Baron Retif & Concepcion Perez, un duo groove qui décolle !

Baron Retif & Concepcion PerezCeux d’entre vous qui aiment le groove mais ne sont pas familiers des musiques électroniques ont peut-être déjà entendu parler de la série Superdiscount d’Etienne de Crécy, série de disques devenus cultes (et ranimés en public ces dernières années) qui passent aux yeux de beaucoup de profanes (entendre, de non spécialistes électro) comme l’un des sommets historiques de la musique électro-groove à la française, pas crâneuse, répétitive et intelligente, souple et dansante, bondissante mais pas vulgaire. Superdiscount, c’était Kraftwerk à l’époque du supermarché.BR & CP, c’est la conquête spatiale à l’heure de la crise économique.

Avec leur premier album, Navettes (dont on reparlera peut-être avant sa sortie le 1er avril sur Musique Large/MOSLA/L’autre Distribution), Baron Retif et Conception Perez, viennent peut-être de réaliser un disque aussi important que de Crécy à l’époque. Les deux hommes dont on avait vu traîner quelques morceaux à droite à gauche ces dernières années (le titre Navette figure d’ailleurs sur la compilation du mois de La Souterraine), partagent avec le Superdiscount de l’époque une inspiration quasi divine dans la manière de tailler des beats, de choisir des références imparables et de faire bégayer la house jusqu’à la rendre funky. Bonne illustration avec ce premier titre baptisé Navette (au singulier, tandis que l’album est au pluriel) qui est une excellente illustration du savoir faire à l’oeuvre ici. C’est intelligent, vif et cela répond probablement à un goût contemporain pour ce qui sonne vintage et décalé. Affreusement branchée par conséquent, la musique du duo n’en est pas moins inspirée par une imagerie de la fugue sonore qui donne envie de quitter les beaux quartiers pour un espace mythifié et dernier terrain d’aventure. L’odyssée galactique est cheap mais ne manque pas de souffle. On pense parfois au Black Elvis de Kool Keith (les lyrics en moins – même s’il y a au moins un titre hip hop sur l’album) et à ces grandes odyssées black où des outsiders merveilleux viennent chercher chicane à des extraterrestres verts au fin fond de la galaxie. Ils s’en retournent ensuite le boulot fait dans un salon façon 2001 Odyssée de l’Espace pour siroter des Martini olive sur des airs vaguement latinos ou funkoïdes.

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