A l’écoute de l’extrait du premier album, Les Humains, du groupe Les Lignes Droites à paraître le 18 novembre, on comprend très vite qu’il ne s’agit pas des perdreaux de l’année. Le ton est déjà bien affirmé, la posture pleinement assumée. De même, de toute évidence, ils n’ont probablement pas suivi un parcours linéaire pour en arriver là : chacun des membres a du avoir une vie – ou mêmes plusieurs – dans diverses formations, dans divers registres, avant que naisse ce collectif-là.
Déjà repérés par la structure en passe de devenir plus hype que la hype, La Souterraine, et auteur d’un premier EP (Pour Que La Nuit Passe – 2015), les Parisiens affichent une impressionnante maîtrise technique (tant dans l’interprétation que dans la production) et un style bien affirmé qui s’affranchit des références trop évidentes. Alors, oui effectivement, si on peut citer le maître-étalon Alain Bashung sans que cela ne soit usurpé (pour une fois !) ou encore une version francophone de Nick Cave And The Bad Seeds pour les sonorités rock et littéraires, finalement, Les Lignes Droites n’a que peu de semblables dans ce créneau depuis que le trône a été abandonné par Tanger, à la fin des années 90. Plutôt que de digresser, le groupe s’astreint à n’en rester qu’au strict nécessaire, sans arrangement superflu, à choisir les mots justes et pas un de trop. Comme si en guise de premier album, le groupe tentait de donner sa propre définition de l’ascétisme.