La mort de Bernard Madoff est à la fois une excellente nouvelle (ce gars était une sacrée fripouille et ne l’a pas volée pour l’ensemble de son œuvre) et en même temps un petit événement pop culturel, tant avec le temps, la figure du Pape de la Pyramide de Ponzi était devenue emblématique des pratiques extrêmes d’un capitalisme dévoyé, immoral et finalement… plutôt récompensé. Bernie Madoff a beau avoir tiré sa révérence dans un hôpital pénitentiaire, à l’âge vénérable de 82 ans, sa carrière aura été diaboliquement brillante pour un petit gars qui avait fait peu d’études et venait d’une famille juive modeste du Queens. Quelques mois après sa chute, son « bilan » parlait de lui-même et lui avait assuré un train de vie à faire frémir de plaisir n’importe quel rappeur East ou West Coast : 50 milliards de fonds sifflés et perdus dans le plus beau montage de cavalerie financière de l’histoire moderne tout en n’ayant jamais investi UN SEUL EURO (il l’avouera en détention) dans une vraie affaire. 50 milliards d’arnaque 100% pur sucre et une combine qui aurait vraisemblablement pu abuser la planète finances encore pendant quelques temps si la crise financière n’était venue gripper la machine. Entre 2008 et aujourd’hui, Madoff allait incarner pour des générations la figure de l’escroc absolu, du grand satan sans véritables remords dont on allait citer le nom en exemple. En une douzaine d’années, et jusqu’à son décès, Madoff était devenu une foutue légende que la musique a appris à soigner et honorer à sa juste valeur. Petite sélection subjective en mémoire du grand petit homme.
Pour les fans, on recommandera aussi la lecture du magnifique Monkey House : Ralph Griffith and Bernie Madoff où l’un de ses camarades de cellules raconte que Madoff passait son temps à la bibliothèque de la prison à lire des bouquins de finance, écoutait du rap en permanence et dealait de la poudre de cacao pendant toute sa détention. Madoff se pavanait dans les couloirs en crânant devant les autres détenus parce qu’il bénéficiait, compte tenu de son statut, de privilèges pénitenciers exorbitants. Un vrai thug et un gars à la cool en fait.
La balade de Bernie Madoff
REM cover version – Song for Bernie Madoff
Niska feat Madrane – Gros bonnets
DJ Tel Aviv – Bernie Madoff
Common – 7 Deadly Sins
QB2 Compton feat Nas & The Game – All I Know
De la Soul – Property of Spitkicker.com
Rohff – T’as capté
Nick Cannon – Madoff
Staik Selektah feat CJ Fly, Talib Kweli & Cane – Scratch off
Crédit photo : portrait peint par Thierry Ehrmann (Creative Commons)