Film School / Bright To Death
[Hauskat Records]

8.5 Note par l'auteur
8.5

Film School - Bright To DeathUne carrière en pente douce et huit années avant d’enchaîner un nouvel album, publié en catimini, annoncé sans tambour ni trompette. Peu d’information, des campagnes promotionnelles minimales : Film School n’est pas ce qu’on peut appeler un bon client. Le parcours du groupe emmené par Greg Berten (guitares, claviers, chant) et Paige Weber (batterie) évoque à cet égard, outre beaucoup de références musicales communes, celui de I Love You But I’ve Chosen Darkness (mais qui restent néanmoins les champions de l’autodestruction). D’ailleurs, en 2006, alors que les Texans réalisait l’insurpassable Fear Is On Or Side, Film School était en passe de réaliser le doublé pour Beggars Banquet avec la parution de Hideout après leur éponyme deuxième album. Succès sur les colleges-radios et campagne de publicité, Film School incarnait aux côtés d’autres comme Amusement Parks On Fire le renouveau de sonorités shoegaze / noisy-pop qui étaient tombées en désuétude à la fin des 90’s.

Et puis ça a gentiment commencé à déraper. Le label mettant les clés sous la porte, les Californiens ont du se démener pour produire Fission en 2010 sur Hi-Speed Soul. Et malgré toute l’affection qu’on pouvait leur porter, il faut reconnaître que le résultat était trois coudées en dessus de ses prédécesseurs. Ensuite silence radio, seulement interrompu par un EP comprenant quatre nouvelles compositions en 2016 et publié uniquement en digital. Ça ressemblait plus à l’activation d’une balise de détresse qu’à l’annonce d’un retour gagnant. La fin était toute proche.

Mais au détour d’un fil d’information sur Discogs, on apprend que Film School existe toujours et que le groupe vient de publier Bright To Death sur Hauskat Records, qui doit être manifestement le propre label du groupe, en 500 exemplaires, uniquement vinyle (oui, comme Dust le second album des précités). La bonne nouvelle, c’est que la fougue est restée intacte. Puisant toujours son inspiration dans les tréfonds du post-punk britannique, Film School livre onze compositions qui sonnent typiquement comme les meilleurs réalisations indie américaines. La production est suffisamment aérée pour que la ligne de basse puisse divaguer sur le chant cotonneux, que la batterie se détache des nappes de synthétiseurs. Quelques chœurs féminins discrets (In Two), un jeu de pédales d’effets façon The Cure, des mélodies chewing-gum comme savaient si bien le faire Ride à la grande époque et l’affaire est jouée. Ajoutons à cela un véritable savoir-faire pour bâtir des morceaux noisy-pop en chausse-trappe (le single évident Crushin), pour claquer un refrain fédérateur (Don’t Send My Love) ou encore des ballades syncopées. Bright To Death pourrait être taxé d’exercice de style, mais on s’en contrefout. L’écoute de cet album anachronique produit le même effet que de retrouver des vieux potes dont on n’espérait plus avoir de nouvelles.

Tracklist
A1. Crushin
A2. Don’t Send My Love
A3. Bye Bye Bird
A4. Two In Sun
A5. If There’s One Thing I Hate
B1. The Celebration
B2. Go Low
B3. Here In The Shadows
B4. In Two
B5. Bright To Death
B6. Waking Up
Écouter Film School - Bright To Death

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