Photo, courtesy of the band – copyright Caroline Landahl
Quelques jours après la mise en ligne de leur tonitruant titre de rentrée, Heaven, annonciateur d’un EP à venir début juillet, on a profité du confinement pour interroger nos chouchous de FEWS en direct de Malmö. Après un deuxième album réussi Into Red, en pleine épidémie et à l’épicentre du pays le plus libre du monde, les FEWS ont rangé leurs plans estivaux et travaillent d’arrache-pied pour préparer la suite.
Plus vite, plus forts, plus bruyants, les 4 titres de ce Dog EP en témoignent : les Fews confirment avec une facilité déconcertante, après deux albums, qu’ils restent l’un des groupes les plus excitants de la galaxie électrique.
Est-ce que tous les membres du groupe sont désormais à Malmo ? J’ai lu des choses contradictoires là-dessus. Tous ensemble au même endroit. Je suppose que c’est bien pratique pour les répétitions, pour être plus soudés…
Oui, nous sommes tous à Malmö maintenant. Il y a eu effectivement cette tentation de nous présenter comme un groupe du Sud de Londres mais c’était vraiment à nos débuts. Jay vivait là-bas et on n’y restait tout le temps pour répéter et enregistrer avec Dan Carey. Et puis notre manageur et notre label étaient londoniens alors on a été présentés assez vite comme un groupe de Londres. Et oui clairement, se trouver tous au même endroit est vraiment un élément majeur pour répéter, pour écrire, pour à peu près tout.
Est-ce que vous êtes musiciens à plein temps désormais ou est-ce que vous devez travailler à côté ?
Nous avons tous un job. On est encore trop petits pour pouvoir en vivre.
Difficile de ne pas parler du confinement. Comment vous avez vécu cette période ? La Suède a eu une position très audacieuse à cet égard avec peu de mesures contraignantes. Comment ça s’est passé ?
Cette foutue épidémie a ruiné nos plans. On devait partir en tournée mais on a remballé l’idée dès que ça a commencé. Ici en Suède, il y a toujours une vraie liberté. C’est marrant néanmoins ce qu’on a pu raconter comme bêtises sur le pays et ce qui était fait. Les gens ne savent pas que par nature les Suédois se tiennent à distance les uns des autres. Les Suédois ne sont pas des êtres très sociaux. Et puis tout le monde fait confiance au gouvernement et à la manière dont ils ont géré la crise. Et à titre personnel, j’ai approuvé comment ils ont approché ça. Tous les pubs, les restos, les boutiques sont ouverts comme d’habitude mais chacun garde ses distances. Il y a même une salle qui a fait des concerts avec une quarantaine de personnes. Tout est quand même putain de bizarre en ce moment.
De nombreux groupes et artistes ont multiplié les facebook lives et tout ça, fait des reprises à tire larigot. Ca n’a pas été votre cas mais est-ce que vous avez suivi ça et apprécié ces initiatives ?
Nous avons enregistré une session live depuis notre salle de répétition. Le son était bien pourri mais c’était plutôt cool et dégoulinant de sueur ! J’aime bien les sessions en général même si j’avoue que j’ai eu du mal à regarder des inconnus entonner des chansons en acoustique. Il faut s’appeler Neil Young pour faire ça.
L’annonce du nouvel EP a pris pas mal de monde par surprise. Il est prévu pour le 3 juillet. Un an après Into Red. Est-ce que cette sortie est à mettre en relation avec votre séparation d’avec PIAS et le fait que vous le sortiez sur votre propre label ?
Hmm, pas sûr. En fait, on avait déjà de nouveaux titres quand nous avons sorti Into Red. On savait à ce moment qu’on quitterait PIAS après la sortie de l’album. Nous en avons parlé ensemble et on a décidé de sortir cela le plus vite possible. Le faire nous-même permettait bien sûr d’être plus rapide que si on avait cherché un nouveau label. Et puis l’idée d’y aller nous-mêmes était super exaltante. Alors, on s’est dit « on fonce » et voilà.
Qu’est-ce qui s’est passé avec le label ? Vous n’étiez pas satisfaits de ce qu’ils ont fait pour accompagner Into Red ? Vous pensez que la campagne Into Red aurait pu être plus fructueuse ? Plus de concerts, de monde, de ventes ?
C’est une question délicate et qui serait trop longue à aborder. PIAS a traversé une sorte de crise interne quand Into Red est sorti et on en a fait les frais. Sur à peu près tout objectivement. Mais c’est comme ça. Nous sommes toujours en bons termes avec eux.
Les critiques ont été globalement excellentes pour un deuxième album qui est toujours casse-gueule dans une carrière. Beaucoup de journalistes ont dit qu’il était meilleur que Means. Comment vous appréciez l’album à un an de distance ? Est-ce que vous regrettez certaines choses ?
Je suis très content de la façon dont l’album s’est fait. Je ne regrette pas grand-chose à cet égard. Il y a eu vraiment un grand pas de fait pour nous entre les deux disques. On voulait que cet album soit plus gros, plus fort, avec plus de moyens et on voulait voir comment ça sonnerait. On voulait la même chose pour la scène. Un peu plus fou, un peu plus bizarre. Tout en étant aussi plus personnel et intime dans les textes. Ca a été le cas.
Parlez nous d’Hello Dog (votre label). Pourquoi est-ce que ça s’appelle comme ça ? J’ai bien écouté le EP mais je n’ai pas trouvé le sens de la métaphore canine ! C’est quoi ce chien pour vous ?
Ah ah ! Ca s’appelle Hello Dog pas seulement parce qu’on aime les chiens. Dog en suédois, cela veut dire « mort ». Il y a un vrai contraste chien/mort. C’est ça qu’on a retenu.
Vous pensez produire d’autres musiciens que vous-mêmes ? Est-ce que vous pensez l’utiliser uniquement pour ce EP et puis retrouver un label plus tard ?
L’idée est vraiment d’utiliser le label pour notre propre musique. On n’a pas pensé ça plus avant. Nous avons pas mal d’amis qui jouent dans des groupes et qui ont procédé ainsi en montant leur propre label parce que les labels tels qu’on les connaît ne sont finalement pas toujours d’une grande utilité. On peut s’en passer. Et puis de plus en plus de gens veulent garder le contrôle sur leur bazar. Mais qui sait ? Peut-être est-ce qu’on resignera très vite avec un label traditionnel si tout ça nous amène à la dépression !
Il y a 3 ans de ça, vous nous disiez que votre idée était avant tout de faire de la musique et de voir jusqu’où cela vous mènerait. Est-ce que vous avez changé d’avis ? Est-ce que vous avez toujours cette idée de grossir en tant que groupe dans le futur ?
Oui, je dirais la même chose. Bien sûr que ce serait vraiment super de réussir à vivre de notre musique mais prendre ça comme un but en soi ce serait très dangereux. Ca ne peut pas être une finalité quand tu fais de la musique car ça n’a rien à voir. C’est le cas que tu fasses de la musique, de l’art ou je ne sais quoi d’autre. Ce serait la meilleure façon de tout perdre et de ruiner la magie.
Parlons des nouveaux morceaux. Quatre titres. Puissants comme sa mère. Intense, noisy et mélodique à la fois : vraiment du Fews typique. Comment vous expliquez que la plupart des groupes deviennent plus mous en allant alors que vous semblez faire tout le contraire. Vous gardez la même énergie, le même goût de jouer fort et de faire du bruit…
Oui, vous avez raison. Nous sommes plus vieux et on est clairement plus un jeune groupe cool maintenant. Ah ah. On essaie de sonner au plus près de ce qu’on fait sur scène quand on travaille en studio. Personnellement, j’aime la musique quand elle est jouée vite, quand elle est bruyante et mélodique, quand elle est punk aussi. C’est bizarre et ça interpelle je trouve. Quand tu as ce sentiment et que tu découvres en avançant dans les morceaux qu’il y a dans un ensemble d’apparence chaotique un fil conducteur, un ordre, un ordonnancement précis. J’espère que vous voyez ce que je veux dire.
Est-ce que l’arrivée dans le groupe de Jacob Olsen a aidé à conserver cette fraîcheur et cette vigueur dans le son ?
Oui, je pense. Jacob aime également jouer vite et dans un registre punk. C’est exactement ce qu’on recherche. Je crois que c’était un choix judicieux de l’intégrer au groupe. Son groupe précédent, Useless Eaters, était un groupe assez proche de ce qu’on recherche. C’était donc une sacrée bonne décision !
Est-ce que vous éprouvez un plaisir particulier à sentir l’électricité qui traverse les morceaux, couvre les voix et fait exister la chanson ? Est-ce que vous éprouvez ce même frisson en jouant les morceaux que nous en les écoutant ?
Oui, à 100%. Quand j’enregistre les démos, je démarre souvent avec une guitare nylon pourrie et à partir du micro de mon ordi. Ca sonne vraiment très très mal mais il y a un aspect incroyable et un truc dingue là-dedans. Quelque chose qui craint aussi parce qu’il est assez difficile ensuite de recréer cette ambiance particulière, d’émuler ce son. Enregistrer chez soi te rend fou et heureux. Tu ajoutes des voix bizarres, des machins. C’est ça.
Heaven, le premier morceau, est incroyable. C’est un titre puissant mais aussi une chanson triste. De quoi est-ce que ça parle ? Comment est née cette chanson ?
C’est une chanson qui parle de confiance, de la manière de maîtriser une sensation d’effondrement. Quand tu es à deux doigts de perdre la boule. Comment est-ce qu’on peut faire face à cela sans s’écrouler. Nos chansons partent souvent d’une idée de départ assez simple qu’on amène en répét et à partir de laquelle on développe les choses. J’aime assez quand les guitares ne jouent pas complètement en phase, quand elles ne font pas ce qu’on attend d’elles et ne jouent pas dans la même tonalité là où il le faudrait mais vont intervenir dans une clé différente mais qui va donner du sens à l’ensemble.
Est-ce que vous avez travaillé avec un producteur sur ces titres ? Le EP est produit avec intelligence et un vrai équilibre entre les parties. Est-ce que vous avez appris beaucoup de choses à vos débuts en travaillant avec Dan Carey ? Est-ce que les techniques de production vous intéressent en tant que tel ?
On n’a fait appel à personne. Il n’y avait que nous quatre en studio et notre cher ami Gustav Brunn qui a fait le mixage et la masterisation. Oui, Dan Carey nous a vraiment beaucoup aidé à trouver notre son au début et à le rendre plus excitant. Comment improviser avec les sons et ajouter les petits détails qui font la différence au final. Sur le fond, non, la technique en tant que telle ne nous passionne pas plus que ça. On préfère écrire des chansons dont l’émotion ne vient pas du savoir faire qu’on met en œuvre en les produisant.
Je n’en dirai pas trop sur les nouvelles chansons. On verra cela en juillet. Charm est remarquable. Cela me rappelle l’époque où Interpol faisait de bons morceaux. Vous n’abusez pas généralement du truc fort/doux/fort mais là c’est très réussi.
Merci beaucoup. C’est une chanson très chouette à jouer sur scène.
L’ouverture de Ruler est marquante également. « It’s been a while since you died, i think about it all the time…. » Est-ce que ça fait référence à quelque chose d’autobiographique? Ces 4 chansons sont très tristes au demeurant.
Oui, c’est au sujet de la perte de quelqu’un et oui, la plupart des nouvelles choses sont tristes, je le crains !
Vous pensez tourner un peu avec ce EP ? Faire quelques concerts comme ça ou vous voulez attendre d’avoir encore plus de matériel ? La dernière tournée a dû être assez éreintante non ?
Je ne pense pas que la situation permettra de tourner de sitôt. Nous avons déjà bien commencé le travail sur notre 3ème album. Je dirais qu’on en est à moitié. Et puis non notre dernière tournée n’était pas si fatigante. Cela ne s’est étalé que sur 3 semaines, ce qui n’est pas tant que ça.
Comment c’était de tourner en première partie des Pixies ? Est-ce que vous avez des anecdotes pas chères de tournée ?
C’était vraiment dingue, effrayant et génial en même temps. David Lovering nous faisait un spectacle de magie, rien que pour nous, après chaque concert. C’était vraiment bizarre et incroyablement cool. On a bien trop d’anecdotes pour que je les raconte ici. Je vous en raconterai autant que vous voudrez quand on se verra.
Pour finir, vous n’auriez pas quelques conseils musique ou lecture ?
Oh là, je suis littéralement obsédé par Grillstugan de Syket. J’aime aussi le nouveau single de Crack Cloud et l’album de I Break Horses. Côté lecture, je recommande How To Sleep The Art, Biology And Culture of Unconsciouness de l’auteur Matthew Fuller. C’est un livre très intéressant.
FEWS fight corona with some noise vaccine
A few days after they dropped their new wonderful song Heaven on line, announcing a new EP due in July, we’ve met our darlings FEWS from Malmö. It is a year since their second LP, Into Red, brought the best of themselves. Now they seem to be faster, tighter, harder and better than before again. From the heart of the corona epidemy in one of the rare no-lockdown countries, FEWS are leading a strange life as everybody else, rehearsing new plans for the life and art which will come sooner or later. There is one thing for sure : those 4 new tracks testify once again how exciting a band they are, leading with coolness and a remarkable energy the galaxy of the best electric bands around.
Is still the whole band in Malmo ? I’ve read contradictory things about some of you staying in London. All four of you at the same place and at the same time. Does it allow you to get tighter as a band, rehearse daily, etc ?
Yes, we all are in Malmö now. The thing with that us being a South-London band was just because in the early stages Jay used to live there and we were always there rehearsing/recording with Dan Carey. Also our label, agent and manager are all based in London. It automatically became ’London’ for some reason. So yeah, it helps so much with everyone being in the same city to rehearse/write and stuff like that.
What’s your everyday life wherever it is ? Full-time musicians now or do you need to work aside for a living ?
We all are working yeah. We are way too small a band to be able to live off it.
Difficult not to talk about lock-down. How did you live this particular period ? I guess there was a lot of liberty in Sweden, wasn’t it ? What can you tell us about what you’ve experienced ?
The whole rona’ thing has fucked us a bit cause we were planning on touring but as soon as that hit the fan we ducked it. Here in Sweden it’s very free and it’s quite funny how people talked shit about how Sweden is handling the situation. Most people don’t realize that Swedes always have kept distance from each other. Swedes aren’t the most social people to be honest. Also, everyone believes in the government and how it’s dealt with. I personally like how Sweden has handled everything. All the pubs, restaurants and shops are open as usual but obviously everyone is keeping distance. There’s even a music venue doing shows for like 40 people here. Everything is weird as fuck nowadays.
Many bands and artists spent time doing facebook lives or whatever bedroom gigs, covering whatever song there was to cover ? Did you enjoy or follow some people you fancy’s activities ?
We’ve done one live session in our rehearsal space. Sound was quite shit but it was great and sweaty. I like the sessions even though I have a really hard time watching some random guy with an acoustic guitar. Unless you’re Neil Young.
We’ve been a bit surprised by the arrival of this new EP, due july 3rd. It is only a year since Into Red is out. Has it to do with you parting with PIAS and launching your own imprint ?
Hmm, not sure. We’ve had new music when we just released Into Red. We kinda knew that we’d part ways with PIAS after the release of the album. So we discussed it together how we’d release new music ASAP. We figured if we release it ourselves it would be out much quicker rather then going with some label. Also the idea of doing everything yourself was very exciting. We just thought fuck it, let’s do it.
Can you tell us about what happened with the label ? Were you disatisfied with what they did for the LP ? What did you think of your « 2nd LP » campaign ? Did you expect more in terms of audiences, sales, etc ?
Well, it’s a tricky one and a bit of a long story. I think PIAS went through a rough period when our campaign was just going to service and that effected everything obviously. It is what it is really. PIAS are still good friends of ours.
Reviews were excellent for a 2nd album which is always a perilous step in a career. Many praised the LP as better and more interesting than Means. How do you consider the LP wit a year distance ? Have you got regrets about how things turned out ?
I’m very happy how the album turned out. No regrets in that regard. It was a big step between those albums. We wanted it to be bigger and see how that would sound like. More like our live shows. A bit crazier, a bit weirder. More personal within the lyrics.
Tell us about Hello Dog, then. Why is it named « hello dog » ? I’ve checked the EP and i havent found any canine references…
Haha. It’s named Hello Dog not only cause we love dogs. Dog in swedish means dead. So it’s a weird contrast between them. Into it.
Do you plan to produce some other musicians than yourself ? Or is it just an imprint you tend to use punctually to have this EP out before you sign another contract with a « proper » label ? How far do you think a label is important to serve anyband’s ambitions ?
The plan is to just stick with us I think. We haven’t really thought about it. We have a few friends that play in bands who also have their own label cause people are realizing that labels aren’t super needed nowadays. More and more people feel like having control of their own shit. But who knows, maybe we’ll sign with a ”proper” label if we end up with a mental breakdown.
3 years from now, you were telling me the idea was to make music and see where it brings you, playing live, touring. Is it always the same thing for you ? Would you like to get it bigger and larger in the future ?
I’d say it’s the same. Of course it would be amazing to be able to live off this but I think it’s dangerous to have that as a goal with music. Then everything with making music or art or whatever goes through the window. You lose the magic.
Let’s talk about the new music. 4 tracks. Powerful as hell. It is a really impressive work. How do you explain most of the bands start quick and loud then tend to mellow… and you are not. It’s been a few years now you are making music and you seem to got the same energy, the same love for white noise. Am I right ?
Yeah, you’re right. We are getting older and definitely not a young cool band anymore haha. I think we try to get it as close to the live feeling as possible. I personally love fast, noisey melodic punk music. It’s intriguing. To find that middle thing where it’s completely chaotic but still has a thread through it. Does that make sense?
Did the integration of Jacob Olsen help to keep the sound as itw as ? Do you think it played some part in you conserving this strength ?
Yeah, i think so. Jacob loves it fast and punky and that’s what we are into too. So it just felt right to bring him along. His previous band Useless Eaters are similar in that matter. Down strokes all the way baby.
Is there a particular pleasure in feeling the electricity going through you, covering then revealing the vocals and make the song go up and up again ? Do you feel the same thrill composing and playing it as we do listening to the songs ?
Yeah, 100%. When I make demos it usually starts with a shitty nylon guitar straight through my computers microphone. It sounds shit the feeling of a demo is something that is insanely special to me. Kinda’ sucks too cause it’s most of the times impossible to re-create that feeling. Recording at home wasted out of your mind, adding weird vocals and shit.
First single is amazing. It is strong but quite a sad song. What is it about ? How do you come with songs these days ? It is mostly done in the studio ?
It’s about trust, control during a low down feeling. When you’re buzzed out of your mind. How to handle everything without breaking down. It usually starts from an idea and then bring it to rehearsal and we build it up together basically. I love it when guitars are a bit off from each other, when you should be playing in the same chord but then play in a different ’key’ if that makes sense.
Was there any producer involved on the 4 tracks ? The production is really art form with you. Preserving the melody must be a full time job but you always reach a delicate equilibrium between the parts. Did you learn a lot of things in the beginning working with Dan Carey ? Are you interested yourself in producing technics ?
Nope, no producer at all. Just us four recording it and our dear friend Gustav Brunn who mixed and mastered it. Yeah, Dan Carey helped us immensely in the beginning with our sound and how to make it more exciting. Improvising with sounds and adding small details that make a big difference. But no, not really interested in producing in that matter. More interested in writing songs that have a feeling you can’t make through production.
I wont talk that much about the new songs. I havent any favorite for now as they all 4 are really good good songs. We’ll see that in July. Charm is amazing. It reminds me about when Interpol was great. You havent done that much of loud/quiet/loud things. This one is huge….
Wow, thank you so much. It’s a fun track to play live. I like the opening line on Ruler : « It’s been a while since you died, i think about it all the time…. » Does it refer to something autobiographical ? The loss of someone. This song has got a special feeling. Dog EP sounds like it could have been a collection of sad songs, am i right ? Yes, it’s about the loss of someone. Haha, yeah most of the tracks are sad songs I’m afraid.
Will you tour with the EP ? I mean a few concerts when it is allowed or do you want to work on more material ? Your last tour must have been exhausting ?
Most likely not cause of the situation. We have already started on album #3. Half way there baby. Our last tour wasn’t that exhausting to be honest. Think it was just 2 to 3 weeks. Not too bad!
By the way, how was touring with the Pixies at the time ? Any (cheap and funny) anecdotes ?
It was mental, scary and amazing all at once. David Lovering kept doing magic for us after every show almost. It was weird and great. Too many anecdotes to write down I’m afraid. I’ll tell you some fucked up shit when we meet!
I would do with a few listening and reading advices…
I’m currently obsessed with Syket – Grillstugan. Also the new Crack Cloud single and I Break Horses album. Really fucking good. How to sleep with the author Matthew Fuller! Super interesting book.
Photo, courtesy of the band – copyright Caroline Landahl