On connait le bonhomme de longue date. On connait sa passion indéfectible et sa persévérance qui l’ont conduit à faire des choix de vie qui ne peuvent que susciter un profond (et sincère) respect. On connait ses goûts pour avoir disserté avec lui à propos de quelques-unes de ses marottes au cours de longues discussions aussi salutaires que rares. De fait, il va sans dire qu’on suit l’évolution de Johan Tess de loin en loin, au gré de ses différentes incarnations. Et depuis qu’il a trouvé la formule qui lui convient sous l’entité de Dalva, on a pu apprécier l’évolution, le rapprochement entre ses appétences et la musique qu’il compose et joue.
Malgré tout ça, cela n’empêche pas de se faire cueillir par Lumen, extrait rayonnant de l’album du même nom, le deuxième, à paraitre le 5 février 2021 sur Rockers Die Younger (le nom de ce label est vraiment génial). Le Parisien a définitivement opté pour le français et fait montre de tout son talent pour coucher des textes à la fois poétiques et énigmatiques. Cette seule chanson compte plusieurs formules qu’on pourrait placer dans la bouche d’Alain Bashung (comme ce magnifique : « faudrait faire comme un timelaps à l’envers ») ou de Rodolphe Burger pour les inspirations littéraires et cinématographiques. Et si on l’écrit aujourd’hui, c’est avec le souci de ne pas le flatter vainement. On ne se connait pas très bien mais suffisamment pour être certain que, là où il est rendu dans son parcours personnel, il n’apprécierait pas la flagornerie.
Quant aux compositions, il en est de même : aujourd’hui Dalva semble ne plus vouloir prendre systématiquement l’auditeur à rebrousse-poil, même si le second single, Ta Gueule, compte encore ces contrepieds, ces contretemps qu’il affectionne tant. Les mélodies s’expriment pleinement dans le dépouillement d’une instrumentation rock simple, mêlant l’électrique et l’acoustique (un équilibre que maitrisait si bien Swell).
Souhaitons-lui d’être à son tour ébloui par tant de lumière.