Non, nous sommes pas encore passés du côté obscur de la Trump. Ni malbouffe, ni malpop. Que du bio et du beau pour les oreilles en ce début d’année. C’est juste qu’on vient de découvrir le premier extrait du nouvel album de Rodolphe Burger et qu’il nous a donné envie de parler simple et de parler vrai : ce premier morceau est vraiment très très bien.
Good jusqu’à la dernière note de guitares, au dernier roulement de tambour digital, à la dernière manifestation de gazouillis gratouillis de synthé magique. Criquets électro et sauvageons dans les prés. Ambiance noire et fin de siècle. Le nouvel album de Rodolphe Burger (le quatrième si on compte bien) a été concocté avec l’aide de Christophe Calpini (Mobile In Motion). Les deux hommes se sont jadis trouvés au chevet (mais pas au même moment) d’Alain Bashung. Burger pour Fantaisie Militaire. Calpini pour l’Imprudence. Pas les plus dégueus. Sans doute est-ce là qu’ils ont pu faire l’épreuve d’irrévérence et prendre goût aux expérimentations. Encore que les deux hommes avaient aussi été appelés sur la base d’un pedigree qui n’était pas mal dans le genre.
Sur la seule foi de ce morceau, on se doute que l’album qui sortira le 24 février (via Dernière Bande / PIAS) va repousser les limites du rock pop, les limites de ce qui se fait d’ordinaire. On espère le plus loin possible. L’argumentaire de presse parle d’un album sensuel, fluide, mêlant sophistication technologique et artisanat traditionnel. Musique shamanique. Musique festin (nu). Chasse, pêche, nature et traditions (on brode). Voilà une accroche qui nous plaît. Burger a toujours eu en lui un « grand album à venir ». Kat Onoma a eu ses instincts de grâce mais on a toujours pensé qu’en mode solo, depuis Cheval Mouvement il y a plus de vingt ans maintenant, il restait quelque part un grand plan à accomplir.
Peut-être est-ce le bon moment, le bon endroit. On le souhaite.
Burger entamera aussi en mars une tournée déjà bien garnie. Elle démarrera le 17 à Fouesnant, ce qui est un chouette coin pour balayer la concurrence.