John Carpenter semble avoir définitivement abandonné la mise en scène. On peut le comprendre : outre divers problèmes de santé, le cinéaste américain (sans doute, avec Michael Cimino, l’un des plus américains de sa génération) est aujourd’hui en porte-à-faux avec l’industrie du spectacle. De la vieille école, hawksien dans l’âme, l’auteur de New York 1997 ne correspond plus, et ce depuis longtemps, aux principes hollywoodiens. Du coup, Carpenter s’en est retourné à sa grande passion : la musique.
Cas de conscience : si les BOF de Carpenter pour Assaut, Halloween ou Jack Burton ont bercé notre enfance, si nous revenons ponctuellement vers la compilation The Essential John Carpenter (qui regroupe une bonne partie de ses meilleurs scores), il faut bien admettre que les deux Lost Themes (des compos originales, autonomes, sans images préétablies) versaient dans le pompier teutonic.
D’où une crainte légitime face à cette annonce : le 20 octobre prochain (sur Sacred Bones) sortira une anthologie de 13 classiques de Carpenter mais réenregistrés. Anthology : Movie Themes 1974-1998 reprendra les ambiances minimalistes de Christine, The Fog, Darkstar et même The Thing et Starman (originellement composés par Ennio Morricone et Jack Nietzsche). Sauf que : chaque titre a été actualisé avec les mêmes collaborateurs que sur les albums Lost Themes : Cody Carpenter (son fils) et Daniel Davies (son filleul).
Qu’attendre d’un tel reboot ? Difficile à dire car les musiques de Carpenter restent à un tel point associées à des images fortes, ancrées dans notre subconscient, qu’une modernisation risque fort d’en briser la magie vintage. Mais peut-être n’est-ce qu’une occasion pour Carpenter de partir s’amuser sur les routes d’Amérique (des concerts sont annoncés à Las Vegas, Los Angeles, Chicago ou Boston) ?