L’irrésistible new-yorkaise Odetta Hartman est de retour avec un nouvel album, Old Rockhounds Never Die, qui paraîtra le 14 septembre chez Memphis Industries. Pour fêter ça, la jeune femme qui fait rêver ses fans masculins dont nous sommes (d’aucuns diront que sa beauté dépasse son talent de plusieurs têtes) a choisi de doucher nos espoirs de conquête en dédiant un premier extrait à son compagnon, Jack.
Histoire qu’il n’y ait plus aucune ambiguïté entre nous (malgré ce qu’elle avait affirmé sur l’album précédent), la jeune Américaine enfonce le clou en faisant précéder la chanson de ce commentaire : « C’est un hommage à mon partenaire Jack. Cette chanson met en lumière le sentiment confus du premier amour. Nous avons la chance de pouvoir voyager, découvrir le monde et jouer de la musique ensemble. Des arcs en ciel et chutes d’eau en Islande, aux médinas médiévales au Maroc, nous avons gravi des montagnes et traversé des rivières, laissant s’épanouir notre amour au fil du temps. »
La monogamie est une plaie pour l’Homme. Évidemment c’est réussi. Le morceau qui s’appelle tout bêtement You You est non seulement très agréable à écouter, bien équilibré et plutôt emblématique de ce que fait d’ordinaire la jeune femme, il réussit bien entendu à nous agacer un maximum et à nous faire cet enfoiré de Jack qui l’accompagne. Alors qu’on se trimballe avec des écouteurs dans le RER, qu’on vit dans un 35 mètres carrés avec femme et enfants (onze, en ce qui nous concerne, sans compter les jumeaux) en banlieue de Melun et que nos dernières vacances ont consisté en une partie de pêche de deux jours dans un mobile-home près du Tréport, on n’avait pas besoin de ça pour nous rappeler que la vie est injuste. Bon sang, ce qu’on voudrait se balader dans la médina main dans la main avec Odetta Hartman, lire Télérama dans les toilettes d’un Mercure Hotel de Reykjavik et se prendre pour une Amy Winehouse bio-bobo qui s’avalerait des céréales en vrac au petit déjeuner. Au lieu de ça, on en est réduit à voyager à crou-crou sur les rêves dégénérées et post-trumpiens de cette fille qui est l’une des voix les plus prometteuses de la scène nu-folk/soul/ce qu’on veut.
L’album, Old RockHounds Never Die, sera si conservateur et old school qu’il devrait vous faire fondre en hiver, pousser tous vos disques de Mazzy Star et de The Sundays à la cave. Dans la catégorie, il n’y aura guère que l’hyper hype Siesta de Hater qui pourra lui faire de l’ombre. Odetta Hartman est notre seul amour. Perdu, bien entendu, et d’autant plus lointain qu’elle en aime un autre pour de bon.
A noter que la jeune femme sera en concert au Pop Up du Label, à Paris, le 27 septembre.
Pour l’anecdote, on n’a pas voulu ruiner l’effet de notre billet en mettant en avant l’hideuse couverture de ce nouvel album, Old Rockhounds Never Die. On ne sait pas qui est à l’origine de cette série, déjà fameuse, dite « des grottes » (plusieurs photos presse dans le même genre accompagnent la sortie du nouvel album), mais celle-ci devrait figurer, avec la splendide Inspi D’ailleurs de Jul, parmi notre sélection des pires photos de couverture de l’année. On a donc utilisé une photo promo de 2015 qui met plus en valeur l’artiste. CQFD.
Odetta Hartman – Widows Peak | Sofar Washington
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Crédit photo : capture d’écran session Sofar