En 2012, les sonorités en carton-pâte de One Second For Love, le deuxième album de Nite Jewel grattait les oreilles, quand bien même Ramona Gonzalez savait trousser de véritables chansons. La faute aux choix de production, à cette propension à se cantonner dans la superficialité du revival eighties qui n’en finit pas. Celle qui était passée par les girons successifs de Italians Do It Better, Big Love et Mexican Summer avant de rejoindre Secretly Canadian (difficile de faire parcours discographique plus hype) en faisant un peu trop dans la pose et la posture pour réellement émouvoir.
Mais les pouvoirs médiatiques sont suffisamment puissants pour qu’avec le temps cet album soit érigé en réussite populaire (pour l’avoir réécouter récemment, les tics et tocs descellés alors sont toujours prégnants). Aussi, l’annonce d’un nouvel album sonne l’approche du grand jour, celui du verdict.
Les arguments sont déjà affûtés, mais pour le moment, resteront dans le canon, car Boo Hoo, le premier single, est plutôt réussi. Bien putassier et autotuné certes, mais pas dénué d’attraits.
Attendons donc d’écouter Liquid Cool à paraître le 10 juin pour le compte de Gloriette Records (qui avait déjà produit son premier album en 2008) pour savoir si Ramona Gonzalez a réussi, avec l’aide de ses compagnons Emily Jane Kuntz et de Corey Lee Granet (guitariste sur les premiers The Warlocks, croisés aussi chez Girls et Julia Holter), à transcender le carcan d’une production stéréotypée.