Les Modern English refont parler d’eux : avant-goût de l’album à venir

Modern EnglishC’est pour pas mal de monde le groupe d’un tube unique et indémodable, le I Melt With You, érotique et poisseux, de 1982. Les Modern English ont pourtant de belles références à faire valoir qui dépassent ce seul morceau. Très influencé par Joy Division à leurs débuts, les Modern, emmenés par leur chanteur Robbie Grey, signent chez 4AD et alignent deux Peel Sessions liminaires avant de sortir en 1981 leur premier album (et le plus côté aujourd’hui) Mesh & Lace. L’album est sombre mais aussi très pop ce qui en fait l’un des plus fameux témoignages de cette époque post punk qui débute. Le groupe est sérieux, un brin précieux et amateur de belles mélodies. Passé ce premier stade, leur musique s’éclaircit et se colore de sonorités plus New Wave, à mi chemin donc entre le son de Joy Division et de… Duran Duran.

En 2016, le groupe est de retour pour de bon dans sa composition originelle avec notamment Mike Conroy à la basse (l’un des éléments de signature musicale les plus caractéristiques du groupe). Ce n’est pas la première fois que le groupe se reforme puisque Robbie Grey avait déjà emmené une formation en vadrouille au tout début des années 90 avant de remettre le couvert entre 1998 et 2002, puis à nouveau en 2010. Mais cette fois, il semble que les Modern English soient attendus par quelques fans et que le vrai bon moment soit venu. Le groupe a ainsi emmené sur le premier semestre son album Mesh & Lace en tournée aux Etats-Unis avec un succès retentissant puis bouclé l’enregistrement d’un nouvel album brillamment financé via Pledgemusic. On a aussi pu les voir il y a quelques mois sur l’une des premières croisières consacrées aux idoles indé des années 80. La scène (vidéo ci-dessous) est assez étonnante.

Sur Pledge, les contributeurs (dont nous sommes) ont reçu cet album annoncé pour la fin d’année, sans titre encore, dans une première version qui est assez épatante. Parmi les titres marquants, l’ouverture You’re Corrupt est un vrai bon morceau et le Trees qui suit une sorte d’hommage au David Bowie des années 70. Les Modern English sonnent comme un groupe de leur temps avec beaucoup d’expérience mais n’ont rien perdu de leur inspiration : les guitares sont alertes et le chant est racé et classieux. Les 10 titres de cet album ne vont pas révolutionner le monde de la musique mais permettent de renouer avec cette pop élégante, à la fois exigeante, entraînante, populaire et transgénérationnelle. Il est assez probable qu’on les retrouvera ensuite par chez nous. Il ne faudra sans doute pas rater ça.

AJOUT : le groupe jouera le 15 septembre 2016 au Bus Palladium à Paris.

Photo : LJ Moskowicz

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