Groupe souvent mésestimé chez nous, les Waterboys de Mike Scott signeront le 21 août un quatorzième album qui s’annonce en fanfare avec un premier single à rallonge, My Wanderings in the Weary Land, dense et hypnotique. L’album s’appelle Good Luck, Seeker et sortira chez Cooking Vinyl. Le premier morceau est une démonstration magistrale de savoir-faire qui s’étale sur près de sept minutes.
Avec de faux airs de Springsteen, de Simple Minds ou du Big Country, Mike Scott renoue avec le rock classique à travers cette narration puissante et lyrique au long cours. Le solo de guitares placé à mi-morceau est de toute beauté et fait de ce premier morceau une création exceptionnelle. Ceux qui n’aiment pas passeront leur chemin mais les Waterboys renouent à travers ce morceau avec un rock épique, ample et énergique qui a pu être leur signature à travers les décennies. Le groupe n’a jamais eu le succès populaire escompté et a vu tous ses admirateurs et imitateurs lui passer devant durant les années 80 et 90.
Le texte du morceau est allégorique. Scott se présente devant une communauté, religieuse en apparence, où les gens chantent la louange de Dieu. Cette rencontre est précédée d’un voyage dans un monde crépusculaire qui ressemble au nôtre. Plus qu’une pièce sacrée, on y verra une image initiatique et un voyage didactique au sortir duquel l’homme devient sage et éclairé, mais aspire aussi à des plaisirs plus intellectuels.
Like a pioneer who can’t find the frontier
like a soldier who can’t find the front
I wandered the weary land
until out of the night there came a sound
and in a place between the darkness
and the break of dawn
I found a ruined building
filled with a strange congregation
La chute est somptueuse et fait de ce morceau un titre de rentrée (même si le précédent album du groupe ne date que d’un an) digne d’intérêt assez splendide. Sera-t-on tenté d’y aller voir plus loin ou est-ce que les Waterboys feront comme d’habitude, c’est-à-dire être considéré comme un groupe estimé et fréquentable mais que… personne n’écoute vraiment ? La suite en août ou pas. A l’heure des comptes, les Waterboys auront signé plus de beaux titres que nombre de concurrents mieux côtés. Le temps de la justice a peut-être sonné.