Les soirées de l’Ambassador sont très réussies : le roman rock de l’année

Marie DesjardinsAuteur avec Ambassador Hotel d’un roman rock saisissant et imprégné d’authenticité rock, Marie Desjardins est une écrivaine canadienne pleine de surprises. Écrivaine à ses heures de romans à l’eau de rose, éditrice et spécialiste de la Comtesse de Ségur, elle est venue à écrire sur la musique à travers un livre exotique sur la romance entre notre Johnny Hallyday national et Sylvie Vartan avant de dresser le portrait du jazzman Vic Vogel, une figure majeure du genre au Canada.

Avec l’histoire fictive de RIGHT, un groupe emmené par son chanteur Roman Rowan, elle dresse le portrait vérité d’un de ces mégagroupes de hard rock qui émergent à la fin des années 60 et entraînent des foules immenses dans leur sillage. Le coup de génie de Marie Desjardins est de raconter l’histoire de ce groupe qui s’inspire directement de rock stars authentiques en situant l’action alors que le chanteur, après s’être réinventé, effectue une ultime tournée pour fêter son 70ème anniversaire. Entre les dernières orgies, le frisson des concerts, les fantômes du passé et une forme d’institutionnalisation de la débauche, devenue à peu près aussi attirante qu’une journée de bureau, Marie Desjardins réussit la prouesse de nous faire imaginer ce que signifie être leader de Led Zep, de Deep Purple ou de RIGHT, une réalité qu’elle a elle-même côtoyée de près.  

Ce faisant, elle déjoue les pièges mortels qui guettent les écrivains qui prennent le rock pour sujet et signe l’un des romans les plus bluffants qu’on a jamais lu dans ce registre. Contrairement à d’autres qui se contentent de prendre des titres de chansons pour titres de chapitres pour se donner un genre (mais qui ça?), Marie Desjardins signe un vrai livre qui sent la corde de guitare, la bière et l’électricité.  A l’approche des fêtes de Noël, Ambassador Hotel est le cadeau parfait pour les amateurs de rock… qui aiment lire.

Vous avez commencé à écrire sur la musique avec un livre racontant la romance entre Sylvie Vartan et Johnny Hallyday, c’est bien ça ? Puis vous avez écrit sur le jazzman canadien Vic Vogel ?

Tout à fait. C’est un cheminement qui peut paraître curieux mais c’est ainsi que les choses se sont passées. Sylvie et Johnny d’abord et puis ce livre sur Vic Vogel qui n’est pas très très connu en Europe mais qui est un musicien de premier plan, l’équivalent d’un Duke Ellington sans doute. Un grand compositeur, musicien, surtout un grand chef d’orchestre et un immense professeur « underground ». Vic Vogel était autodidacte. Il n’est jamais allé à l’école car refusé dans tous les établissements. Il s’est fait tout seul. J’ai été aussi intéressée par le personnage que par sa musique. C’est un très bel homme, sans compromis et un véritable talent pur. Vic Vogel est hongrois par ses deux parents qui ont émigré à Montréal dans les années 20.

Qu’est-ce qui vous avait amené à écrire sur la musique ? Vous aviez fait des biographies, par exemple un ouvrage sur la Comtesse de Ségur mais rien sur la musique…

Effectivement. Mes personnages ou mes sujets d’écriture, ce sont tous des étrangers. Au départ, c’est ça le point commun entre mes livres. Le côté slave. L’exil me fascine. Les immigrés, les gens qui arrivent quelque part ou en partance. Je connais la musique. J’ai par exemple appris le piano avec le petit petit descendant de Liszt qui était hongrois. Écrire sur la musique, ça a aussi été des circonstances. La vie est faite de ces occasions. J’ai par exemple vécu des années avec un Français qui était propriétaire d’une salle de spectacle, d’un bar, d’un café et qui m’a présenté tous ces gens-là. Ce français était très fan de Johnny. Et moi, enfant, j’étais fan de Sylvie Vartan, ce qui est très très rare au Canada car Sylvie et Johnny ne sont pas du tout appréciés au Canada.

Pour Vic Vogel, j’avais rencontré Vic bien avant, qui était devenu un ami. Son manageur était assez favorable à ce qu’il y ait une biographie de lui et ils ont pensé à moi évidemment. Je m’y connaissais un peu sur le jazz même si je suis de culture rock alors je me suis lancé.

Vic Vogel a tout de même travaillé un peu sur le rock avec Offenbach. C’est à peu près tout ce que je connais de lui.  

Tout à fait. C’était une expérience extraordinaire, une belle fusion entre les genres. Mais il est plutôt jazz, big band. A 82 ans, il y a encore des musiciens qui viennent répéter et jouer chez lui tous les lundis soirs dans son salon. Il est vieux et malade mais il n’arrête pas. C’est extraordinaire. J’ai écrit cette biographie par amitié. J’ai passé beaucoup de temps, interviewé énormément de gens dont lui pendant des heures. Il y a bien eu cet épisode rock mais ça a été très circonscrit dans sa vie car pour le lui le jazz est une Ferrari et le rock un camion. C’est ce qu’il pense en tout cas. C’est Offenbach à l’époque qui avait approché Vic pour faire ça. Il a juste répondu à une sollicitation.

S’agissant de Johnny et Sylvie c’était un amour d’enfance, une fascination d’enfant même si j’aime bien la variété française, Françoise Hardy, Goldman, Michel Berger. Pas toute la variété française bien sûr mais j’aime ça.  Véronique Sanson. Mais je suis vraiment plus rock. Pas tout le rock, hard rock principalement. Plutôt Led Zeppelin.

Ambassador Hotel - Marie DesjardinsLe roman Ambassador Hotel est-il lié à vos propres goûts musicaux ? Le personnage principal à votre propre vie.  

Complètement. J’aime ce rock-là. Led Zeppelin. Deep Purple. Dire Straits. Plus ou moins les Stones. C’est un roman à clé qui s’inspire directement de personnages que j’ai côtoyés. Ceux qui connaissent bien le rock peuvent sans doute retrouver clairement tel ou tel groupe, tel ou tel musicien. Il faut s’y connaître un peu mais mon inspiration première a été ma fréquentation de ce milieu-là pendant un certain nombre d’années. Mon métier de romancière repose en partie sur mes qualités d’observation : ce que j’ai vécu et ce que j’ai vu. Ce qui m’intéressait, c’était de traiter les coulisses de la musique et ce qui se passe dans la vie d’un homme qui a maintenant 70 ans, qui a été une immense star et qui effectue sa dernière tournée. Qu’est-ce qu’il pense ? Qu’est-ce qui va lui arriver après ? Je suis intéressée en premier lieu par son intériorité, ses pensées, ses tourments. Et puis il y a aussi le côté vie de tous les jours : sa femme, sa fille, ses amis. Tout cela se mêle à un côté public où on peut observer beaucoup d’anonymes : des fans, des journalistes, des groupies, des gens qui l’aiment et qui peuvent se retrouver abandonnés ou brisés du jour au lendemain, simplement parce qu’ils aiment une star. Le côté ingrat de l’affaire m’intéresse.

Vous aviez des références autres que des biographies de rockeurs pour écrire le livre ? Généralement les romans sur le rock ne fonctionnent pas très bien. Il y a un écueil majeur qui est qu’avec un personnage fictif, on ne peut pas écouter et entendre ses chansons…. Vous vous en sortez bien avec un personnage finalement assez solide pour qu’on puisse imaginer sa musique sans l’écouter.

Je voulais au départ travailler sur la mort d’une rock star. Et puis j’ai imaginé après la structure du livre pour situer mon groupe. Je voulais parler avant tout de ses amours ratés, de ce qu’il avait manqué : sa vie d’une certaine façon. Etre une star vous oblige à être sans arrêt en représentation ce qui peu à peu modifie votre capacité à mener une vie normale. C’est ça qui primait pour moi, plus que le côté livre sur le rock. J’avais bien aimé Juliet Naked de Nick Hornby, un vrai bon livre dans un genre similaire. On y voit la vieille star dans sa vie bancale. C’était ça mon sujet, pas les limousines, l’hystérie…. Mes sources ont été plus des essais et puis bien sûr des biographies comme l’incontournable LIFE de Keith Richards, la biographie de grosses vedettes comme Elvis et d’autres.

C’est un livre qui vous a demandé beaucoup de travail ?

Trois ans en tout et pour tout. Je suis éditrice par ailleurs. Je mets donc un peu plus de temps que si j’y travaillais à temps plein. C’est un roman qui a demandé pas mal de travail et de reprises, notamment car la grille de composition est assez complexe, les dates. Et puis j’ai eu pas mal d’idées qui arrivaient au fil de l’écriture. Le personnage me commandait presque d’autres scènes.

Marie Desjardins - Sylvie Johnny Love StoryLes débuts du groupe sont assez géniaux. Les petits appartements, l’éclosion du groupe, les relations entre les membres et puis ce ressort qui les mène à croiser l’assassinat de Kennedy. Vous avez mis un soin extrême dans cette première partie qui rend la chose extrêmement crédible et tout à fait passionnante à suivre…

Tout à fait. C’était essentiel. Il y a pas mal de motifs qui se répètent dans l’histoire de plusieurs groupes. La relation avec le pianiste, plus sombre, plus torturé, par exemple, est assez archétypale mais véridique au sens où c’est souvent ce personnage névrosé, un peu noir, qui va créer une tension dans le groupe et peut amener la vraie originalité d’une musique. Je ne voulais pas tomber dans les clichés : dope, débauche, etc. J’ai choisi ainsi de faire du groupe un groupe d’alcool et pas un groupe de drogues car, pour moi, il y a des différences marquées dans la vie du groupe. On n’est pas chez les Stones. C’est tout à fait autre chose. Le groupe d’alcool est probablement plus léger, si je peux dire.

Votre astuce est aussi de les peindre en bout de course. Cela permet de les mettre à distance des orgies, ou du moins de leur faire prendre un certain recul par rapport à ça. Comment vous vous situez par rapport à cette dimension festive voire orgiaque. On n’arrive pas bien à saisir si vous êtes fascinée par ça ou si vous trouvez que c’est… un peu trop….

Je n’ai pas de jugement là-dessus. Mon travail a consisté à décrire une réalité, des choses que j’ai lues ou que j’ai vécues. C’est juste quelque chose qui se passe, les chambres saccagées, les fêtes, les groupies, l’irrespect des filles qui se traînent à leurs pieds. Tout le monde connaît ça. Ce que je voulais montrer c’est que quelque part, après, la personne se retrouve seule. Je voulais m’intéresser aussi à l’épouse de la rockstar. Quelle personnalité il faut avoir pour être une rockstar ? Comment on peut être affecté par ça. Ce qui m’amusait c’est qu’en bout de course mon personnage était assez sain et assez simple. Cela devient son boulot, sa vie. Il n’a pas un côté si égocentrique. Il reste humain et s’interroge sur le sens des choses, sur sa chance. Ce n’est pas Mick Jagger !

Est-ce que les personnes qui vous ont servi d’inspiration ont lu le livre ?

Non. Je ne leur ai pas passé car la plupart de ces personnes ne parlent pas un mot de français. Cela se fera peut-être quand le livre sera traduit. Ce sont des gens qui lisent des essais populaires sur la science, la physique, des trucs grand public, des romans d’aéroport. La plupart de ces stars lisent un peu car ils sont à la recherche de mots, de sujets, d’une certaine poésie. Ce ne sont pas des cruches mais pas tout à fait des intellos !

Comment vous est venue cette idée d’intégrer le meurtre de Kennedy à l’histoire du groupe ?

Des années avant d’écrire ce livre-là. J’aime beaucoup le cinéma et j’ai vu un film d’ Emilio Estevez intitulé Bobby qui parlait de l’assassinat de Robert Kennedy à l’Ambassador Hotel. Tout est parti de là. J’ai été fasciné par ce film que j’ai vu trois fois. Le traitement est remarquable, les acteurs, tout est remarquable dans ce film. Pourquoi est-ce que ça me fascinait à ce point ? Je ne sais pas. Après, je voulais traiter un groupe qui a explosé sur la base d’un seul tube. Cela arrive parfois. En ce moment, il y a dans l’actualité à nouveau une polémique sur Stairway To Heaven de Led Zeppelin. D’où ça vient etc. Ils ne s’en sortiront jamais. Il y a des groupes qui sont attachés à une seule chanson. Je ne sais pas : Smoke on The Water par exemple. Je voulais inventer ce type de situation sans utiliser une chanson que les gens connaissent parce que cela n’aurait pas été intéressant. Il fallait donc que je crée quelque chose. Je voulais américaniser le livre et je suis arrivée sur cette histoire. Ç’aurait pu être autre chose évidemment… mais ça a été Bob Kennedy. C’était intéressant aussi car cela a permis à pas mal de lecteurs de découvrir cette histoire de Bob Kennedy. Peu de monde connaissait, notamment parmi les jeunes. En 2018, c’est le 50ème anniversaire de sa mort. Ce n’est pas fait exprès mais je contribue à ma manière à faire connaître qui il était. J’avais hésité à faire quelque chose sur son frère mais en 1963, cela ne fonctionnait pas car c’était trop tôt pour donner naissance à ce genre de musique. Ce n’était pas possible, même si cela aurait bien plu à certains éditeurs plus tape à l’œil qu’un groupe qui existe depuis six ans déjà en 1963 évolue vers la musique hard rock. Ce n’était pas crédible.

Le résultat est assez bluffant.

J’ai réussi mon coup quand de nombreuses personnes m’ont dit : « Mais c’est dingue, ce groupe RIGHT : on ne le connaissait pas du tout ». Et pour cause. Pour revenir à l’histoire des Kennedy, j’y ai prêté beaucoup de soin évidemment à ce que cela soit crédible et bien intégré dans la trame. Et c’est donc quelque chose qui revient dans le livre. Par exemple, lorsqu’ils travaillent sur le fameux DVD anniversaire, Roman dit : « nous avons contribué à ce que cette tragédie politique soit connue. » Imaginez, en Thaïlande, les faits historiques n’ont pu être rapportés que parce que RIGHT a fait une chanson dessus. Ce qui est amusant c’est qu’au Québec même et surtout auprès des jeunes qui m’ont interviewé, la lecture du livre a amené certains à découvrir qui était Bob Kennedy. La mise en abîme est complète.

Je dois ajouter qu’il y avait aussi une anecdote familiale à ce sujet. Mon père était à Los Angeles en juin 68, cette même nuit. Pas à l’hôtel mais il était là pour régler des affaires. C’est grâce à lui que j’ai pu apprendre certains éléments sur la manière dont cela s’est passé. Tout le monde qui partait pour Vegas car les avions étaient bloqués. Il y a eu une sorte d’exode, avec les taxis. Cela m’intéressait de garder cet épisode personnel.

Je voulais vous interroger sur le personnage de jeune fille qui le poursuit : une photographe, une maîtresse. Que signifie ce personnage pour vous ?

C’est le côté Lelouchien ! C’était trop simple d’avoir une rockstar mariée qui s’entend bien avec sa femme et qui multiplie les maîtresses. Avec ce personnage, on amène un autre thème sur l’amour inaccessible, la relation impossible. C’est le côté romantique et sombre à la fois. Il s’agissait d’induire un secret et aussi une autre dimension. C’est une personne inadaptée, en exil, qui vient de Cuba. On a encore une personne qui s’attache très vite à un rêve d’enfant, quelque chose de très passionnel. Il y avait donc une double utilité. Pour Roman, il s’agissait de l’humaniser, surtout vers la fin, de lui donner une souffrance, quelque chose qu’il n’a pas pu ou su prendre en compte. La réalité c’est qu’on doit se dire les choses, même si c’est dur. Dans ma propre vie, avec les hommes, il y a eu des moments où cela a pu se passer comme ça : je n’ai pas dit ce que je devais dire, par peur, par fierté, par orgueil et puis finalement, on ne dit pas les choses et les hommes s’en vont. On ne dit pas qu’on aime alors que la chose est très simple avec les hommes. L’homme doit avoir l’heure juste ! Si on ne le dit pas, ils ne comprennent pas… Je voulais traiter l’histoire d’un ratage aussi.

Il y a un côté chez elle qui reste irréel, comme si ce n’était qu’une image. L’idée d’en avoir fait une photographe est astucieuse car elle lui renvoie une image de lui qui l’étonne, lui parle mais ne lui correspond pas tout à fait non plus…

Il y a un fonctionnement en miroir comme cela, à toute sorte de niveaux. Le miroir aux alouettes ! J’ai un ami prêtre qui apparaît d’ailleurs presque en l’état avec lequel on parlait de ça. Le personnage lui dit ce qui est la plus stricte vérité : «  Oui, tu as été adulé pendant des années mais un jour ou l’autre, tu vas en arriver à la réalité…. » Et qu’est-ce que c’est que cette réalité ?, c’est ce que je voulais décrire pour montrer au lecteur qu’être rockstar n’est pas tout rose. Cela peut être aussi difficile. A un moment, l’un des personnages regarde la télé et il y a Alain Delon qui explique : «  ce n’est pas facile d’être Brigitte Bardot toute sa vie. ». Et c’est vrai. Je l’ai entendu. J’ai appris tout récemment que la personne qui a été la plus vue sur la terre, c’est Mick Jagger, c’est-à-dire la personne vue vraiment par des millions de personnes. Psychiquement, cela ne peut faire que quelque chose. Ce n’est pas neutre.

La notion d’adulation, de contact physique avec le public qui adore, les groupies est centrale chez vous. C’est quelque chose qui est important ? Mais c’est fini tout ça, non ? Avec Metoo…. On ne verra plus ça.

Le rock est sexuel. Intensément sexuel. Il n’y a pas d’autre mot. Ah ah, je crois que cela n’est pas prêt de disparaître.

Vous avez été groupie vous-même ?

Non. J’ai été fascinée par des rockers mais pas au point de me comporter comme ça et de faire la sotte, jamais, jamais. Mais fascinée oui, on se retrouve en coulisses, parce qu’on connaît les ingénieurs du son, on vit avec un propriétaire de bar et on finit par rencontrer ces gens-là. On finit par les accompagner parce qu’ils se déplacent en tribu. J’ai pu le voir de très près car j’étais proche de gérants de tournée, etc, mais jamais au point de me dire : oh mon dieu, il faut que…. J’étais Havannah à ma façon. Elle ne l’approche pas parce qu’elle veut être avec quelqu’un de très connu mais elle l’approche parce qu’elle se cherche depuis son enfance et parce qu’il a été le premier contact qu’elle a eu avec le monde qui lui révélait qu’elle était vraiment quelqu’un qui évoluait en dehors de la bulle qu’est la famille. Maintenant les groupies, c’est tout à fait autre chose. C’est un phénomène très intéressant et très triste mais qui ne relève pas du même mécanisme.

Votre prochain projet ?

Il n’est pas très avancé. Mon autre spécialité, c’est la Comtesse de Ségur. Un autre personnage, une figure humaine complètement fascinante. Un destin fascinant. Si la Comtesse de Ségur est la Comtesse de Ségur, c’est parce qu’il s’est passé quelque chose dans sa jeunesse que je vais raconter. Cela s’appellera : le malheur de Sophie. Je vais m’intéresser à des faits qui se passent en 1814 en Russie jusqu’à son exil. On est dans l’actualité car à l’époque en Russie on était dans l’orthodoxie et il y avait des Jésuites chassés de France par la Révolution française qui avait pour mission de convertir les gens. Ils ont converti beaucoup d’aristocrates dont la mère et la famille de Sophie. Elle-même est convertie, presque comme une punition, après une gaffe, ce qui va hypothéquer son avenir russe. Elle ne pourra pas épouser un vrai aristocrate orthodoxe. Elle finit par épouser un français parce qu’elle ne pouvait rien faire dans son propre pays. Son œuvre est gaie mais elle est imprégnée par cet exil initial. Ce sera un roman court, pas plus de 200 pages.

Crédit photo : Creative Commons – source wikipedia

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