ?
Oui, c’est à la fois ça et autre chose. Sur mes premiers albums, j’avais vraiment en référence une scène que je visualisais pour composer. Aujourd’hui, je travaille beaucoup sur de vrais films ou des publicités alors lorsque je compose pour moi, je trouve ça bien de ne pas le faire en prenant appui sur une image qui existe ou une représentation de quelque chose de précis. Je compose pour et par le son. Juste pour moi.
Quand est-ce que vous écrivez ? Est-ce chez vous exclusivement ou aussi lorsque vous êtes en tournée ? Seul ? Est-ce que vous jouez des extraits à votre copine ? Comment est-ce que ça se passe ?
J’écris à la maison. Je n’écris jamais rien quand je voyage mais il m’arrive tout de même de prendre quelques notes au sujet d’un projet sur lequel je peux travailler, de gribouiller de petites choses dont je veux me souvenir. D’une manière générale, j’ai besoin d’être vraiment seul pour travailler. S’il y a des gens autour, je n’arrive pas à atteindre la zone de concentration et d’immersion qui me permet d’écrire de la musique.
Est-ce que vous aviez une musique à l’esprit en composant Helpless Spectator ? Des influences ? Tout le monde dit que cela a de faux airs de Tangerine Dream mais j’ai en tête aussi des compositeurs de l’école minimaliste. Des pianistes beaucoup. De l’écurie Schole notamment. Ils ont ce même soin de mélanger les instruments classiques et l’électro, ce qui est assez commun et n’est peut-être pas suffisant pour définir une inspiration ou une influence. Comment ça se passe avec vous ?
En fait, j’étais à la recherche d’un son mélancolique, sombre mais en même temps élégant. Presque charmant. Il y a un disque qui s’appelle Sleeps with the Fishes de Michael Brook et Pieter Nooten qui est dans ce registre. Ce disque a été une vraie influence pour cet album et le précédent, Alienation. J’aime bien l’émotion qui se dégage de ce disque. Il représente une forme de perfection pour moi en ce moment. L’école Schole, je ne connais pas suffisamment pour me situer. J’écouterai.
Quelle chanson est-ce que vous préférez sur le disque ? Celle que vous trouvez la plus réussie ?
Je les aime toutes. Je ne mettrais pas une piste sur le disque si je n’en étais pas satisfait. Je n’étais pas vraiment pressé pour faire cet album alors j’ai pris tout mon temps.
Est-ce qu’Helpless Spectator ouvre, selon toi, une veine à explorer pour tes prochains travaux ? Est-ce que cette orientation différente t’amène à interroger comment tu veux que ta musique sonne désormais ?
Oui, cela m’a fait réfléchir à plein de choses et a ouvert de nombreuses possibilités. Je pense que je vais élargir le champ de mes collaborations et aussi utiliser des instruments différents.
Est-ce que cela te donne envie aussi de jouer avec des musiciens sur scène ? Ou d’utiliser des voix ?
Oui. J’avais d’ailleurs l’habitude de me produire avec un groupe. C’est vraiment idéal. J’ai du arrêter ça, parce que c’est tout simplement plus facile de tourner en solitaire. Il y a des années de cela à Glasgow, je me suis retrouvé avec un groupe de musiciens qui étaient vraiment très talentueux, Andy Brown et Joel Stone (deux types qui forment un groupe appelé Ubre Blanca). Le concert a été enregistré et j’avais l’intention de sortir le disque mais… quelque chose a foiré dans l’enregistrement. J’ai utilisé des voix aussi. Avant. Ma copine, Viktoria Gokun, et moi avons ré-arrrangé et rejoué une bande originale d’un vieux film soviétique qui s’appelle Death Ray. Il y avait pas mal de plages avec des vocaux. On l’a même joué à Moscou il y a quelques années. Je ne sais pas trop ce que je vais faire dans le futur en matière de concerts et de performances mais c’est une option.
Est-ce que vous connaissez votre prochain projet ?
Oui en quelque sorte même si je n’ai pas encore vraiment commencé. J’ai été occupé une partie de l’été à travailler sur des films et des publicités. Et j’ai aussi un EP qui sort en octobre. C’est un disque que j’ai enregistré il y a un certain temps déjà.
Comment au départ est-ce que vous vous êtes intéressé aux films d’horreur et à leur musique, au giallo, etc ? C’est venu de vos parents ? Depuis la France, j’ai toujours pensé que vous aviez été élevé enfant ou ado en étant exposé à haute dose à des centaines de vieux films européens, de films de série Z. Abandonné dans un grand salon avec une grande télévision, comme un personnage de Brett Easton Ellis.
Quand j’étais enfant, ma mère était très stricte et ne me laissait pas regarder de films d’horreur. Mais le weekend, j’étais chez mon père et c’était différent. Il me laissait louer ce que je voulais. Et je passais mon temps à louer des films d’horreur. J’ai toujours prêté la plus grande attention à la musique dans les films. Je me rappelle très bien que j’essayais de reproduire à l’oreille les thèmes d’Halloween, de Nightmare on Elm Street et de Pee Wee’s Big Adventure au piano quand j’étais tout jeune.
Une fois ado, j’ai pu sortir plus et louer tous les films que je voulais. C’était à une époque où les vidéoclubs louaient encore exclusivement des VHS. J’avais épuisé le rayon horreur du vidéoclub près de chez moi et je devais aller plus loin pour trouver des films que je n’avais pas encore vus à louer. Quand Netflix a démarré, j’ai commencé à utiliser leur location de DVDs. C’était assez angoissant d’entrer dans un vidéoclub et d’emprunter plusieurs films d’horreur d’un coup, chaque semaine. Même si bien sûr, il y avait quelque chose de vraiment spécial lorsqu’on regardait un film de location en VHS. Je ne l’ai réalisé qu’ensuite quand on a commencé à tout avoir en DVD. Les films d’horreur étaient plus intenses en VHS. L’émotion est très particulière quand vous regardez un film d’horreur en VHS au milieu de la nuit ou en journée, lorsque vous êtes seul. J’ai essayé de recréer cette sensation sur les premiers albums de Umberto avec une vieille machine à cassettes analogique. C’est à cette époque, adolescent, où je louais tous ces films que j’ai réalisé que les films d’horreur italiens avaient les meilleures musiques. Je suis devenu fan de Fabio Frizzi, de Goblin et Stelvio Cipriani.
Est-ce qu’il y a un morceau ou un album qui a vraiment été un tournant dans votre vie en vous amenant à avoir vous-même envie de faire de la musique ?
Je crois que c’est le film Deep Red (les Frissons de l’Angoisse, en français, Profondo Rosso en italien) de Dario Argento (1975) qui a eu ce rôle-là. Je ne connaissais pas grand-chose sur ce film quand je l’ai vu. Je n’ai aucun ami qui aimait les films d’horreur ou s’intéressait à leurs bandes originales. Je me souviens avoir visionné ce film au beau milieu de la nuit et m’être dit qu’il s’agissait de la meilleure BO de tous les temps. Peu de temps après, j’ai vu The Beyond (film de Lucio Fulci, 1981). Il n’était pas disponible dans les vidéoclubs que je fréquentais mais un ami avait acheté une édition spéciale du DVD qui est arrivé dans une petite boîte en fer. On l’a regardé et j’ai trouvé cela fantastique. A chaque fois que j’allais chez lui, je lui demandais de le mettre. Lui ne l’aimait pas plus que ça, si bien qu’au bout du compte il a fini par me donner le DVD. Je le regardais sans arrêt et j’adorais cette musique. C’est à partir de ce moment là que je me suis mis à penser à des films d’horreur en écrivant de la musique.
A quoi ressemblait le premier morceau que vous avez composé ?
Je ne m’en souviens plus. J’ai monté un groupe quand j’avais 13 ans. J’avais écrit plusieurs chansons mais je ne m’en souviens pas vraiment. A 15 ans, un autre groupe que j’ai lance s’appelait Italian Angels. Je crois qu’on a fait quatre albums. On les a vendus en CD-R à d’autres gamins de l’école et on a beaucoup joué sur scène aussi. C’était un groupe qui était très influencé par des groupes comme Nine Inch Nails, Ministry, Pigface, ce genre de trucs.
La force et les qualités de vos premiers disques ont associé votre musique à ces vieux films italiens et à ces themes un peu disco. Est-ce qu’à un moment vous avez éprouvé le besoin de vous éloigner de ce genre de musique. De “sortir de la niche” dans lequel on vous avait enfermé ?
Oui, c’est à peu près ça. J’aime toujours ce genre musical mais je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de faire et refaire toujours la même chose. Je dois changer de registre et évoluer.
Vous amenez constamment de nouveaux thèmes et des Nouvelles références qui nourrissent votre travail qui est devenue un vrai reservoir pop. Il y a eu récemment la Llorona, le fantôme mexicain, puis The Freeze ep où vous vous intéressiez à Eddie Murphy. Vous êtes très libre dans vos approches. Est-ce que c’est quelque chose qui vous guide ? Etre libre et faire ce dont vous avez envie. Certains musiciens sont plus guidés par des opportunités commerciales ou le succès. Cela n’a pas l’air d’être votre genre.
Non, je ne pense jamais aux débouchés commerciaux potentiels quand j’écris de la musique pour faire un disque. Je fais mon truc. Ces dernières années, les musiques synthétiques dérivées des films d’horreur sont redevenues plutôt populaires et c’est aussi pour cela que je cherche à faire quelque chose de différent. Travailler sur des films ou des publicités implique par exemple de ne pas travailler de la même manière. Souvent, on me demande d’écrire en empruntant le style d’une musique ou d’une chanson qui a marché, de sonner comme telle ou telle chose.
Avant Umberto, vous avez été impliqué dans le groupe Expo 70. En écoutant Helpless Spectator, j’ai trouvé qu’il y avait une filiation parfois entre l’approche minimaliste et psychédélique d’Expo 70 et ce nouveau disque. Vous pourriez faire un parallèle entre les deux ?
Je n’avais pas pensé à la liaison, non. Mais j’imagine qu’on peut trouver quelque chose, oui.
Comment est-ce que vous vous êtes retrouvés dans ce groupe et qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Justin Wright a emménagé à Kansas City depuis Los Angeles à peu près en même temps que je déménageais de Boston pour là-bas. Cela faisait un moment qu’il sortait des albums sous le nom d’Expo 70. On se retrouvait de temps en temps pour jouer et improviser. Finalement on s’est retrouvés à tourner ensemble et à enregistrer des disques. J’ai bien aimé les tournées, parce qu’on s’amusait bien. C’était vraiment très chouette pour moi parce que j’avais tout juste vingt ans et même si depuis cette époque, je n’ai plus jamais voulu vraiment faire le tour des Etats-Unis pour jouer. Et puis finalement, ce que je faisais avec Umberto a fini par me prendre trop de temps, tout mon temps et j’ai dû me résoudre à quitter Expo 70.
C’est encore l’été. Vous prenez des vacances ? Quel genre de vacances on peut prendre d’ailleurs quand on vit à Los Angeles ?
Si, si, on peut. Ma copine et moi aimons partir dans le désert quelques fois dans l’année pour nous relaxer. On aime aussi aller un peu au Nord vers Morro Bay. C’est notre coin favori.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique à la maison ? Durant l’été ?
Principalement de la musique ambient, des musiques de films ou des… trucs new age !
From Umberto to Umberto: The best musician in the worst possible world
As he turns with the wonderful Helpless Spectator towards a new style of music, more classical, organic, intimate and maybe complex, mysterious mastermind of horror (music) Matt Hill aka Umberto has answered our many questions about his tastes, his childhood and early steps in music business.
Those who’d thought he had not much to say being a rather shy and reflexive musician were wrong : the (Dark) Prince of Horror movie scores and synth-pop melancholic terror who lives in Los Angeles has developed through the years a full conception of his art and a dense and deep thinking about his music which is tinged with an accurate sense of freedom, a real love for music and a dynamic approach to what makes sound such a great thing… to see images and pictures in one’s head.
Once it was the thrill who did rule Umberto’s music. Now it is time for imagination and labyrinthine voyages into interior landscapes. And it is all for the best.
Your new album, Helpless Spectator, is quite different from your previous works. Do you consider it yourself as a revolution of some sort ?
Yes, I originally was planning on releasing a record under a different name or my own name. After I was finished though, I felt it still seemed like an Umberto record.
Can you tell us about the book you’ve said was an inspiration for your new music. The origin of Consciousness in the breakdown of the bicameral mind by Julian Jaynes. I havent read the book but i think the idea is about how far consciousness can master the body and how far control can be reached and escaped by a third « force » which is nor body or consciousness but something else. What did interest you in this book ?
Well, I really liked the book but it wasn’t the book that inspired the album. In the introduction of the book, there’s a brief summary of previous theories of consciousness. Helpless Spectator was the name given to the author’s description of the theory of consciousness automatism. I was fond of the title in relation to the theory and I thought it fit the vibe of the music.
I’ve written in the review we have the impression you used to compose about what was on the screen (ghosts, aliens, monsters) and now you’ve decided to turn the lense on the spectator watching. It is all about what’s inside, more complex, more intimate. It likes stepping from i dont know Wes Craven or Lucio Fulci movies to Brian de Palma or Kubrick’s to me. Is that something you understand and would agree with ?
Yes, I wanted to go for a bit of a different cinematic vibe than I did on the earlier albums. It’s just an evolution of my work under Umberto.
When you compose do you see images in your head ? Have you got a situation in mind ? Your music is very cinematic so we always think you are making a movie of yours when composing. Does it work like this or is it just music ?
It’s a bit of both. With a lot of my earlier albums, I had a scene in mind that I was composing to. Nowadays, I work on a lot of film/commercial projects so it feels nice to just write music for no image or film idea. I’m just going with what sounds good to me.
When do you write music exactly ? Is it at home ? Do you write on your long lonesome tours ? Have you got a room at yours ? Do you need to be isolated to compose ? Do you play things to your girlfriend before it is done ? What kind of a « private » composer are you ?
I write at home. I never write anything when I travel unless I get notes for a project I’m working on and need to fix something. I have to be alone to work. If there’s other people around I can’t get in the zone.
Did you have a sound in mind when composing Helpless Spectator ? Influences ? Everybody says it sounds a bit like Tangerine Dream for example but i could also name a few minimalist recent works from Scholes Records. Piano works mostly. They have the same way to mix instruments, classical materials and « electro » which doesn’t say much about inspiration and influences those days. How does it work for you ?
Well, I was going for a melancholic, dark but pretty sound. There’s this record called Sleeps With The Fishes by Michael Brook and Pieter Nooten. It was an influence on this and Alienation. I just like the feeling it gives off. I think it’s perfect.
I’m not familiar with Scholes Records. I will look into it.
Which is the track or song you like best on the LP ? The one on which you’ve exactly achieved what you wanted…
I like all of them. I wouldn’t have put a track on the record if I wasn’t happy with it. I wasn’t in a rush to make an album so I was able to take my time.
Do you consider what you’ve done with Helpless Spectator a good way to explore with your future works ? Does it bring new questions to you about your sound and compositions ?
Yes, it’s got me thinking of bigger possibilities. I think I’ll be doing more collaborating and using different instruments.
Does it bring new ideas such as, i dont know, playing with more musicians on stage, etc ? Or voices sometime ?
Yes, well I used to perform with a band. I think it’s ideal. I stopped doing that because it was easier for me to tour alone. Years ago in Glasgow, I performed as a band with these really talented musicians, Andy Brown and Joel Stone, from a band called Ubre Blanca. It was recorded and I had plans to release it but… something got messed up with the recording. I’ve also done shows with voices before too. My girlfriend, Viktoria Gokun and I did a live re-score to an old Soviet film called Death Ray. It had a lot of layered vocal parts. We performed it in Moscow a few years ago. I’m not sure what I’ll do in the future for performances.
Have you got your next project in mind ?
Sort of but I haven’t really started on anything yet. I’ve been busy this summer working on film/ad projects. I have an EP coming out this year too. It’s music I recorded awhile back though.
How did you get interested in horror movie scores, music for films and Italian giallo ? Was it your parents ? From France, I’ve always developped this idea of a young kid or teenage boy exposed to a huge collection of European and Z Rated DVDs in a spacious abandonned living-room…. Brett Easton Ellis teenage party. What’s the truth about this ?
As a child, my mother was very strict and wouldn’t allow me to watch horror films. I would go see my father every other weekend though and he would let me rent most horror films. I always paid a lot of attention to the music in films. I remember figuring out the themes for Halloween, Nightmare on Elm Street, and Pee-Wee’s Big Adventure on piano when I was very young.
When I was a teenager, I was able to go out and rent whatever films I wanted. This was still when video stores had mostly VHS. I rented every horror film from the video store by my house and had to drive greater distances to find more horror films to rent. When Netflix came out, I started renting DVDs from them. I had a lot of anxiety going into video stores and renting several horror films at a time- a few times a week. Although, there was something very special about watching a horror film on VHS that I didn’t realize until DVDs came out. Horror films were more intense on VHS. There’s a feeling you get from watching a horror film on VHS alone in the middle of the day or night. I tried to recreate that feeling on the early Umberto albums by recording with an old analog tape machine. As a teenager renting all these films, I discovered that Italian horror films had the best music. I then became a big fan of Fabio Frizzi, Goblin and Stelvio Cipriani.
Is there any piece of music, record or movie or any special event which has been a turning point in your life as far as to make you become the musician you’ve become? Which music has been the most important for you until now ?
I think seeing Deep Red as a teenager was a turning point for me. I didn’t know anything about it. I didn’t have friends that were into horror films or film scores. I remember watching it in the middle of the night and thinking it was the best score ever. I think shortly after that I saw The Beyond. It wasn’t available at the video stores by me and I had a friend who had bought this special edition of the DVD that came in a tin box. We watched it and I thought it was amazing. Every time I went to his house, I’d ask to put it on. He didn’t like it that much though and ended up giving it to me. I watched it all the time and just loved the music. From then on, I think I was always kinda thinking of horror films when writing music.
What is the first piece of music you did compose ?
I don’t remember. I started a band when I was 13. I had written a few songs but can’t remember them. At 15, I had started a new band called Italian Angels. I think we made four albums. We sold them on CD-Rs to other kids in school and played a lot of shows. It was mostly influenced by bands like NIN, Ministry, Pigface and that sort of stuff.
The strength of your first LPs has associated your music closely to those old movies and Italian disco themes. Have you in reaction elaborated the need to escape from this kind of music? To escape the “niche” you know.
Yeah, sorta. I still like all that music but I don’t feel comfortable doing the same thing over and over. I need to branch out.
You constantly did bring new themes and references to your work. Pop reservoir. There was La Llorona, the mexican ghost (maybe you’ve seen the movie about it), the Freeze ! ep. You look very free in your approachs. Is that your guideline? Being free and doing what you want. Some musicians think their moves depending on the “market” opportunities. I don’t think you are that type of artist at all, aren’t you ?
No, I never think of market opportunities when writing music that I release. I always do my own thing. I think in recent years, the whole horror-synth sound has become a bit popular which actually makes me want to do something different. Working on ads and films is different though. Often, I’ll be asked to write something in the style of a song or another score that’s popular at the moment.
Before being Umberto you’ve been involved in Expo 70. It is funny because listening to Helpless Spectator i first thought it was not that far from the minimalist and psychedelical approach of Expo 70 in some sort. Am I Wrong ? Would you draw a parallel between Helpless Spectator and the music of Expo 70 which was far more experimental maybe. Drone like sometime.
I didn’t make that connection. I suppose there are some similarities in a way.
How did you get in this band ? What did it bring to you in terms of experience of what you like and what you dont like ?
Justin Wright had moved to Kansas City from Los Angeles around the same time I moved back there from Boston. He had already been making albums under Expo ’70 for awhile. We would get together and do improvisations occasionally and I ended up going on some tours and playing on some recordings. The touring experience was fun. I feel like it was a really great thing for me to do when I was in my early 20s. Although, I’ve never wanted to tour in the US since then. My work under Umberto ended up taking up all my time so I had to quit playing in Expo ’70.
It is still summer. Do you take holidays ? What kind of holidays can you take when you live in LA ?
Yeah, my girlfriend and I go out to the desert a few times a year to relax. We also like to go up north a bit to Morro Bay. That’s our favorite place.
What kind of music do you listen to at home ? In the summer ?
Mainly just ambient, film scores or new age stuff.
Crédit photo : Matt Hill via Thrill Jockey Records (press)
Lire aussi :
La coquille vide d’Umberto est bien pleine (de bile)