Dead Horse One / Season Of Mist
[Requiem Pour Un Twister / Dead Bees ‎/ Bertus]

Avec son second album, Dead Horse One pose de nouveau un cas de conscience, cinq ans après ses premiers pas discographiques sur Cranes Records.

En accumulant les influences, en recyclant les références, en employant une recette dont on connaît tous les ingrédients depuis longtemps, les Français prêtent le flanc à la comparaison. Et pas forcément à leurs avantages quand on s’attaque aussi délibérément à tout un pan du rock britannique. Mais puisqu’on a tant aimé ces guitares tournoyantes, ces mélodies fuyantes, ce chant tellement étiré qu’il en est incompréhensible, pourquoi les dénigrerait-on ici et maintenant ?

On retrouve ainsi avec plaisir ici et là des sonorités et des plans empruntés par The Stone Roses, Pale Saints, Ride ou encore The Charlatans, dans un mélange de shoegaze et de Madchester, lorsque un tambourin, des « guitares cocotes » et les chœurs flottent sur des guitares réverbérées ad libitum. Surtout, Season Of Mist, coréalisé par Requiem Pour Un Twister et Dead Bees, évoque The Verve période A Storm In Heaven (leur premier album que ceux qui n’ont pas découvert le groupe à cette époque dénigre par incompréhension). Ce recyclage fonctionne très bien comme sur Insight ou encore Sons Of God quand le son reste (relativement) aéré. Mais n’est pas The Brian Jonestown Massacre ou Toy qui veut. Les riffs de guitares sont parfois trop criards et baveux, et, lorsque le quatuor de Valence bande les muscles ou s’aventure en territoire psychédélique, les compositions font montre d’un embonpoint peu flatteur. Ça finit par manquer de souffle et quand en fin d’album Dead Horse One s’attaque au formidable Forget About Jesus de Swell, on aurait préféré qu’ils n’y touchent pas. Le son brut et rêche du groupe californien n’est d’ailleurs pourtant pas une référence flagrante du groupe et dans ce maelstrom d’effets, la mélodie originelle est complètement perdue.

Ainsi, avec ses qualités et ses défauts, Season Of Mist donne envie de suivre la suite des aventures de Dead Horse One, pour peu que la générosité et la fascination pour les pédales d’effets n’étouffent pas les mélodies.