Que ce soit sur ses albums solo ou bien cachés derrière son double électronique et instrumental Snooze, jamais a-t-on pu observer Dominique Dalcan succomber à un geste d’humeur, céder à un emportement vain. L’homme est calme, posé, mystérieux et magnétique. Discret aussi. Beaucoup trop discret d’ailleurs vu son talent.
Espérons que la publication du premier album de son nouveau projet baptisé Tempérance (le 27 janvier, en vinyle ou digital), permettra à Dalcan de définitivement franchir cette frontière ténue qu’il tutoie depuis des années mais qui le sépare, encore et toujours malgré un réel succès critique, d’une véritable reconnaissance populaire.
C’est qu’à chacun de ses albums (une petite dizaine depuis ses débuts en 1991 quand même), on imagine que le Français va enfin sortir de la niche dans laquelle les médias s’appliquent à le confiner malgré cette double identité. Mais, pour en rester aux derniers disques en date, ni Hirundo en 2013, ni Americana de Snooze en 2005, n’ont reçu l’accueil public qu’ils auraient mérité. Peut-être cet artiste bipolaire et sensible est-il trop difficile à cerner.
Du coup, Dalcan repart donc sur un nouveau projet : ouvertement électronique et chanté… en anglais. A l’écoute de Small Black Piece Of Field, c’est le fantôme de Mark Hollis (Talk Talk) qui traverse la pièce pour discuter avec le meilleur Merz… pourvu que tout l’album soit du même acabit !